Le coeur est un mystère exigeant

Hors du temps, l'étranger connaît le néant,
marionnette chimérique annonciatrice d'un rêve flamboyant et désordonné.

Dans le ventre des voyageurs naïfs, il y a un crabe, dévorant ces promeneurs à la patience d'ange.
Il fallut trois vies à l'homme sans référence pour atteindre à l'universel.
Ce vertige intime de la lumière,
j'y dresse mes mensonges comme rempart face à l'imposture
Ainsi tombai-je dans le piège de Narcisse,
qui est d'appartenir à mes mots
et de vouloir par eux dire cet émoi qui me saisit quand derrière la vitre d'un train passe la mort des villes,
entre deux palais de larmes,
dans cet espace où les questions n'attendent pas de réponses
et où pères et fils ensemble sont coupables
.

La poésie est péremptoire.

Au temps de l'Inquisition, les plus sensibles des hommes ne purent que détester la vie plus que la mort,
l'oeuvre plus que la chair.

Pourquoi dire le monde quand sous ma main une inconnue se crispe et se tend
et que son visage se penche comme une ombre sur ce qui seul vaut d'être tu ?


Une autre image se dessine,
nous nous sentons voués à la honte ou à l'arrogance,
chercheurs du sens de nos vies là où nos corps peuvent donner la vie,
mais s'y refusent et se désespèrent d'être irréconciliables.


J'ai cet extraordinaire appétit de maîtriser mon destin,
si longtemps après qu'un printemps m'ait pour toujours échauffé et nommé par mon nom de régleur de comptes.

Le monde entier,
celui qui est et celui qui vient,
celui que je vis et celui que je rêve,
est dans ce corps qui s'offre et que j'explore comme aux temps anciens,
du cul à l'âme.

Le coeur est un mystère exigeant.

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