Fonds de tiroir
Mercredi dernier, un communiqué du Conseil d'Etat annonçait, innocemment, que «sur proposition de Mme Carole-Anne Kast, conseillère d'Etat chargée du département des institutions et du numérique (DIN) et à l'issue d'un processus de sélection entre plusieurs candidatures internes et externes, le Conseil d'Etat a approuvé la désignation de M. Alain Bachmann, en qualité de directeur général de l’office cantonal des systèmes d'Information et du numérique (OCSIN)». Et précisait qu'«il entrera formellement en fonction le 1er avril 2024». Ah ben merde, alors, c'était un poisson d'avril ? Parce que tout le monde a marché. Couru, même.
La «Tribune de Genève» du 2 décembre dernier
s'interrogeait gra-vement : pourquoi des politiciens de droite
ont-ils des coupes de cheveux étranges? A l'appui de cette
question, les exemples de Trump, Wilders, Johnson, Milei. Le
quotidien espagnol «El Païs» se penche sur «la coiffure comme
manifeste politi-que», le magazine allemand «Der Spiegel» sur
«ce que les populistes de droite révèlent avec leurs
coiffures», le quotidien autrichien «Der Standard» sur «le
rôle de la coiffure dans la mise en scène de soi des hommes
politiques» et son confrère allemand se demande «pourquoi les
populistes de droite aiment les coiffures bizarres». Pas en
Suisse, notez bien : les nôtres, de populistes de droite, sont
bien coiffés. Ou chauves. Pour le sociologue espagnol Luis
Arroyo, «une chevelure masculine épaisse est
tradition-nellement synonyme d' énergie virile et jeune». On
rappelle aussi les transplantations capillaires de Silvio
Berlusconi. Mais on note que Matteo Salvini, Nigel Farrage ou
Jair Bolsonaro ne se distinguent pas par leurs coiffures. Et
que chez nous, les chefs de l'UDC font plutôt dans la coupe
rase et le tif rare. Et que de toute façon, s'ils font dans
l’ébouriffé (mais pas spontané, plutôt cultivé pour avoir
l'être de l'air), les Trump, Johnson, Milei et autres Wilders
ne font pas pour autant dans le cheveux long. Il essaient
juste de faire indociles, alors même qu'ils font partie de la
nomenklatura politique et de l'establishment social... Mais
bon, inciter à se pencher sur leurs choix capillaires, ça
permet peut-être d'éviter de se pencher sur ce qu'il y a
dessous, dans la tête et pas au-dessus du crâne... Voilà,
c'était notre recherche fondamentale de science politique des
premiers jours de printemps.
L'Office cantonal genevois de la statistique
signale qu'en 2022, le salaire mensuel médian dans le canton
de Genève a atteint 7609 francs pour 40 heures de travail par
semaine. Le pourcentage de salaires inférieurs à 4000 francs
baisse significativement entre 2020 et 2022, soit avant et
après l'introduction du salaire minimum, passant de 5,8 % à
2,1 %. La proportion de bas salaires recule non seulement par
rapport au seuil fixe de 4000 francs, mais également par
rapport aux seuils relatifs couramment utilisés. Par exemple,
la part des salaires standardisés inférieurs à deux tiers du
salaire médian genevois (soit 5 037 francs en 2020 et 5 073
francs en 2022) passe de 18,4 % à 17,1 % en deux ans. Oualà,
le salaire minimum légal joue donc précisément le rôle qu'on
attendait de lui quand on l'a imposé, augmenter les bas
salaires, améliorer la situation de celles et ceux qui sont
les moins bien payés pour leur travail. Celles et ceux dont se
contrefout la majorité de droite des Chambres fédérales qui a
voté une motion «centriste» demandant au Conseil fédéral de
désarmer le salaire minimum. Des fois, c'est utile au débat
politique, les statistiques.
Selon des chercheurs de deux universités
américaines, la George Washington University et la
Northwestern University, les hommes coupent 2,6 fois plus
sou-vent la parole aux femmes que les femmes aux hommes, et
même trois fois plus souvent pour les juges masculins lors de
procès. Mais bon, c'est américain. Nous, ici, on fait jamais
ça. Ou alors, bourrés.
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