Fonds de tiroir

 Le 28 septembre, l'Assemblée générale de l'Association des Communes genevoises a ratifié une réforme du Groupement intercommunal pour l'animation parascolaire, le GIAP. Si cette réforme peut contenir des aspects positifs, notamment s'agissant des conditions de travail du personnel, elle a un élément négatif, la suppression de la gratuité des offres parascolaires pour les familles à bas revenu et une augmentation générale des tarifs. Or la Constitution genevoise garantit un accueil parascolaire universel.

Le GIAP justifiait notamment sa demande d'augmentation de ses tarifs par l'accroissement du nombre d'enfants bénéficiant de ses prestations, et donc de leur coût.  Mais l'abolition de la gratuité pour les familles à bas revenu ne produit que des ressources dérisoires, et le GIAP détient plus de dix millions de fortune. En outre, la fin de la gratuité provoquera, par une augmentation des impayés, un report de charges sur les aides sociales des communes et de l'Hospice Général. Enfin, elle risque de provoquer un retrait d'enfants de l'accueil préscolaire.
La Ville de Genève s'est opposée à l'abolition de la gratuité pour les familles les plus modestes. Un front des petites communes et de certaines villes (même de gauche...) a minorisé la Ville. Mais tout n'est pas encore bouclé: les Conseils municipaux peu-vent s'opposer par voie de résolution aux décisions de l'Association des communes, mais pour que ces décisions soient révoquées, il faut qu'au moins les deux tiers des communes (soit 30 communes) s'y opposent ou, si un tiers au moins des communes (soit 15) s'y opposent, qu'elles abritent les deux tiers de la population du canton.
Et si on n'arrive pas à constituer cette deuxième majorité qualifiée (la première étant inatteignable), ou si on renonce même à tenter de la constituer en déposant et en faisant adopter une résolution, il faudra, d'une manière ou d'une autre (par exemple en augmentant les allocations de rentrée scolaire du montant exigé par le GIAP pour participer aux activités qu'il propose) maintenir la gratuité pour les familles démunies de la Ville malgré la décision de l'ACG, sur proposition du GIAP, de la supprimer, et permettre ainsi aux enfants de ces familles de continuer à être accueillis. On ne fera pas de gaieté de cœur ce qu'on aura à faire, mais on le fera. Mais quand même, on avait pris l'habitude de boucher les trous creusés par le canton, va falloir aussi apprendre à boucher ceux creusés par les autres communes ?

Vous croyez aux fantômes ? Nous non plus. Pourtant, les media nous en ont annoncé un avec le retour à la vie po-litique du Conseiller municipal PLR Simon Brandt, qu'on avait plus vu au Conseil municipal depuis quatre ans et dont le parti de Pierre Maudet a annoncé la candidature sous cette nouvelle bannière, aux Municipales de l'année prochaîne. Simon candidat de Pierre, c'est-y pas biblique ?

Avec un taux de participation de 39,9%, le scrutin du 22 septembre a peu mobilisé les Genevois.es, malgré l'enjeu de deux objets cantonaux en plus de deux fédéraux, ainsi que de l'élection de la Cour des comptes, la participation cantonale a été infé-rieure à la fédérale 45,1 %). Laconnex (63,5%) et Russin (61,4%) sont les deux seules communes à dépasser les 60 % de participation, la mobilisation la plus faible est enregistrée au sein des trois principales communes suburbaines du canton : Vernier (34,5 %), Meyrin (36,4 %) et Lancy (38,3 %). Ouala. On en déduit quoi? Pas grand'chose, parce qu'à Genève, on a gagné les quatre objets soumis au vote. A croire qu'il n'y avait que la gauche qui votait. D'habitude, on se plaint de l'absten-tion, là, elle nous profite.  Tant mieux, mais faudrait pas qu'on compte trop dessus pour les scrutins à venir...


Commentaires

Articles les plus consultés