Brèves Troubles

 On est entrés tristement dans la période supposée être celle des fêtes : Le 19 décembre, notre vieille cama-rade (pas du même parti que nous, mais on s'en fout) Hélène Ecuyer est décédée. Elle avait 71 ans. Elle est morte un an après son époux, René, qui fut secrétaire général et présidnt du PdT genevois Et ça doit bien faire cinquante ans qu'on les con-naissait, les deux. Et qu'on les voyait défiler dans les rangs du Parti du Travail, le 1er mai, derrière Jean Vincent, Roger Dafflon, Armand Magnin -nous, on était avec les anars, en queue de cortège, évidem-ment... Et on a retrouvé Hélène au Conseil municipal, où on a siégé avec elle (dans deux groupes dif-férents, mais on s'en fout) pendant plus de dix ans, après son père, et, finalement, aux côtés de sa fille Annick. Hélène avait grandi dans le quartier populaire de Saint-Gervais, et n'a jamais cessé, instinct de classe, réflexe de gauche et choix politique mêlés, de faire du soutien aux plus démunis sa priorité. On n'était pas d'accord sur tout, mais sur cette priorité, on l'était. Et elle n'en a pas dévié, parce qu'elle incarnait ces «milieux populaires» dont la gauche parle, et pour laquelle elle dit et veut combattre, mais dont celles et ceux qui siègent dans les parlements ne sont plus, majoritairement issus. Salut, Hélène, on va devoir se passer de toi, et ça sera pas facile.

La Ville de Genève a organisé, comme chaque année, un réveillon, le 31 décembre. Et l'a annoncé par une jolie affiche toute bleue, avec le jet d'eau et le millésime 2025 figuré par des cygnes. Elle a été dessinée par Zep. Dont la Ville veut racheter la maison, avec la campagne Masset. Achat contre lequel la droite et ses appendices a annoncé lancer un référendum. Du coup, l'un des appendices dénonce dans l'affiche une opération politi-cienne en faveur de cet achat. Or l'affiche a été commandée par la Ville à Zep bien avant que la proposition d'achat ait été soumise au Conseil municipal. Ouais, bon, d'accord, mais quand même, y'a un complot. La preuve: on trouve dans toutes les lib-rairies de la ville les derniers albums de Zep, et les plus connus des anciens (comme le «guide du zizi sexuel»). Comme par hasard... Alors, hein, si c'est pas un complot, ça...

Finalement, si on s'en tient à l'étroit champ politique local (mais aussi, un peu, national...), elle n'aura pas été si calamiteuse qu'elle l'a été mondialement, cette foutue année 2024... D'abord, on a beaucoup voté, et souvent dans le bon sens (le nôtre, forcément), à G'nêêêêve : 43 objets soumis à notre proverbiale sagacité. Et une majo-rité d'entre eux produisant le résultat pour lequel on avait fait campagne, contre une droite majo-ritaire aux élections cantonales, au Grand Conseil, au Conseil d'Etat et dans la plupart des communes (bon, d'accord, les plus petites...).  On a gagné sur les conditions de travail dans les institutions de la petite enfance, la formation des ensei-gnants, la propriété et la nature des logements du PAV, le cadeau fiscal sur l'outil de travail, l'aide au suicide, les procédures démocratiques dans l'examen des plans d'utili-sation des sols. On a quand même perdu sur la baisse de l'impôt com-munal et cantonal, le droit de vote et d'éligibilité des métèques et le Cé quê lainô, mais on s'y attendait. Quant à la passerelle piétonne du pont du Mont-Blanc, on ne procla-mera pas haut et fort qu'on a perdu, vu qu'on est assez contents, ici, d'avoir perdu. Et donc, finalement, comme dirait Marchais, on est sorti des urnes de 2024 avec un bilan globalement positif. Et donc, en avant pour 2025 -d'ailleurs, vous savez quoi? y'a des élections municipales, cette année... 

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