Fonds de tiroir

 C'est l'Office cantonal genevois de la statistique qui nous le dit, et il faut toujours croire l'Office canto-nal genevois de la statistique : en mars 2024, 28'962 personnes tra-vaillent au sein des 38 organisations internationales (OI) sises dans le canton de Genève, soit 0,8 % de plus en un an. Si on y ajoute  les personnes employées dans les missions permanentes accréditées auprès de l’ONU ou d’autres OI (4062) ainsi que les consulats (213), le secteur public international compte 33'237 personnes. ça fait déjà beaucoup de monde, mais ça fait encore plus de pognon: en 2023, les dépenses engagées par les OI pour leur siège ou leur bureau établi à Genève se montent à 7,106 milliards de francs, 1,3 % de plus en un an.  Plus de la moitié de ces dépenses (4,064 milliards de francs) sont effectuées en Suisse (mais pas seulement à Genève: ça ruisselle aussi chez les Vaudois). Selon le Centre d'accueil de la Genève internationale (CAGI), 476 ONG travaillant en étroite collaboration avec les organisations interna-tionales gouvernementales sont présentes à Genève en 2024. Elles totalisent 3 436 emplois, 4,9 %. de plus en un an. Et presque la moitié d'entre elles œuvrent dans le domaine de l'action et le droit humanitaire, les droits de l'homme ou les migrations. Tout ce que la Suisse officielle tient en suspicion, et que l'UDC déteste. Oualà. Quand on vous dit qu'on est la capitale mondiale du monde mondial, ça se vérifie. Et que la Suisse ne nous mérite pas, aussi ? Non, ça on l'a pas dit. Mais on l'a pensé. Très fort.

Des fois, quand on en a plein le fondement de l'actualité, c'est bon de prendre en peu de champ. En remon-tant dans le temps. Loin, dans le temps. Quand il n'y avait ni Trump, ni Poutine. Ni aucun des tyranneaux connus (mais sans doute plein de tyranneaux inconnus, quand même). Donc, oualà, on est dans une commu-ne de la Drôme qui porte le joli nom de Malataverne. Ousqu'on a décou-vert une mandibule humaine pleine de 31 dents (déjà, y'a de quoi nous rendre jaloux, vu le nombre de quenottes qu'on a perdues) et un morceau de la main gauche. Il man-quait le crâne (sauf un petit bout), mais c'était quand même le plus beau morceau de Néanderthalien découvert en France depuis un demi-siècle. Il a été baptisé, le Néanderthalien de Malataverne: Thorin, on l'a appelé, en hommage à Tolkien et à son roi nain de dessous la montagne. Et il a quel âge, le Thorin de Malataverne ? au départ, on savait pas vraiment s'il avait 37'000 ans (datation au carbo-ne14), entre 42'000 et 50'000 ans (da-tation géologique) ou entre 100'000 et 105'000 ans. On penche actuellement vers les 42'000 ans. Un âge en tout cas respectable, pour un individu repré-sentatif d'une branche néandertha-lienne restée pendant 50'000 ans à  l'écart des autres groupes de la race humaine européenne, même ceux dont on a retrouvé des traces à moins de deux semaines de marche. Sa branche, à Thorin, elle était partisane du «on reste entre nous, on se mélange pas avec les étrangers». Du coup, ses membres copulaient entre eux, en famille, en endogamie, voire en consanguinité. Entre cousins et cousines, frères et soeurs. Comme di-sait le Papé dans «Manon des Sources», «c'est pas bon pour les la-pins, c'est pas bon non plus  pour les humains». Et c'est peut-être pour ça que les Néanderthaliens, pas seule-ment ceux de la branche de Thorin, ont disparu et laissé la place aux Cro-Magnon. Aux humains modernes. A nous. Le plus marrant, c'est que ça été ça, le «grand remplacement» qui fait frémir les racistes modernes, genre Zemmour: le grand remplacement des humains européens (les Néandertha-liens) par les humains africains (les Cro Magnon), il y a 40'000 ans. Faut l'expliquer aux lepénistes et udécistes (y'a du boulot) pour survivre, faut se métisser, pas rester entre mêmes...

Le 31 décembre 2023, Emmanuel Macron présentait ses voeux aux Français: il leur promettait que 2024 serait «l'année de la dé-termination, de l'efficacité et des résultats». Faut se méfier des voeux de fin d'année: c'est surtout ceux qui les formulent qui y croient. Et encore, même de ça, on n'est pas sûr.


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