Responsabilité environnementale : Où est l'irréalisme ?
Vouloir respecter les limites planétaires, c'est aussi vouloir réduire les inégalités.
Un pays dépasse les limites planétaires dans un domaine déterminé (ou dans plusieurs) lorsque sa population, sa consommation et son activité économique et sociale exercent sur l'environnement une pression telle que les ressources disponibles pour ce ou ces domaine(s) ne peuvent plus se régénérer si toute la population humaine se comportait comme celle de ce pays. Or la Suisse est précisément dans cet état de dépassement. Et l'un des principaux domaines dans lesquels la Suisse vit bien au-dessus de ses moyens environnementaux est celui des transports : plus de 40% de nos émissions de CO₂ viennent du trafic routier... et il ne faut pas compter sur les voitures électriques pour réduire ces nuisances : leur production est énergivore et surconsommatrice de métaux et de matériaux divers Actif-Trafic résume pertinemment : Pour que les transports respectent les limites planétaires, il faut donc tout simplement rouler moins (ou alors en train)... et prendre moins l'avion : le volume massif des vols actuel est absolument incompatible avec les limites planétaires. Et même s'il était possible (et cela ne l'est pas) de produire suffisamment de kérosène renouvelable pour le substituer au kérosène non-renouvelable, cela nécessiterait une énergie considérable et ne résoudrait en rien le problème des rejets de particules de suie, des oxydes d'azote, de la vapeur d'eau et des traînées de condensation... Là encore, prendre le train plutôt que l'avion pour les vols court-courriers s'imposerait.
Enfin, vouloir respecter les limites planétaires, c'est aussi vouloir réduire les inégalités : l'initiative pour la responsabilité environnementale demande que les mesures à mettre en œuvre le soient en faisant d'abord assumer leur responsabilité par les personnes les plus riches et les plus grosses entreprises.
Que ce soient ceux qui nous contraignent à
répondre à une urgence environnementale qui paient cette
réponse, pas ceux (les personnes les plus modestes
matériellement, les plus petites entreprises) qui souffrent de
la dégradation de leur cadre de vie et de travail : ainsi peuvent se rejoindre dans
une action concrète les réponses à
l'urgence environnementale et à l'urgence sociale.
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