Coran alternatif ou Coran continu ?
L'initiative des clochers contre les minarets bientôt soumise au vote
L'initiative des clochers crypto-UDC contre les minarets, lancée en mai 2007 par la droite nationaliste et xénophobe (et, en l'occurrence, islamophobe), et qui a abouti début juillet 2008, avec un peu moins de 115'000 signatures, sera soumise (sans doute fin novembre) au vote populaire, quelque doute que l'on puisse cultiver sur sa recevabilité -puisqu'elle est contradictoire de plusieurs dispositions constitutionnelles fondamentales, dont celles qui proclament les libertés religieuse et de conscience et l'égalité des droits fondamentaux des personnes indépendamment de leurs convictions religieuses. Avant même d'aboutir, elle avait contraint plusieurs ambassadeurs et conseillers fédéraux à devoir expliquer la position du gouvernement suisse (opposé à l'initiative) et les particularités du fonctionnement politique helvétique, notamment le droit d'initiative, qui permet à peu près à n'importe qui de proposer à peu près n'importe quoi au vote populaire -et en l'occurrence de proposer une législation discriminatoire dont aucun des pays voisins de la Suisse n'a ressenti l'utilité, quand bien même leur population musulmane pratiquante est-elle deux, trois, cinq ou dix fois plus élevée.
Quand même, faut pas charia...
Pourquoi diable (si l'on ose écrire) l'extrême-droite s'en prend-elle aux minarets, dans un pays où seules deux mosquées ( Genève et Zurich) en sont pourvues, sans les utiliser pour l'appel à la prière ? C'est simple : parce qu'elle ne peut pas s'en prendre aux mosquées elles-mêmes, et moins encore aux musulmans en tant que tels, sans violer la Constitution et le droit international. Mais en réalité, c'est bien à l'islam, et aux musulmans, qu'ils s'en prennent. Avec les mots du génie des alpages (Freysinger, pas Windisch), ça donne : les " judaïques " ne posent plus de problème, mais les minarets sont les " phares du jihad ". Et Freysinger lui-même sans doute la réicarnation de Pierre L'Ermite. Pour s'en prendre aux musulmans, comme les intégristes musulmans s'en prennent aux chrétiens, les udécistes tiennent un discours qui n'est que l'écho de celui des islamistes : l'islam est incompatible avec les " valeurs de l'Occident Et les musulmans doivent se faire tout petits, tout discrets., ne pas se montrer, cacher leur foi, se convertir (version croisée) ou s'envoyer en l'air en se faisant sauter dans un camion piégé (version djihadiste). Le modèle udéciste, c'est celui de l'Espagne de l'épuration religieuse, à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. Et l'effet de leur campagne, c'est d'identifier islam et islamistes, c'est-à-dire une religion, ni plus ni moins admirable ou détestable que ses deux sœurs monothéistes, à la frange la plus fondamentaliste, c'est-à-dire, réactionnaire de ses fidèles. Or il vaut infiniment mieux, dans une société laïque, démocratique et pluraliste, avoir affaire à un islam des minarets qu'un islam des caves -à un islam visible qu'à un islam clandestin. C'est dans le bouillon de culture du second que se prêche le djihad, pas dans les mosquées non castrées. Le meilleur service que l'on puisse rendre aux intégristes est de confondre tous les croyants avec eux : c'est ce service que l'UDC est en train de rendre aux islamistes. Qui se ressemble se renforce…
L'initiative des clochers crypto-UDC contre les minarets, lancée en mai 2007 par la droite nationaliste et xénophobe (et, en l'occurrence, islamophobe), et qui a abouti début juillet 2008, avec un peu moins de 115'000 signatures, sera soumise (sans doute fin novembre) au vote populaire, quelque doute que l'on puisse cultiver sur sa recevabilité -puisqu'elle est contradictoire de plusieurs dispositions constitutionnelles fondamentales, dont celles qui proclament les libertés religieuse et de conscience et l'égalité des droits fondamentaux des personnes indépendamment de leurs convictions religieuses. Avant même d'aboutir, elle avait contraint plusieurs ambassadeurs et conseillers fédéraux à devoir expliquer la position du gouvernement suisse (opposé à l'initiative) et les particularités du fonctionnement politique helvétique, notamment le droit d'initiative, qui permet à peu près à n'importe qui de proposer à peu près n'importe quoi au vote populaire -et en l'occurrence de proposer une législation discriminatoire dont aucun des pays voisins de la Suisse n'a ressenti l'utilité, quand bien même leur population musulmane pratiquante est-elle deux, trois, cinq ou dix fois plus élevée.
Quand même, faut pas charia...
Pourquoi diable (si l'on ose écrire) l'extrême-droite s'en prend-elle aux minarets, dans un pays où seules deux mosquées ( Genève et Zurich) en sont pourvues, sans les utiliser pour l'appel à la prière ? C'est simple : parce qu'elle ne peut pas s'en prendre aux mosquées elles-mêmes, et moins encore aux musulmans en tant que tels, sans violer la Constitution et le droit international. Mais en réalité, c'est bien à l'islam, et aux musulmans, qu'ils s'en prennent. Avec les mots du génie des alpages (Freysinger, pas Windisch), ça donne : les " judaïques " ne posent plus de problème, mais les minarets sont les " phares du jihad ". Et Freysinger lui-même sans doute la réicarnation de Pierre L'Ermite. Pour s'en prendre aux musulmans, comme les intégristes musulmans s'en prennent aux chrétiens, les udécistes tiennent un discours qui n'est que l'écho de celui des islamistes : l'islam est incompatible avec les " valeurs de l'Occident Et les musulmans doivent se faire tout petits, tout discrets., ne pas se montrer, cacher leur foi, se convertir (version croisée) ou s'envoyer en l'air en se faisant sauter dans un camion piégé (version djihadiste). Le modèle udéciste, c'est celui de l'Espagne de l'épuration religieuse, à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. Et l'effet de leur campagne, c'est d'identifier islam et islamistes, c'est-à-dire une religion, ni plus ni moins admirable ou détestable que ses deux sœurs monothéistes, à la frange la plus fondamentaliste, c'est-à-dire, réactionnaire de ses fidèles. Or il vaut infiniment mieux, dans une société laïque, démocratique et pluraliste, avoir affaire à un islam des minarets qu'un islam des caves -à un islam visible qu'à un islam clandestin. C'est dans le bouillon de culture du second que se prêche le djihad, pas dans les mosquées non castrées. Le meilleur service que l'on puisse rendre aux intégristes est de confondre tous les croyants avec eux : c'est ce service que l'UDC est en train de rendre aux islamistes. Qui se ressemble se renforce…
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