Explosion des primes d'assurance-maladie : Santé ! Conservation !

La potion est amère, et tient du bouillon de onze heures : l'Office fédéral de la santé publique et " Santésuisse " (l'association faîtière des caisses maladie) ont confirmé une hausse moyenne des primes de 15 % en 2010. Même au Tessin en Romandie où elles pourraient ne pas dépasser les 3 %, ces hausses sont inacceptables, et ne font que prolonger la vie parasitaire d'un système où tout le monde triche -sauf les assurés aux revenus les plus modestes. On devrait se souvenir des belles promesses du bon docteur Couchepin, en 2007, alors que l'on s'apprêtait à voter sur l'initiative de gauche pour la création d'une caisse unique : les hausses à venir resteront " raisonnables ". La raison couchepinesque est décidément à la raison ce que les caisses-maladie sont à des assurances sociales.

Acharnement thérapeutique
Diafoirus Couchepin assurait avoir réussi là où Ruth Dreifuss avait échoué : briser le mécanisme implacable de la hausse des primes. Foutaise ! ce mécanisme est inscrit dans le système même d'une assurance-maladie rendue obligatoire sans jamais avoir été socialement juste. " Faut-il débourser 50'000 francs pour traiter un cancer lorsqu'il n'y a plus d'espoir ou vaut-il mieux développer les soins palliatifs pour alléger les souffrances de la personne concernée ", s'interrogeait le président du PDC, Christophe Darbellay, s'attirant les foudres du porte-parole de l'évêque de Fribourg, Genève et Lausanne… La question de Darbellay peut aujourd'hui être posée, un peu reformulée, à propos du système suisse d'assurance-maladie : faut-il continuer à payer pour un système d'assurance lorsqu'il n'y a plus d'espoir de le voir remplir correctement son rôle, ou ne vaudrait-il pas mieux changer de système et en venir enfin à créer une assurance sociale digne de ce nom ? En attendant, sauf à organiser des veilles de prières collectives pour que les cotisants à une assurance-maladie faite pour ceux qui n'en ont pas besoin ne tombent plus jamais malade, on peut se demander si la grève des cotisations ne serait pas plus efficace que le silence des agneaux : Que se passerait-il si les assurés refusaient de payer ? L'engorgement des Offices des poursuites par des centaines de milliers de commandements de payer n'aurait il pas plus d'effet sur les " décideurs " politiques que la résignation des moutons avant la tonte ? Maintenir le système actuel, fût-ce en le bricolant un peu pour qu'il fasse semblant de fonctionner encore quelques années, tout cela tient de l'acharnement thérapeutique. Ce n'est plus ni à Couchepin, ni à Santésuisse qu'il convient aujourd'hui de faire appel pour soigner le système suisse de santé : c'est à Dignitas et à Exit.

Commentaires

Articles les plus consultés