Sous le PAV, le référendum

Praille-Acacias-Vernets : un projet à géométrie très variable

L'ASLOCA et les syndicats ont lancé un référendum (soutenu par le PS de la Ville) contre le préavis positif donné par une majorité (la droite plus les Verts) du Conseil municipal de la Ville au déclassement des terrains essentiellement en mains publiques sur lesquels devrait se réaliser le mirifique projet cantonal " Praille-Acacias-Vernets " (PAV). Un projet à géométrie très variable : Il ne se passe plus de semaine sans que le gouvernement annonce sa révision et promette l'augmentations du nombre de logements prévus et de la proportion de logements sociaux. Mais les promesses du Conseil d'Etat n'engagent que lui (et seulement le temps qu'il en change), et ne valent que ce que valent les chances de les faire ratifier par la majorité parlementaire la plus à droite dont Genève ait été affublée depuis la fin de la Guerre Mondiale.

La Tour, prend garde…
Le peuple, celui de la Ville et de Carouge d'abord, celui du canton ensuite, pourrait donc être amené à se prononcer sur le projet de développement du quartier Praille-Acacias-Vernets (PAV). Pressé d'obtenir le déclassement du périmètre du PAV pour pouvoir s'en targuer pendant la campagne électorale, le Conseil d'Etat a fait annoncer à deux reprises que le nombre de logements prévus était revu à la hausse. Au départ, on envisageait de n'en créer que 6000 sur le site du PAV; on a évoqué ensuite le chiffre de dix à quinze mille et le 21 mai le Conseil d'Etat a annoncé que désormais on en prévoyait 14'000. Parallèlement aux concessions faites sur le nombre de logements, le nombre de places de travail créées est revu à la baisse : il n'est plus question désormais que d'en implanter autant que d'emplois, mais pas plus. Pour autant, le projet reste, dans ses grandes lignes et ses fortes logiques, ce qu'il est depuis le début : dans un périmètre qui n'est pas une friche industrielle, et où les collectivités publiques abandonneraient toute maîtrise de leurs propres terrains, on veut implanter une sorte de " quartier de la Défense à la genevoise ", avec des tours, dont une de 175 mètres. En clair : de l'urbanisme des années septante du siècle dernier, exprimant une obsession bien plus ancienne, pour ne pas écrire archaïque (comme on le dit du cerveau reptilien) : celle de montrer qu'on a la plus grosse. Lisez : la plus haute. Tel qu'il a été conçu et qu'il continue à être défendu, malgré les aménagements quantitatifs promis sur le rapport entre logements et emplois, le projet PAV est totalement incompatible avec la plus timide des interprétations de la plus complaisante des conceptions du " développement durable ". Le projet PAV est " un projet très important pour ce que sera Genève dans dix ou vingt ans ", estime, à juste titre, le Conseil d'Etat. C'est bien ce qui le rend, dans son état actuel, inacceptable, et ce qui rend le référendum indispensable si l'on veut éviter que le périmètre du PAV soit transformé en terrain de jeu pour spéculateurs.

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