La vie affaiblie

Les mots ne sont pas venus de ces lèvres mi-closes, ni sous ma main de cette peau tiède comme une étoffe légère qui se froisse, dans cette clarté d'or roux. Les chants meurent, qu'attendait la nuit.

Je n'ai cessé de te fuir, ai fermé mes maigres bagages, ne suis sorti qu'à la nuit retrouver sur des terres enterrées la trace d'un ancien ruisseau pour m'en faire un lit.

Tu ne connais ni ne désire celui qui de si loin te rassemble, pièces éparses comme des copeaux. Car enfin, nous sommes semblables, du même bois, du même cri, de la même blessure inguérissable de nos deux vies séparées.
Un jour que je pressens à peine ton regard aura cette flamme qui coule en moi comme une trace, où l'aube dans chaque veine me martèle. J'attendrai dans l'ombre caché, bienheureux d'avoir été malheureux, comme le supplicié que l'agonie délivre dans cet instant où tout en lui se dénoue, et que la faiblesse libère de la peur.
Enfuie sera la douleur quand la vie avec elle aura fait reddition.

Amie, mon amie qui plaisante de mes feintes, reconnais-moi derrière mon masque, tel que je suis et ne m'avoue pas.

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