Le temps

Que fuit le temps lorsque le temps s'enfuit, sur ces chemins de pierre et de vent qui ne mènent qu'à d'autres départs, d'autres îles derrière les îles où se chantent les ultimes solitudes, au dernier bord du dernier monde ?
Ce sont des voyages immobiles, des bateaux pourrissant au fond des vases portuaires, des trains figés dans des gares désertées. Ce sont des filles qui ont des prairies dans les yeux et des landes dans les larmes, s'arment d'éternité et se casquent d'incendies, dans les feulement de villes rageuses où je cherche encore un lit tiède et des nuits douces faites pour aimer, quand d'autres s'en vont matin dans un ghetto mourir.

Partir d'ici n'est pas grand courage, mais n'y pas revenir demande trop de force. Ma ville s'étend comme une femme lasse. Le repos y est trop facile, la colère trop lointaine, on y meurt en y croyant vivre. Ma terre rêvée est marine, semée de pierres brûlées, où le repos est convulsion et la beauté, colère.

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