Le gaspillage, le pillage, la consumation

1
Il n'y a pas de réalité économique -il n'y a que des conventions économiques.

2
Il n'est qu'un moyen de se délivrer de la marchandise : la détruire -la détruire en tant que marchandise, c'est-à-dire détruire sa valeur d'échange. Celui qui détruit la marchandise s'en rend maître. Le gaspillage, le vol, le pillage, détruisent en effet ce qui, dans la marchandise, contient la valeur de l'exploitation du temps de travail qui l'a produite. Reste sans doute ensuite, l'exploitation ainsi niée, à nier aussi l'aliénation : c'est la pratique de la consumation, contre la consommation, qui y pourvoira. Nous rêvons d'un gigantesque autodafé de tout ce qui symbolise et manifeste le désir de posséder une marchandise, ce désir attestant de l'adhésion absolue de son sujet aux normes sociales de comportement.
Nous en rêvons, nous le projetons, nous le ferons.

3
Rien n'empêche le pillage, que la menace de la sanction légale. Mais cette menace n'est crédible qu'en l'absence de pillage massif : aucun tribunal ne pourra sanctionner l'ensemble des habitants d'une ville s'ils décident de passer à l'acte et de s'approprier les marchandises disponibles -abolissant par la même la marchandise en tant que telle, dans le temps et sur le lieu du pillage.

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