Votations fédérales, cantonales et municipales : Comme d'hab'…

Dimanche 27 septembre, résultats des votations : pas de surprise. On en reste donc à ces cinq constats bouleversifiants :
1. La Suisse est de droite : quand elle accepte une hausse d'impôts pour " sauver " une assurance sociale, c'est, du bout des lèvres, une hausse de l'impôt le moins social, et c'est une hausse temporaire ;
2. Les Verts ne sont pas de gauche : quand la gauche combat une baisse d'impôts ne profitant réellement qu'aux revenus les plus élevés, ils soutiennent cette baisse, avec la droite ;
3. Le PS tout seul, ou la gauche de la gauche toute seule, ni les deux ensemble, ne sont pas majoritaires, même en Ville de Genève ;
4. Les enjeux culturels ne passionnent pas les foules : le destin du CIC et de Saint-Gervais s'est joué dans l'indifférence ;
5. Les promesses de baisses d'impôts rendent les contribuables joyeux : il suffit à leurs promoteurs de les présenter comme " avantageuses pour les classes moyennes et les familles ", et ça marche, à tous les coups…

Même pas mal…
On a certes vécu des journées de votations plus glorieuses, mais on a aussi vécu de plus calamiteuses. A Genève, en tous cas, les rapports de force étant ce qu'ils sont, entre la gauche et la droite, et à l'intérieur de la gauche, il aurait fallu trois miracles pour l'emporter, sur la fiscalité, l'extension de l'OMC et la CIC. En bons athées, nous ne croyons pas aux miracles. Sur la fiscalité, le match se jouait quasiment sur le mode " le PS contre le reste du monde " ; même s'il n'était pas seul à prôner le " non ", le PS a été seul (avec le Conseil administratif de la Ville, tôt muselé par les baillis cantonaux) à faire réellement campagne. Résultat ? La proportion d'électrices et d'électeurs refusant les cadeaux fiscaux atteint le double du score électoral du PS (dans le même temps, la proportion d'électrices et d'électeurs refusant, à propos de l'extension de l'OMC, le chantage à la " fin de la Genève internationale " a atteint plus du double du score électoral (cumulé) de la " gauche de la gauche ", seule à défendre le " non ". Ni les socialistes, ni les diverses composantes d'AGT n'ont donc à blêmir de ces résultats, et à en tirer d'autre conclusion que celle ci : on continue. On continue à défendre nos positions, plutôt qu'à les calibrer à nos calculs électoraux et à l'état de l'opinion. Mais tant qu'à défendre des positions dont nous savons qu'elles sont a priori minoritaires (surtout s'agissant de fiscalité : quand on promet une baisse d'impôts au contribuable, il la vote -Bernard Madoff ne fonctionnait pas autrement en promettant des rendements faramineux aux investisseurs qu'il plumait), autant essayer de défendre des positions communes au PS et aux formations de son flanc gauche. Quitte à laisser les Verts barboter dans le marais du " centre-gauche ", puisque c'est dans ce biotope que nombre de leurs élus locaux et nationaux, parlementaires et gouvernementaux, les voient désormais installés.

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