Brèves

Charles Poncet, ci-devant avocat et ancien Conseiller national libéral, a été inculpé par le Parquet de Milan de tentative d'extorsion dans le cadre de la succession de l'ancien patron de Fiat, Gianni Agnelli. Poncet était alors le défenseur de la fille d'Agnelli, et il aurait contraint le précédent avocat de celle-ci à rendre dix des quinze millions d'euros d'honoraires (on ne mégotte pas, la succession se chiffrant en milliards) qu'il avait reçu pour avoir (mal) négocié un accord par lequel fifille se retirait de la succession en échange de 1,2 milliard... de quoi voir venir, pourtant. Mais Cosette Agnelli s'est dit qu'on lui avait peut-être caché des choses, et a changé d'avocat, pour entamer avec Poncet une procédure qui lui a mis toute sa famille, plus le fisc italien, sur le dos. Bref, Poncet est maintenant inculpé d'extorsion. Pas grave : il pourra toujours demander l'asile politique en Libye si ça tourne mal.

La directrice du Programme des Nations Unies pour le développement, Helen Clark, a défendu au début du mois à Berlin le droit des femmes à choisir le moment d'avoir des enfants et à bénéficier d'un soutien médical adéquat : " Tant que 200 millions de femmes dans le monde n'auront pas de possibilité de planning familial, leurs chances de finir leur éducation, de trouver un emploi rémunéré et de sortir de la pauvreté seront réduites ", a-t-elle déclaré, en affirmant que " les femmes ont le droit de prendre leurs propres décisions quant à savoir si et quand elles auront des enfants, avec qui et combien, ainsi que de recevoir un soutien médical et de donner naissance en sécurité ", De son côté, la directrice de l'UNFPA, Thoraya Obaid a rappelé qu'il faudrait 23 milliards de dollars par an pour permettre aux femmes d'éviter des grossesses non désirées. 23 milliards, c'est moins de 10 jours de dépenses militaires mondiales. " Au lieu de faire des discours on ferait mieux de parler de budgets ", a-t-elle souligné. Mais on en parle, on en parle. A Genève, on fait même que ça, en parler, des budgets, et donc des impôts… Pour les réduire…

L'exécutif de la Ville qui prend position contre les baisses d'impôts proposées par le canton, baisses d'impôts qui privent la Ville de ressources au moment où on lui demande, par exemple, de créer des places de crèches ? D'accord, vous connaissez la chanson. Mais pas ce couplet-là : il est fribourgeois. C'est l'exécutif de la Ville de Fribourg qui a pris position contre les cadeaux fiscaux proposés par le canton. Et personne ne dit rien ? Pas un député libéral pour dénoncer ce scandale ? Pas un tribunal administratif pour bâillonner ces dangereux magistrats municipaux ? Et si ça se trouve, il est même pas de gauche, l'exécutif de la Ville de Fribourg...

" Entreprise romande " (du 18 septembre) jubile : " avec l'élection de Didier Burkhalter, le Conseil fédéral prend un coup de jeune ". Vérification faite, ce jeunot de Burkhalter a tout de même 49 ans, et le " coup de jeune " du Conseil fédéral le maintient à une moyenne d'âge de 58 ans. Mais bon, les uns et les autres sont prêts pour adhérer à l'organisation de jeunesse de l'AVIVO…

Dans son conflit avec la Libye, la Suisse aux bras noueux a enfin fait preuve de courage, a montré sa force, ses muscles et sa détermination. Elle a pris des mesures de rétorsion. A l'égard de la Libye, ou de la famille Kadhafi ? Non, faut pas pousser… à l'encontre du HCR et des immigrants et réfugiés stockés en Libye pour les empêcher de passer en Europe. Et donc, la Confédération a décidé d'interrompre son soutien aux activités du HCR en faveur de ces errants. S'en prendre aux " harragas " dérivant en mer ou aux clandestins subsahariens paumés dans le désert parce qu'on tremble devant le clan Kadhafi, c'est tout notre héroïsme, ça… Résumons donc : quand la police genevoise arrête Hannibal parce qu'il cogne sur ses domestiques, la police genevoise a tort. Et quand la Libye retient deux Suisses pour punir la Suisse d'avoir attenter à la dignité du clan régnant, la Suisse coupe les vivres… au HCR et aux migrants africains. Mais c'est pas grave : s'il faut s'excuser auprès du HCR, on enverra Merz le faire. A Genève, siège du HCR. Et de l'étude des défenseurs du clan Kadhafi.

Commentaires

Articles les plus consultés