Brèves

Brassée de fleurs pour le MCG, dans la " Tribune " du 22 septembre : " Il est plus intéressant de travailler avec le MCG, qui est un parti populiste de droite, qu'avec des populistes de gauche ", déclare le chef du groupe libéral au Grand Conseil, Ivan Slatkine, auquel fait écho son homologue radical, Frédéric Hohl : " le MCG n'a pas posé de problème. Avec un membre actif, le reste faisant souvent de la figuration, c'était plus facile à gérer que l'extrême-gauche, où plusieurs députés étaient actifs ". Eh ouais : un Stauffer, même armé, ça fait du bruit et du vent, mais c'est moins gênant qu'une AdG. Heureusement pour la droite que l'AdG s'était autodétruite. Cela dit, mettre quatre ans pour s'apercevoir que Stauffer est un guignol, ça plaide pas vraiment en faveur de la perspicacité de la droite genevoise.

Le nombre de personnes déracinées de force en raison des conflits et des persécutions dans le monde a atteint 42 millions (6 millions de réfugiés et de demandeurs d'asile et 26 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays) à la fin 2008, selon le rapport annuel du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. 80% des réfugiés dans le monde se trouvent dans les pays en voie de développement, de même que la grande majorité des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays : la Colombie accueille environ 3 millions de personnes déplacées. L'Iraq 2,6 millions. Plus de 2 millions de personnes ont été déplacées dans la région du Darfour au Soudan, 1,5 million au Congo, 1,3 million en Somalie. Le nombre de demandeurs d'asile déposant une demande d'asile à titre individuel a augmenté de 28 % pour atteindre 839 000. L';Afrique du Sud (207.000 personnes) a été le pays recevant le plus de demandes individuelles, suivi par les Etats-Unis (49.000, la France (35.000) et le Soudan (35.100). Les pays en voie de développement ont accueilli 80% de tous les réfugiés.

Scandale à Piogre : " les autorités genevoises ignorent la journée des banquiers ", titre, effaré, " Le Matin dimanche " du 20 septembre, qui détaille l'infâmie : " ni le président du Conseil d'Etat David Hiler, ni le maire de Genève Rémy Pagani, ni même le président du Grand Conseil Eric Leyvraz n'ont pointé leur nez à la journée des banquiers " le 17 septembre, alors que le président de la Confédération, Hans-Rudolf Merz, honorait, lui, les banquiers de sa présence. Couvrons-nous donc la tête de cendre, battons notre coulpe et demandons-nous ce que Genève peut tenter pour se faire pardonner le double crime de lèse-majestés bancaires et fédérale ? Demander à Merz de présenter des excuses aux banquiers ? Ou expliquer que dans le calendrier républicain, le 17 septembre, c'était la fête de la vertu et que ça excluait les mauvaises fréquentations ?

Une récente étude publiée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en coopération avec l' " Université Naïf Arab " et l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) " explique " que la tradition de générosité " propre à l'Islam " et se poursuivant " depuis 1400 ans " en faveur des personnes fuyant la persécution a eu davantage d';influence sur le droit international des réfugiés appliqué de nos jours que toute autre source historique. Les immigrants subsahariens parqués dans les camps de transit libyens, abandonnés dans le désert par les autorités marocaines ou dans les bidonvilles par les autorités algériennes, apprécieront cette relecture intéressante de l'histoire, cette description non moins intéressante de leur situation et cette rhétorique qui prouve au moins que rien n'est plus interreligieux que l'hypocrisie et la présomption.

" Le Temps " du 13 septembre rappelle utilement que, malgré la crise et le chômage, un tiers des employeurs suisses ont du mal à recruter du personnel qualifié. L'Observatoire suisse de la santé annonce quant à lui qu'il faudra recruter 25'000 professionnels supplémentaires dans les dix prochaines années, pour faire face au vieillissement de la population (et à l'accroissement général de la demande de soins). Ce personnel ne pourra pas être trouvé en Suisse, il faudra donc le recruter à l'étranger, et le faire venir en Suisse (d'où une augmentation du nombre et de la proportion de travailleurs étrangers, immigrants), ou employer des travailleurs frontaliers, comme les hôpitaux universitaires genevois le font depuis des années. C'est plus en collant des affichettes sur les poste-frontières que le MCG va devoir se faire sa pub, c'est en construisant un mur autour de Genève. Avec des douves et des miradors. Et Stauffer en chien de garde.

L'inénarrable Pierere Mirabaud a donc laissé la présidence de l'Association suisse des banquiers à un autre banquier genevois, Patrick Odier. On le regrettera, Mirabaud. On se souvient de ses comparaisons tout à fait judicieuse entre le fisc allemand et la Gestapo, ou de sa déclaration, quatre jours avant que la Confédération et la Banque nationale déversent des milliards dans l'UBS pour la sauver du naufrage : " Jusqu'à présent, aucune banque suisse n'a reçu d'argent public et je suis convaincu que cela ne sera pas nécessaire "... Notez bien que dans un style moins flamboyant, Odier semble être lui aussi disposé à nourrir nos petits verbatims roboratifs : dès l'annonce de sa nomination à la présidence de l'ASB, il a plaidé pour une activité bancaire éthiquement " irréprochable " et invité les banquiers suisses à " garder leur calme et à se montrer prudents "..

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