Allez, on se fait une dernière petite rafle de Rroms avant les élections ?

Lâche le dealer, Marcel, aujourd'hui c'est le mendiant qu'on chasse...

Mardi, les polices cantonale et municipale et la voirie municipale se sont, pour la Nème fois, attaquées aux campements de fortune des Rroms, confisquant leurs maigres effets personnels (jusqu'à des médicaments...) et procédant à des contrôles d'identité. Pour nos forces de l'ordre et de l'épuration sociale, ces opérations s'inscrivent dans une " politique de sécurité et de salubrité publiques ". Mais pendant que le Guet et les Chasse-gueux s'en prennent aux Rroms, des habitants et des commerçants des Pâquis doivent, eux, se résoudre à faire appel à une police privée pour effectuer des rondes, éventuellement dissuasives pour les dealers, pour pallier l'absence de la police sur le terrain. La police, cantonale ou municipale, ne peut évidemment pas être au four et au moulin, et en même temps s'occuper des dealers des Pâquis et des matelas des Rroms. On a les priorités que l'opinion publique mérite, à dix jours de l'élection d'un gouvernement qui aura à appliquer la sinistre loi " antimendiants " adoptée par la droite et l'extrême-droite genevoises.

Chasse aux Rroms ou aux votes ?
A Genève, depuis le début de l'année, polices et gendarmerie partent à la chasse aux mendiants tziganes. Plusieurs dizaines d'entre eux (dont des femmes et des enfants) ont été renvoyés en Roumanie ou en France au motif d'infraction à la loi réprimant la mendicité. Roumanie ou France d'où ils reviendront, pour être refoulés, et re-revenir, et ainsi de suite… L'opération est d'une légalité douteuse, puisqu'elle ne respecte pas le droit des personnes appréhendées pour être renvoyées d'opposer un recours à leur renvoi, et de s'adresser à une association de défense. Elle est aussi d'une inefficacité évidente, mais peu importe aux zautorités, il faut qu'elles montrent leurs muscles, à défaut de leurs neurones, sans doute histoire de prouver qu'Eric Stauffer, avec sa promesse de " débarrasser Genève des mendiants et des dealers en 45 jours ", n'est pas le seul à pouvoir dire et faire n'importe quoi. Systématiquement délogés des lieux où ils dorment, quand ce ne sont pas des lieux officiels d'hébergement d'urgence, harcelés le jour lorsqu'ils mendient, rackettés, privés même parfois de leurs médicaments, " les Rroms sont devenus les souffre-douleur " de la police, constate l'héroïque et solitaire association qui les défend : Mesemrom. Un an après l'adoption de la loi anti-mendiants par la droite genevoise, un premier bilan avait pu être tiré de ce pogrom suave : plus de 2300 mendiants contrôlés entre octobre 2007 et octobre 2008, dont la moitié ont abouti à des amendes, mais les Rroms, mendiants ou non, sont toujours là, dans des conditions de vie dégradées : ils couchaient sous les ponts ? ils couchent désormais dans les parcs, sans abri, quand ceux de la Ville ne sont pas encore ouverts. Officiellement, la Ville ouvre ses abris le 16 novembre : ça tombe bien, c'est le lendemain des élections, on n'aura plus à jouer les fier-à-bras contre des mendiants pour glaner quelques suffrages.

SAMEDI 7 NOVEMBRE,
RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITÉ AVEC LES RROMS
14 heures 30, place du Molard
Organisation: UBS, Jeunesse socialiste genevoise, Jeunes Vert-es Genève

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