Brèves

BDinara Kulibayeva, la fifille du président kazakh, Nursultan Nazarbaiev, a acheté pour 75 millions une villa de luxe à Anières. La commune est très contente (ça fera de jolis impôts), le courtier immobilier aussi (ça fait un joli pourcentage). Et les Ouïgours de Guantanamo savent ce qui leur manque pour être accueillis en Suisse : presque rien, deux petites qualités. D'abord, être pleins aux as. Ensuite, faire partie de la famille d'un potentat d'un Ouïgouristan indépendant. Ou même resté chinois, doit bien y avoir des Ouïgours pro-chinois. Et riches. Non ? Bon, évidemment, ceux-là ne se retrouvent pas à Guantanamo.

L'écrivain haïtien Dany Laferrière n'appelle pas seulement à cesser de parler de « malédiction » pour évoquer la situation des Haïtiens (« c'est un mot insultant qui sous-entend qu'Haïti a fait quelque chose de mal et (qu'elle) le paie »), mais aussi de cesser de parler de « pillages » quand il ne s'agit que de survie. En effet, le pillage, c'est c'est ce que Haïti subit depuis cinq siècles, pas ce qui s'y produit depuis cinq jours.

Suite à la crise financière mondiale, des millions d'enfants vivant dans les pays les plus pauvres de la planète risquent d'être privés d''accès à l''éducation (quand encore ils en bénéficient), selon le Rapport mondial de suivi sur l'Education pour tous 2010 publié par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). « Nous sommes sur le point de rompre un engagement important pris par les gouvernements en 2000 : celui de garantir l'Education pour tous d'ici 2015 », affirme le directeur du rapport, Kevin Watkins, qui semble à la fois croire à la sincérité de cet engagement, et oublier que tous les autres pris au même moment dans le même genre de cadre par « les gouvernements » ont été par la suite tenus pour pures broutilles rhétoriques. « Les conséquences de la crise financière mondiale risquent de bloquer voire d'inverser la progression en matière d'éducation de base dans plusieurs des pays les plus pauvres du monde, sacrifiant une génération d'enfants et les privant de leurs chances d'accéder à l'éducation qui pourrait les sortir de la pauvreté. Les gouvernements doivent agir résolument pour éviter que cela ne se produise », a plaidé John Watkins, dont le rapport met un accent particulier sur les « pauvres de l'éducation », ces dizaines de millions d'enfants qui restent exclus du système scolaire.

On se souvient de la magistrale plantée des sondages à propos de l'initiative des clochers UDC contre les minarets, donnée nettement perdante par les sondeurs, puis nettement acceptée par les votantes et les votants. Après trois mois de mûres réflexions, la SSR a décidé de renoncer « pour le moment » à publier des sondages avant les votations, et de mandater des experts pour examiner la méthodologie de l'institut Gfs avec qui la SSR travaillait. On ne verra donc plus l'incontournable Claude Longchamp expliquer les résultats de ses sondages avant les votations, expliquer pourquoi les résultats desdites votations n'ont rien à voir avec les sondages en question, vu que les sondages ne sont pas des prédictions mais des « instantanés de l'état de l'opinion » ? C'est bien triste, et les vendeurs de noeuds-papillons sont en deuil. C'est pas bien, pour la radiotélé de service public, de s'attaquer au petit commerce en temps de crise.

Après vingt ans de présidence de centre-gauche, le Chili a élu dimanche, avec 51,6 % des voix, un président de droite (mais qui a fait une campagne sur des thèmes « sociaux » de gauche), contre le moins à gauche des quatre candidats de gauche qui se disputaient l'électorat de gauche, potentiellement majoritaire. Si cette incompétence tactique de la gauche chilienne ne vous rappelle pas, quelque part, tout au fond de votre mémoire, quelque chose de plus local, c'est que vous boycottez depuis au moins six ans les media genevois. On vous résume, donc : au Chili, où la présidente sortante, Michèle Bachelet, qui terminait son dernier mandat autorisé avec une cote de popularité de 75 %, la droite représentait à la présidence le candidat qui avait été battu par Bachelet en 2006, Sebastian Piñera. La gauche, elle, avait été incapable de se rassembler sur une seule candidature, et en présentait quatre, desquelles elle avait finalement, pour le deuxième tour de l'élection, se résigner à choisir la moins à gauche, celle d'un revenant, Eduardo Frei, ancien président, fils (ou neveu, on sait plus) d'un autre ancien président démocrate-chrétien, et ayant curieusement réussi à recouvrer juste avant l'élection (et sa défaite) une nationalité suisse qu'avait son père ou son grand-père, on ne sait plus d'où elle sort, cette suissitude qui n'a donc pas suffi à le faire élire (il termine à trois points et demi du président élu). Le prestige de l'Helvétie à l'étranger n'est plus ce qu'il était. C'est pas les minarets qu'il fallait interdire, c'est la cueca.

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