L'extrême-droite, ses idiots utiles, les femmes et la burqa : Libérez-vous, c'est un ordre !

Les Femmes Socialistes ont lancé une charte en faveur du droit des femmes, en réponse à l'utilisation par l'extrême-droite xénophobe (UDC en tête) de la référence aux droits des femmes (dont cette même extrême-droite se contrefout par ailleurs) pour alimenter ses campagnes islamophobes, et préparer le terrain à une nouvelle initiative visant à inscrire dans la Constitution une norme vestimentaire : l'interdiction de la burqa (ou de tout autre voile intégral, pour peu qu'il soit islamique, puisqu'à notre connaissance les religieuses catholiques ne sont pas visées par l'UDC, ce qui au passage permet à des démocrates-chrétiens au féminisme aussi contestable que celui de l'UDC de soutenir, eux aussi, l'interdiction d'un vêture qui n'est guère portée en Suisse que par quelques dizaines de touristes en provenance du Golfe.

Burqa d'école
" Les droits des femmes ne sont négociables dans aucune société et dans aucune religion ", proclame la charte des femmes socialistes. Les droits des hommes non plus, puisque les droits humains sont ceux de tous les humains. Les droits que les femmes socialistes énumèrent, pour affirmer que sur eux, elles ne transigeront pas, sont des droits de toutes : le droit de ne pas être contrainte au voile, le droit à la contraception, le droit à l'interruption de grossesse, le droit à la santé, par exemple. Mais il s'agit bien de droits, non d'obligations. Et il s'agit bien de ces droits que les forces politiques et religieuses qui en ce moment, en Suisse, cultivent l'agitation islamophobe (comme une nouvelle forme de la vieille xénophobie) n'ont jamais acceptés que contraintes, et forcées. Le manifeste des Femmes Socialistes est peut-être aussi une manière de dire aux femmes de ce pays : " libérez-vous d'abord de ceux (surtout) et de celles (aussi) qui vous ordonnent de vous libérer,
mais pour qui votre liberté doit se réduire à celle de ressembler à leurs grand-mères : à la maison, à la lessive, à la vaisselle et au torche-cul des mômes ". On veut interdire la burqa ? Elle l'est déjà, puisqu'il est déjà interdit, sauf dans les périodes carnavalesques, de se promener le visage masqué. Dissimuler son visage n'étant pas un droit fondamental de la personne humaine, pas plus d'ailleurs que le montrer n'est une obligation citoyenne, l'interdiction totale du voile intégral dans l'espace public, ou dans les administrations et les services publics (comme les écoles et les hôpitaux), ou sur la voie publique, devra rester soumise à la même condition générale : l'égalité devant la loi, qui impose que si l'on devait interdire le voile, on devrait l'interdire à tout le monde (et pas aux seules femmes musulmanes). Ce qui ne ferait évidemment pas l'affaire, politique et symbolique, de nos nouveaux croisés, qui après avoir fait proclamer la suprématie visuelle et cultur
elle des clochers sur les minarets, vont proposer de proclamer (dans la constitution, devenue gardienne des modes vestimentaires) celle du voile des bonnes sœurs sur le voile islamique. Leurs supplétifs laïcards seront, là encore, mobilisés pour draper de " féminisme " le combat xénophobe qu'ils ont déjà fardé de " laïcité ", le féminisme et la laïcité ayant évidemment toute légitimité à perdre à être traînés dans cette soue.

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