Brèves

Après avoir interdit la mendicité, Genève veut « aider les enfants mendiants » : La police signalera désormais les cas au Service de protection des mineurs (SPMi), qui pourra prononcer le placement « momentané » (pour des enfants dont de toute façon le séjour à Genève est lui aussi « momentané ») en foyer. Tout mendiant accompagné d'enfants ou mineur mendiant sera interpellé par la police, qui conduira le jeune au SPMi, avec ou sans l'accord de ses parents. Les parents seront systématiquement dénoncés au procureur général. Si elles touchent théoriquement les mendiants de toutes origines, ces mesures visent en particulier les Roms. L'association Mesemrom estime que le Conseil d'Etat « n'a pas tiré les leçons de l'histoire et du scandale des enfants de gens du voyage suisses sédentarisés de force par Pro Juventute entre 1926 et 1973 ». On enlevait alors les enfants yenish à leurs parents et on les expédiait en orphelinat ou en « familles d'accueil » -lesquelles les exploitaient comme domestiques... On espère que cette belle tradition s'est perdue. Comme celle de l'hystéréctomie des mères jugées « indignes » et de l'internement administratif des éléments des classes dangereuses. On espère. On est de gauche, donc on est optimistes.

Une étude du Fonds National, menée auprès de 206 « marginaux » et un millier de passants dans cinq villes suisses (dont Zurich, Berne et Lausanne, mais pas Genève, probablement considérée comme trop frontalière pour être exemplaire), signale que les groupes de « marginaux », alcooliques et toxicomanes, qui se rassemblent dans les centre-villes, sont surtout formée de jeunes Suisses souffrant d'affections physiques et psychiques, âgés en moyenne de 35 ans. Et voilà, encore une légende urbaine mise à mal; qu'on se rassure, cependant : elle ne disparaîtra pas pour autant, les légendes (urbaines ou rurales) étant, comme les rumeurs, parfaitement résistantes à la réalité et à la raison. On continuera donc à entendre dire haut et fort que les « marginaux » de nos centre-villes sont presque tous adolescents, étrangers, et en situation irrégulière.


22 personnes ont été tuées dans des accidents de circulation à Genève en 2009. C'est deux fois plus qu'en 2008, mais la police minimise : c'est dans la moyenne de la décennie (21 morts patr an entre 1999 et 2009), c'est plus de deux fois moins que dans les années '80 (entre 45 et 55 morts par an) et si le nombre de morts a doublé en un an, c'est qu'en 2008 il y en eut exceptionnellement peu. On est bien contents d'être revenus dans la normalité.

Genève abrite (mal) plusieurs centaines de « sans abri » (de SDF, quoi): pour la seule Ville, le service social en héberge chaque nuit une centaine, l'Armée du Salut une trentaine, auxquels s'ajoutent la vingtaine de personnes vivant dans des abris de fortune que le service social visite régulièrement, les dizaines qui dorment dans des cages d'escalier, des caves, des locaux inoccupés, des wagons... La ville sous la neige, la nuit, c'est joli, quand on la regarde depuis sa fenêtre ou qu'on y marche pour une autre raison que pour se réchauffer parce qu'on ne sait pas où dormir..

«Regarder la télévision tue». Chaque heure quotidienne passée devant la télévision, c’est 18% de risques en plus de mourir d’une maladie cardiovasculaire, et 9% d’un cancer, d’après une étude australienne publiée dans le journal de l’American heart institute. 8.800 hommes et femmes adultes et en bonne santé ont été suivis sur une période de 6 ans et demi par les chercheurs de l’Institut du diabète et des maladies cardiaques de Melbourne. «Comparés aux personnes qui ont regardé la télévision moins de deux heures par jour, ceux qui sont restés quotidiennement devant leur écran plus de quatre heures ont présenté un risque augmenté de 46% de mourir prématurément d’une pathologie», résume David Dunstan, qui a dirigé l’étude. Contrairement aux apparences, ce ne sont pas les programmes diffusés qui font chuter l’espérance de vie (ils n'atteignent que l'espérance de vie intelligente), mais le fait que le téléspectateur ne bouge pas, immobilisant ses muscles et empêchant son corps d’assimiler sucres et graisse qui le détruisent à petit feu.. Etre assis devant un bureau, un écran de cinéma ou d’ordinateur est tout aussi néfaste qu'être asssis devant sa télé. Pour le professeur Dunstan, «le corps humain est fait pour bouger, pas pour rester immobile pendant des périodes prolongées». Bref, ça se confirme : le travail, la télé et la bagnole sont nuisibles à la santé. Et une bonne manif, ça devrait être remboursé par l'assurance-maladie.

L'ancien hebdo patronal, désormais bimensuel (et tout aussi patronal) «Entreprise romande» rassure ses lecteurs : contrairement à licencier un salarié, «séquestrer un patron (est) hors-la-loi». Et d'expliquer qu'on parle de séquestration «lorsqu'une personne est privée de sa liberté par un moyen de contrainte et qu'elle est obligée de rester à l'endroit où elle se trouve, que ce soit le résultat de la menace ou de la violence». Bon, alors quand on est tenu à un horaire de travail et qu'on est obligé de rester sur son lieu de travail, sous le menace de licenciement, on est séquestrés ? Et donc, les patrons du commerce genevois qui veulent faire bosser vendeurs, vendeuses, caissiers, caissières, magasinières, magasiniers, une ou deux heures de plus le soir, et le dimanche, ils font rien qu'à vouloir allonger la séquestration ? On se disait bien que le cuite de la marchandise débouchait toujours sur la criminalité.

Le séisme qui a frappé Haïti a détruit le moitié de Port-au-Prince, et, dans des proportions parfois supérieures, une grande partie des autres villes, petites ou grandes, du pays. Pour la reconstruction matérielle du pays, on a évoqué un coût de deux milliards. De francs, de dollars ou d'euros, ça paraît une sorme énorme... en fait, si ce sont des francs, ça ne représente que deux ans du budget municipal genevois, et trois ans si ce sont des dollars ou des euros. Et pour reconstruire une ville entière, on n'a besoin que du coût d'un ou deux avions de combat...



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