Brèves

On est bien contents (quoique prudents) : l'UBS «remonte la pente », nous annoncent les media (et l'UBS elle-même). Tout à notre joie, on ne ne va évidemment pas trop se demander pourquoi elle l'avait descendue, cette pente, et qui a payé le tire-fesse pour qu'elle la remonte, mais bon, le fleuron de notre secteur financier refleurit, le printemps revient, les petits zoiseau chantent et on est heureux. Quoique... au dernier trimestre 2009, l'UBS a bien dégagé un profit de 1,2 milliard de francs, mais ça fait quand même une perte de 2,7 milliards pour l'ensemble de l'année. Evidemment, c'est moins que la cupessée historique de 21,3 millioards en 2008, mais ça reste une perte. Et en plus, depuis deux ans, les retraits de fonds se poursuivent, et ont même repris de l'ampleur en 2009 : au dernier trimestre, ce sont 56,2 milliards qui ont foutu le camp, soit vingt milliards de plus que le trimestre précédent. Entre les départs, volontaires ou contraints, de plusieurs centaines de conseillers financiers, vers la concurrence ou l'indépendance, l'amnistie fiscale italienne (qui aurait entraîné à elle seule pour 8,5 milliards de francs de retraits), les départs de fonds américains après l'annonce d'un accord sur la transmission d'informations au fisc américain, à chaque fois que l'UBS croit avoir bouché un trou, elle s'aperçoit qu'un autre est apparu. Mais ça ne l'empêche pas d'annoncer qu'elle va mieux. Les clients foutent le camp, mais la banque va mieux. On se disait bien qu'on n'était plus dans l'économie réelle...

L'écrivain brésilien Paulo Coehlo lance une campagne contre la nomination de l'ancien Premier ministre beitannique Tony Blair comme consultant pour l'organisation des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, en 2016. Il appelle à refuser de «payer un irresponsable qui a déclaré une guerre illégale » (celle d'Irak) et qui « a les mains tachées du sang d'un (Brésilien) confondu avec un terroriste et abattu par la police londonienne». La lutte de la littérature New Age contre la politique New Labour promet d'être épique.

Selon une enquête des Hôpitaux universitaires de Genève, 60 % des hommes et 36 % des femmes de 35 à 74 ans sont en surpoids, 10 % des adultes et 5 % des enfants sont carrément obèses. On estime que l'obésité touche 400 millions de personnes dans le monde, et 20 % de la population européenne, et qu'en 2015 il devrait y avoir dans le monde 2,3 milliards d'adultes en surpoids, en 700 millions d'obèses. Tout chez nous favorise le surpoids, voire l'obésité : la sédentarité, l'usage de la bagnole pour se déplacer quand on pourrait le faire à pied ou à vélo, le temps passé devant les écrans de télévision ou d'ordinateurs, la malbouffe. A Genève, aujourd'hui, moins d'un tiers des enfants se rendent à l'école à pied ou à vélo, et un tiers ne consomment pas quotidiennement de fruits, de légumes ou de fibres. A quoi s'ajoutent des facteurs sociaux : la bonne bouffe coûte plus cher que la malbouffe, l'obésité touche davantage les pauvres et les victimes d'« accidents de la vie», le stress au travail et dans la vie privée favorise les troubles alimentaires. Cela fait pourtant plus de dix ans que l'on sait que l'obésité progresse en Suisse (comnme ailleurs). En 2004, l'OMS avait adopté une « stratégie mondiale pour l'alimentation, l'exercice physique et la santé », et en 2006 l'Europe avait adopté une « charte sur la lutte contre l'obésité », à laquelle la Suisse a adhéré en 2007, mais le programme national suisse d'alimentation et d'activité physique (PNAA, 2008-2012) a pris du retard, et les budgets de la lutte contre l'obésité sont loin de pouvoir rivaliser avec ceux de la lutte contre la consomation de tabac ou d'alcool. Il est vrai que cette lutte remet en cause des modes de vie et de consommation qui font les beaux bénéfices d'un secteur économique qui pèse 10 milliards de francs de chiffre d'affaire rien qu'en Suisse, et y emploie plus de 30'000 personnes : l'industrie agro-alimentaire.

Dans «Genève Home Informations», François Longchamp plaide pour une fusion des trois partis de l'Entente (libéraux, radicaux, PDC), afin de « bâtir un parti qui aspire à dépasser 40 % de l'électorat » à lui tout seul. (comme le parti radical de la deuxième moitié du XIXe siècle, ou le Parti socialiste de Léon Nicole). Ouais. Il s'agirait pas plutôt de prendre une assurance contre le risque pour deux des trois partis en question de tomber à Genève en-dessous du quorum ? ça serait moins glorieux, mais au moins, ça suggérerait que, contrairement à la gauche de la gauche, la droite du centre sait compter.

C'est probablement la plus stupide de toutes les compétitions sportives (et pourtant, y'a de la concurrence, dans le sport, sur le terrain de la connerie) : deux milliardaires font des ronds dans l'eau autour d'une bouée avec des bateaux dont le moins cher doit coûter à peu près l'équivalent de la reconstruction de la moitié de Port-au-Prince. ça s'appelle la Coupe de l'América, ça se joue plus devant les tribunaux que sur l'eau, et heureusement, c'est fini pour quelques temps. Dans la «Julie », l'éditorialiste se lamente : « On les entend jubiler les pisse-froid, sans rêve, aux pieds trop sur terre, qui ne connaissent qu'un sport, le tir au bazooka sur la Coupe de l'America »... mais non, mon grand, on est pas aussi bornés, on tire aussi sur l'Eurofoot, les JO, la F1, le hockey, le tennis et le basket...

La « Tribune de Genève » nous l'a appris, vendredi dernier : Le Liechtenstein avait alerté la Suisse dès 2008 sur le risque de demantèlement du secret bancaire. Peine perdue, la Suisse n'avait tenu aucun compte de l'alerte. Les gnomes de Zurich ne savaient pas qu'on a toujours besoin d'un encore plus petit que soi s'il est un peu moins con ?

Les socialistes de la Ville de Genève interrogent le Conseil administratif : est-il normal qu'une chaîne de télé dont la Ville est actionnaire finance la campagne d'un candidat autoproclamé au Conseil administratif (le PDC Chevrolet) ? Not'bon Maire répond (dans « 20 Minutes ») que « l'éthique voudrait » que Chevrolet arrête de faire en même temps son émission et sa campagne. L'éthique, c'est cela... dis donc, Rémy, c'est en utilisant des terme qu'il ne comprend pas que tu crois que tu vas dissuader le gros de la maigre troupe PDC de se montrer à la télé ? Et puis de toute façon, qu'est-ce qu'on risque à ce qu'il soit candidat, Chevrolet ? qu'il prenne la place de Maudet ?

Le MCG est intervenu pour que les débats du Grand Conseil soient rendus accessibles aux sourds. C'est pas beau de s'en prendre à des infirmes.

En 2009, à Genève, 187 personnes, dont 31 enfants, ont été mordues par des chiens, que 18 des 31 enfants mordus connaissaient. Et il y avait à Genève, fin 2009, près de 34'000 chiens (1500 de plus en un an). Les clébards mordeurs font partie de 62 « races » différentes, et une vingtaine d'entre eux sont étiquettés « chiens dangereux » et 431 autorisations de détenir des molosses ont été délivrées depuis 2008, dont 71 en 2009. Pourquoi on vous dit tout ça à quinze jours du vote sur l'initiative pour l'institution d'avocats des animaux ? Pour rien, c'est juste histoire de faire un peu contrechant aux zoophiles du genre Alain Delon ou Brigitte Bardot. Mais allez voter « oui » quand même. Parce que les animaux pourraient bien avoir besoin d'un avocat pour se défendre aussi de certains de leurs défenseurs.

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