Brèves

Le 11 février à l'heure qui fut celle du laitier quand il y avait encore des laitiers, et qui reste celle des policiers puisqu'il y a encore des policiers, bref : à l'aube, la police a interpellé dans un foyer de l'Hospice Général à Anières quatre requérants d'asile, les a embarqués, emmenés au bd Carl-Vogt et en a ipso facto expulsés deux en Italie. Les deux autres ont pu être relâchés sur intervention du réseau d'aide aux réfugiés Elisa : la veille, le Triobunal administratif fédéral avait publié un arrêt de principe, avec effet suspensif, déclarant illicite les renvoix expéditifs du genre de ceux auquel venait de se livrer la police genevoise. Le TAF estime en effet qu'un délai suffisant doit être laissé aux requérants d'asile entre la notification de leur renvoi et leur renvoi effectif, pour qu'ils aient le cas échéant le temps de faire opposition, et confirme que les renvois expéditifs sont contraires à la fois à la Constitution suisse, la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme. Une question nous taraude : ça sert à quoi d'avoir des flics députés si la police n'est même pas informée des décisions de la plus haute juridiction suisse (le Tribunal fédéral) ?

Les Jeux Olympiques d'hiver de Vancouver ont donc commencé. Sous la flotte. Du coup, pour amener de la neige là ousqu'il en faut pour que les descendeurs descendent, que les slalomeurs slaloment et que les fondeurs ne fondent pas, les organisateurs ont dû se faire livrer de la neige par camions et par hélicoptères. Ou l'on voit que les promesses de J.O. écolos et respectueux du développement durable seront bien tenues. A distance. Comme d'hab'

« Soyons clairs : tôt ou tard, le secret bancaire protégeant l'argent au noir ne tiendra plus » : quel gauchiste tient se discours défaitiste dans l'udéciste « Weltwoche » du 12 février ? Le prince régnant du Liechtenstein, Hans-Adam... Si même les aristos s'y mettent, Merz va vraiment se retrouver tout seul avec Pelli pour faire semblant de défendre un truc déjà mort...

Le 7 mars, on vote à Genève sur une loi sur l'énergie, largement approuvée au Grand Conseil par la droite et les Verts (seul le PS s'y était opposé), et dont on veut bien croire qu'elle part de bons sentiments, mais qui, à l'arrivée, arrive à faire payer l'assainissement énergétiques des immeubles, et donc leur plus-value, non par les propriétaires mais par les locataires. La loi encourage les rénovations pour réduire la consommation de chauffage ? C'est très bien. Mais elle permet de répercuter le coût des travaux sur les loyers, et pour les loyers bon marché, les hausses peuvent atteindre jusqu'à 15 % (le loyer pourrait grimper jusqu'au niveau maximum admis par la loi sur les rénovations, soit 3363 francs par pièce et par an, plus 10 francs par pièce et par mois). Et ce petit tour de passe-passe a été intégré dans la loi sur l'énergie, où les milieux immobiliers comptaient bien qu'il passe inaperçu. C'est raté, l'ASLOCA a tout vu...

Réagissant à la proposition socialiste de rendre le mandat de député incompatible avec la fonction de policier, Minet Schlechten, président du syndicat poulaga (l'UPCP) se rebiffe (« Le Courrier » du 10 février) : les policiers sont «d'excellents représentants de la classe moyenne et méritent leur droit d'éligibilité». Personne ne lui a expliqué que la proposition ne consistait pas à les rendre inéligibles, mais à leur demander de choisir, s'ils sont élus, entre leur mandat politique de législateur et leur statut professionnel de bras armé de la loi ? Le chef de la sûreté de Neuchâtel, Olivier Guéniat, résume ainsi (dans « Le Courrier » du 10 février) le dilemne du député policier (ou du policier député) : « On ne peut pas en même temps être le bras armé de l'Etat et en définir les lois ». C'est vrai qu'à entendre les députés flics du MCG, on observe parfois une légère difficulté à être à la fois un bras armé et une tête pensante.

Commentaires

Articles les plus consultés