Brèves

La Ville de Genève a le sens de la fête. Enfin... pas de toutes les fêtes, mais en tout cas de certaines. Le 1er août, par exemple. Mais pas le 1er Mai. Pour le 1er Mai, comme on sait, la Ville a décidé de ne plus accorder la gratuité de ses fournitures et services aux organisateurs de la fête des travailleurs dans le parc des Bastions. Motif : le Premier Mai, c'est politique. Et comme chacun sait, la Ville ne fait pas de politique. En revanche, pour le Premier Août, le Conseil administratif a proposé au Conseil municipal un crédit de 180'000 francs, en lieu et place des 30'000 balles de subvention accordés aux organisateurs de la fête nationale, dans le même parc des Bastions que le Premier Mai, mais trois mois plus tard. C'est pas long, trois mois, mais c'est probablement suffisant pour dépolluer les lieux de la politique qui les a souillés lors de la fête des travailleurs. Parce que la fête nationale, c'est pas politique. Nan ! C'est patriotique ! Et le patriotisme, c'est pas politique. Nan ! Ah, juste un truc, encore : la Municipalité de Genève, c'est une Municipalité de gauche. Si, si. Mais ça doit être une gauche pas politique.

Le PDC a déposé un projet de loi dont il proclame qu'il va faciliter l'ouverture de crèches pour les chtis nenfants de Genève (que voici, que voilà). La faciliter comment ? En abaissant les exigences légales en matière de taux d'encadrement par des professionnels diplômés, en revoyant à la baisse les conditions sociales et salariales accordées au personnel des crèches, en libérant les crpches d'entreprise de l'obligation de respecter la convention collective de travail en vigueur à la Ville de Genève, et en assouplissant les normes de construction des bâtiments accueillant des crèches. Encore un effort, frères pédécés : proposez carrément d'appliquer aux crèches les normes s'appliquant à l'élevage des poules en batterie. Ben quoi ? Zaimez pas les zanimaux ?

Une étude de la momie du PharaonToutankhamon effectuée sous la direction du responsable des antiquités égyptiennes du Musée du Caire nous confirme les anciens Egyptiens, du moins leurs souverains, comme promoteurs d'une politique audacieuse de la famille. Toutankhamon était donc le fils d'Akhenaton et de sa soeur, Toutankhamon ayant lui aussi épousé sa propre soeur. Toutankhamon était donc en même temps le fils de sa tante, le neveu de sa mère, le mari de sa soeur, le frère de sa cousine et le cousin de sa femme. Vous nous direz qu'avoir un arbre généalogique qui ressemble à un buisson ardent, c'est pas étonnant quand on est le fils de l'inventeur du monothéisme, mais cette pratique intensive de la consanguinité avait quelques désavantages et comme disait le Papé dans « Manon des Sources», « si c'est pas bon pour les lapins, c'est pas bon pour les humains » : Toutankhamon était malarique, souffrait d'une maladie des os, et est mort à 19 ans, ce qui est tout de même un peu jeune même dans l'optique de sauvegarder le financement du 2ème pilier des Pharaons. Mais bon, faut ce qui faut et savoir ce qu'on veut : resserrer les liens familiaux ou avoir une famille en bonne santé, faut choisir.

Les derniers des Mohicans (mohawks) de la réserve de Kahnawake, au Canada, ont intimé aux « blancs » l'ordre de quitter le territoire de la réserve (il s'avère que cet ordre s'applique particulièrement aux « blancs » ayant convolé avec des femmes mohawks, mais qu'en revanche les femmes « blanches » ayant convolé avec des Mohawks peuvent, elles, rester dans la réserve). Au même moment, on apprend qu'en Autriche, un candidat du parti d'extrême-droite FPö à des élections professionnelle se présente en tant qu'«authentique et de race pure », comme sa vache. L'universalité de la connerie raciste, finalement, ça pourrait pas être un moyen de démontrer la connerie du racisme ? Ben ouais, si des « rouges » sont aussi cons que des « blancs » eux-mêmes aussi cons que des « jaunes » dont la connerie est égale à celle de « noirs », c'est bien qu'on est tous égaux, non ? égaux dans la connerie, certes, mais c'est un premier pas...

La Suisse « abrite trois fois plus de 4x4 que le reste de l'Europe », affirme (selon la « Tribune de Genève » du 17 février) Max Nötzli, président d'auto-suisse. Bon, on se calme : faut pas prendre cette déclaration au pied de la lettre, il ne doit vraisemblablement s'agir que d'un chiffre en proportion du parc automobile, et pas en nombre absolu. Parce que sinon, on voit mal où on les caseraient, ces 4x4 trois fois plus nombreux dans notre petit pays que dans tout le reste du subcontinent, de l'Atlantique à l'Oural. D'ailleurs, dans le même article de la « Tribune », on trouve un autre chiffre amusant : « le chiffre affaire annuel de l'économie automobile en Suisse est de plus de 95 millions de francs » pour environ 22'000 entreprises. Ce qui ne ferait qu'un chiffre d'affaire annuel moyen de 4500 francs par entreprise. Même pas le chiffre d'affaire annuel d'un mendiant Rrom, racket policier déduit. Finalement, les nouveaux pauvres ne sont pas là où on croyait les voir.

Le Conseil d'Etat a décidé de doter Genève d'un «architecte cantonal », dont le cahier des charges n'a pas encore été défini, mais dont on annonce qu'il aura pour tâche de conseiller le magistrat en charge des Constructions (Mark Muller, donc) dans le cadre des grands projets d'architecture et d'urbanisme. Le Conseil d'Etat précise que le futur (ou la future) architecte cantonal(e) aura un rôle « essentiellement culturel ». C'est une manière de dire qu'il ne servira à rien d'autre qu'à amuser la galerie, ou qu'il devra compenser les faiblesses culturelles du magistrat ? Dans ces conditions, un nom s'impose, un seul, pour le poste d'architecte cantonal genevcois : le Facteur Cheval.

La fête du Premier Mai aux Bastions est sauvée : le Conseil administratif a trouvé le truc pour ne fâcher ni la gauche (qui tenait à la gratuité des services accordés par la Ville aux organisateurs du raoût prolétarien) ni Pierre Maudet (qui tenait à les leur faire payer. Les organisateurs recevront bien une facture (ce qui contentera Maudet), mais le déficit de l'organisation sera couvert par le département des Finances (en mains de Sandrine Salerno). Rebondissant sur cet heureux dénouement, l'Alternative a déposé un projet d'arrêté accordant la gratuité des services de la Ville aux organisateurs des manifestations du Premier mai, du Premier Juin et du Premier Août. Ouf, on a évité le 31 décembre.

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