Brèves

Ancien président du FC Servette et de la Société d'exploitation du glorieux Stade de Genève, et bouc émissaire officiel de la République pour la chute du club et la cacade du stade, Marc Roger a demandé à la Justice genevoise une assistance juridique de 21'000 francs pour lui permettre de recourir contre une décision du tribunal le condamnant à payer un million et demi à Olivier Maus, ancien donateur du club. Roger décrit ainsi sa situation : il survit avec un revenu de 810 euros par mois, est endetté à hauteur de plusieurs dizaines de millions de francs, vit de l'aide de sa famille et de ses amis, dans la maison de ses parents à Alès, est en procédure de divorce et cherche du boulot -ce qui après avoir passé deux ans en préventive et avoir été condamné ne doit pas être tout simple. Dépressif, souffrant d'hypertension et ruiné, même comme bouc-émissaire, Roro n'est pas au mieux de sa forme. Mais y'a une justice (si on peut dire) : le FC Servette et le stade de la Praille ne vont pas très bien non plus. Sauf que la République est prête à balancer régulièrement quelques millions dans le stade et à faire au moins semblant de soutenir le club, alors que la sombre dêche de Roger arrange tout le monde. Surtout ceux qui lui avaient vendu le club et la société d'exploitation du stade pour se débarrasser de ces deux boulets.

Secret bancaire, otages libyens : on nous danse sur le ventre, la Suisse a mal à son moral et à sa fierté. Mais heureusement, il reste quelques raisons d'espérer en la pérennité de notre prestige, et en notre valeur d'exemple à l'étranger. Et c'est ainsi qu'en Lorraine et en Franche-Comté, pour les élections régionales, l'extrême-droite a déposé deux listes « antiminarets », dans le sillage du vote suisse du 29 novembre dernier. ça fait chaud au coeur de pouvoir rester un modèle, non ?

« 1200 Chinois vont envahir Genève », titre « 20 Minutes » (du 19 février) : c'est l'avant-garde de l'armée populaire de libération ? Non, ce sont 1200 vendeurs de la société Amway China (spécialisée dans les casseroles et les cosmétiques -on suppose qu'elle vend les secondes en vrac dans les premières), à qui leur bon camarade patron offre un « voyage de motivation ». Selon le bureau genevois des congrès, la course d'école des vendeurs chinois va amener des retombées économiques pour 10 millions. Du coup, le pont du Mont-Blanc sera pavoisé aux couleurs de la République Populaire de Chine du 27 mars au 3 avril. Si vous passez à Onex pendant cette période et que vous voyez au milieu de la nuit un type montant la garde au pied d'un drapeau tibétain, pas de panique : c'est pas un espion chinois, c'est René

Le canton de Genève a mollement protesté auprès des autorités fédérales contre l'autorisation donnée à la centrale nucléaire de Mühleberg de poursuivre son activité pour une durée illimitée. Mais le canton s'est contenté de cette molle protestation, alors qu'il avait été bien plus offensif contre le surgénérateur français de Creys-Malville. Par ailleurs, le canton s'est refusé à rejoindre les rangs des opposants à la poursuite de l'activité de Mühleberg, en les soutenant financièrement ou en adhérant à l'association les fédérant, alors que la Ville de Genève leur a accordé un soutien financier de 25'000 francs. Rappelons au passage que la constitution genevoise impose aux autorités cantonales de s'opposer « par tous les moyens juridiques et politiques » à leur disposition à des installations nucléaires à proximité de Genève. Tout dépend donc de ce qu'on entend par « proximité ». Apparemment, pour le Conseil d'Etat, « unanime » selon son président (ce qui suppose que les deux Verts et le socialistes sont de cet avis, ou du moins se sont abstenus de le combattre), Mühleberg c'est vachement plus loin que Malville. Et la constitution genevoise, c'est encore plus loin.

Le groupe socialiste du Conseil municipal de la Ville de Genève a, nous signale une sagace lectrice, soutenu la proposition de subventionner à hauteur de cent mille balles un concours hippique sponsorisé par Rolex. ça doit être une traduction des nouvelles priorités politiques du PS en faveur des classes défavorisées. Mais tout de même : pour accorder 100'000 balles à un concours de chevaux déjà subventionné par des blaireaux, on aurait pu attendre que le bon peuple ait accepté l'initiative populaire pour l'institutions d'avocats pour les animaux, non ?

Commentaires

Articles les plus consultés