Brèves

Marisa Pralong, présidente du syndicat Unia-Genève, et représentante syndicale à Manor, ne sera pas réintégrée dans son poste de vendeuse chez Manor. Elle avait précisément été licenciée à cause de son activité syndicale, mais la Chambre genevoise des relations collectives de travail, tout en reconnaissant que son licenciement viole les droits syndicaux, n'a pu que constater qu'il ne violait pas la loi suisse. Autrement dit, que non seulement celle-ci ne protégeait pas les droits syndicaux, mais qu'elle incitait à leur violation, même lorsqu'une convention collective en vigueur protégeait les représentants syndicaux, et même, comme la convention de la vente, en interdisait le renvoi. La Chambre des relations de travail regrette de ne pas avoir pu annuler le licenciement de Marisa, car une convention collective ne peut offrir un régime plus favorable que la loi (en l'occurrence, le Code des Obligations). Ce qui au passage relativise considérablement la portée du discours apologétique tenu sur les beautés du partenariat social en général et des conventions collectives en particulier. La cheffe du personnel (pardon : la directrice des ressources humaines...) de Manor-Genève peut bien se dire contente d'un jugement qui confirme la légalité du licenciement de Marisa Pralong, mais comme ce jugement confirme aussi la légitimité de la plainte déposée par l'Union Syndicale Suisse contre le gouvernement suisse devant l'Organisation Internationale du Travail, pour défaut de protection des représentants syndicaux sur le monde du travail, la victoire du patron pourrait bien être une victoire à la Pyrrhus pour le patronat. Du moins si les syndicats savent créer un rapport de force favorable à une modification de la loi, pour la rendre compatible avec les conventions de l'OIT...

Nous sommes entrés tout frétillants dans le mois printanier de Germinal et le Conseil d'Etat genevois doit connaître le calendrier républicain : il a annoncé mercredi dernier la prochaine germination, à Champ-Dollon, de cellules en modules préfabriqués pour stocker une centaine de détenus surnuméraires de la prison surpeuplée, et le prochain dépôt d'un projet de loi pour financer cette champignonnière carcérale. Carcérale et reproductive, puisqu'on sait que quand on construit ou qu'on agrandit une prison, on la remplit, puis on la bourre, puis, quand elle déborde, on l'agrandit encore puis on en construit une nouvelle. « La durée du chantier » de cet agrandissement de Champ-Dollon, prélude à d'autres, devrait être «brève», a assuré François Longchamp. La durée pendant laquelle les nouvelles cellules préfabriquées ne seront pas sur-occupées sera encore plus brève.

UDC échaudée craignant l'eau froide, l'UDC de la Ville de Genève a posé une condition intéressante à la présentation d'une candidature à la Municipalité de Genève : atteindre 22 à 25 % des suffrages lors de l'élection du Conseil municipal. Comme lors des dernières élections municipales, l'UDC était à 11 % et que depuis le MCG lui broute la laine de mouton blanc sur le dos, elle a à peu près autant de chance de remplir la condition qu'elle se pose que le parti radical genevois en a de survivre à la fusion avec les libéraux. Il ne restera donc plus à l'UDC qu'à se donner un objectif atteignable : atteindre le quorum de 7 % et être représentée au Conseil municipal. Et même ça, c'est pas gagné.

Le président de la conférence des évêques papistes, Norbert Brunner, qui estime « contradictoire (que) le public se focalise sur (la) question très douloureuse des abus sexuels par des hommes d'église, alors que nous vivons dans une société hypersexualisée, où chaque enfant peut aller sur le web regarder de la pornographie ». Peut-être, mais jusqu'à preuve du contraire, les pornographes du web ne dispensent pas de leçons de morale, ne prèchent pas la chasteté et ne sacralisent pas la virginité... les hommes d'église, même pédophiles, si.

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