Brèves

Le directeur général des CFF, Andreas Meyer, a reçu un « bonus » (additionnel à son salaire) et des prestations supplémentaires de 400'000 francs pour 2009, en plus de ses 540'000 balles de salaire de base. Et si le patron des CFF a gagné un million en 2009, il aurait pu gagner encore plus si le Conseil d'administration n'était intervenu pour qu'il en reste là. Lorsqu'on prendra dans la gueule la prochaine augmentation des tarifs des CFF, qui sont déjà les tarifs les plus élevés au monde pour des chemins de fer publics, on aura donc une petite pensée pour le working poor qui les dirige.

Selon la «Tribune de Genève », les comptes 2009 du canton pourraient dégager un boni d'environ 250 millions de francs, alors que le budget ne prévoyait qu'un excédent de 15 millions. Entre-temps, des prévisions publiées en août ont annoncé un excédent de 280 millions, et d'autres prévisions annoncées en décembre ont monté l'excédent à 450 millions. 30 fois plus qu'initialement prévu. Quand l'administration cantonale genevoise des finances fait des projections, elle tire au jugé.

Dans son billet de la «Tribune » de lundi, à propos du congrès socialiste, Le Journaliste nous rechante un cantique à la gloire d'Alberto Velasco. En résumé, le choix socialiste entre le Révérent Longet et le Che Velasco, c'était carrément le choix entre le Tiers Etat (Alberto ayant obtenu le tiers des voix, on fait dans le jeu de mot subtil) et une coalition du Clergé et de l'Aristocratie. Alberto, porte-parole du Tiers Etat ? Pauvre Alberto... Si on se souvient que le Tiers Etat, en 1789, ça n'était pas le peuple, la plèbe, la racaille, les vilains, mais la bourgeoisie, les artisans, les commerçants, les négociants, les financiers, faire de notre Che à nous le porte-parole de ce « Tiers » n'est pas très gratifiant politiquement pour lui. Ni d'ailleurs très optimiste pour son avenir : presque tous les chefs du Tiers Etat de 1789 ont fini sous la guillotine entre 1792 et 1794, quand ils n'ont pas eu le temps de prendre la fuite à l'étranger ou de retourner leur veste pour se retrouver du bon côté du Rasoir National.

Cinq hommes accusés d'être membres de l'ETA basque et d'être impliqués dans l'assassinat d'un policier français se sont révélés être en fait des pompiers catalans en vacance à Fontainebleau. Que les polices française et espagnole se mettent à confondre des Catalans et des Basques, ça a dû faire chaud au coeur sclérosé des derniers vieux franquistes.

100 millions de femmes manquent en Asie, après des décennies de gynécide (d'infanticides et d'avortements de filles) du fait de la persistance d'un système patriarcal construit sur l'héritage masculin et l'obligation de la dot des filles à marier. Résultat : il manque 85 millions de filles pour assurer l'équilibre démographique de la Chine et de l'Inde. En Chine, où la politique gouvernementale de l'enfant unique a été détournée par la population en politique du fils unique, on compte actuellement 120 hommes pour 100 femmes, et 24 millions d'hommes ne trouveront pas d'épouse d'ici à 2020, à moins d'aller les chercher ailleurs (un trafic de femmes à marier birmanes, vietnamiennes, sud-coréennes, s'organise). Dommages collatéraux : les viols se multiplient et la prostitution est en hausse. Comme le chantait Jean Ferrat : la femme est l'avenir de l'homme. A condition de la trouver.

Les statistiques fédérales de la criminalité et de la délinquance en 2009, rendues publiques cette semaine, et qui sont les premières à présenter un tableau de la situation à partir de statistiques cantonales rendues compatibles entre elles, confirment ce que l'on savait déjà : la criminalité est essentiellement un comportement de jeunes hommes, surtout lorsqu'il s'agit de criminalité violente. La statistique (qui ne tient pas compte de la délinquance et de la criminalité routière, et qui porte sur les dénonciations et non sur les condamnations) dénombre un peu moins de 50'000 actes violents, dont plus de 16'000 sont des actes de violence domestique, dans trois quarts des cas entre partenaires (mariés ou non) ou ex-partenaires. 3 % des actes violents sont considérés comme « graves » (homicides, violence physique, viols). Sur le total des infractions au Code pénal, 52 % des prévenus (dont on rappellera que jusqu'à preuve du contraire, ils sont réputés innocents) sont Suisses, 29 % sont des étrangers résidents, 4,4 % des réfugiés ou requérants d'asile, le reste étant composé d'étrangers sans permis de séjour de longue durée (touristes, clandestins, etc...). Autrement dit, la part des étrangers résidents dans la suspicion de délinquance et de criminalité n'est pas exorbitante de celle de la population étrangère dans la population résidente (21 % en 2007), la différence entre les deux parts (celle à la population résidente et celle à la population délinquante) s'expliquant par le fait que la délinquance et la criminalité sont le fait de jeunes hommes, sur-représentés dans la population étrangère résidente. Cela dit, si logique et fondé que soit ce raisonnement, il ne faut guère s'attendre à ce qu'il nous soit de quelque utilité contre l'exploitation xénophobe du « sentiment d'insécurité »...

Suite au Sommet sur le changement climatique à Copenhague en décembre, la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUC) a déclaré avoir reçu de la part de 55 pays des promesses de réduction et de limitation des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. Ces 55 pays représentent au total 78% des émissions mondiales liées à la consommation d';énergie, a précisé la CCNUC dans un communiqué. « Ceci revigore de façon importante les discussions de l'ONU sur le changement climatique », a estimé son Secrétaire exécutif, Yvo de Boer, pour qui « l'engagement à s'attaquer au changement climatique au plus haut niveau ne fait aucun doute. Ces promesses ont été formellement communiquées à la CNUCC » et sont « des signaux clairs marquant la volonté de faire aboutir les négociations ». Dans l'Accord de Copenhague, les participants du Sommet se sont notamment engagés à maintenir la hausse des températures en-dessous de deux degrés Celsius par rapport à l'ère préindustrielle et ont convenu de l'importance d'agir pour réduire les émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts. Comme on le dit sur la banquise, les belles promesses rendent les ours polaires joyeux.


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