Brèves

On mesure mal l'influence considérable de la politicaillerie genevoise sur les contrées circonvoisines, et pourtant elle est évidente : le 15 avril, le conseil intercommunal de police de la Riviera vaudoise (la région de Vevey et Montreux, donc) a décidé, à une faible majorité et contre l'avis des municipalités de Vevey et Montreux (dont les maires sont socialistes), d'interdire la mendicité dans les rues. Comme à Genève. Et pour la même raison: ça fait chenit. Et comme à Genève, « deux blocs politiques se sont prononcés et c'est la droite qui l'a emporté », résument des membres du Conseil. C'est normal, à défaut d'être logique : la droite est majoritaire au dit Conseil, alors que les deux villes de la région sont dirigées par des syndics de gauche. Y'avait donc des mendiants dans les rues de la Riviera ? « autant que de centres commerciaux », soupire le commandant de la police. Mais les centres commerciaux commercent, eux. Alors que les mendiants mendient. La différence saute pas aux yeux, mais ça fait rien, la mendicité est désormais interdite dans la rue. Comme à Genève. Où cette interdiction n'a servi à rien. Et alors ? Un peu d'art pour l'art dans la démagogie, ça fait toujours son petit effet... Et y'a toujours des élections à préparer. Comme à Genève ? Ben oui...

Le canton boude : il a annoncé mercredi dernier qu'il se retirait du processus de nomination du- de la futur-e directeur-trice de la Comédie, devant succéder à Anne Bisang qui arrive au terme de ses douze ans de mandat à la tête du principal théâtre de Genève. Motif de ce retrait, selon Charles Beer : « le manque de rigueur et de professionnalisme » dans l'examen des candidatures. Et ambition du mouvement d'humeur cantonal, selon la directrice du service cantonal de la culture, Joëlle Comé : provoquer une discussion sur la « gouvernance » de la Fondation d'Art Dramatique (FAD) qui chapeaute la Comédie et le Théâtre de Poche, et qui est subventionnée à 70 % par la Ville et à 30 % par le canton -ce qui n'empêche pas le canton d'y disposer d'autant de sièges que la Ville au Conseil de Fondation sans y voir un quelconque problème de « gouvernance ». Du coup, suggère « Le Temps », les « supposées carences de la FAD et des conseillers municipaux » membres du Conseil de fondation tomberaient bien, alors que va s'engager un débat sur un futur projet de loi sur la culture, issu des phospohorescence d'une commission d'experts, projet de loi qui donnerait au canton le poids « d'un arbitre pensant, au-dessus de la mêlée, à l'intérêt commun ». Mais tout ça, évidemment, c'est rien que des rumeurs malveillantes et des supputations perverses. D'ailleurs, si le canton se voulait vraiment « arbitre », pourquoi quitterait-il le terrain ?

Pour punir l'Usine ne n'avoir pas empêché un concert au Moloko (la buvette de l'Usine), pas insonorisé, le Conseil administratif (plus précisément sa majorité, contre les deux socialistes) a décidé d'annuler la subvention prévue pour célébrer les vingt ans du bastion genevois de la culture alternative. Une « punition disproportionnée, inique et fourbe », selon le président (prometteur) du PS-Ville, Grégoire Carasso, une décision « parfaitement disproportionnée » selon le Conseiller municipal vert Mathias Buschbeck. Socialistes et Verts vont donc revenir devant le Conseil municipal, avec la proposition de rétablir la subvention supprimée par Patrice Mugny, Pierre Maudet et Rémy Pagani. Le problème, c'est que Verts et socialistes ensemble, ça ne fait pas encore une majorité au Conseil municipal, face à une droite (Entente plus UDC) qui n'a jamais supporté l'Usine. Il faut donc, pour que la subvention soit rétablie, que le groupe « A Gauche Toute » vote avec les deux autres groupes de l'Alternative. Or le groupe est divisé (il l'était déjà au moment de voter un soutien financier à la célébration de l'anniversaire de l'Usine). Il n'est donc pas exclu qu'après deux épisodes déjà assez croustillants en Commission des Finances (sur le statut du personnel) puis en Commission du logement (sur le règlement de la Gérance immobilière municipal), l'Alternative nous offre une nouvelle démonstration de sa capacité à être elle-même toute seule comme une grande l'alternative à elle-même.

Il fallait bien que GHI y consacrât une page entière : les véhicules de la maison poulaga genevoise (400 voitures, 200 deux-roues, on n'a pas compté les chars à boeufs, les chars à voile, les télégues, les tricycles et les paniers à salade) ne sont pas équipés de GPS. C'est le Conducator (avec GPS) du MCG, Eric Stauffer, qui a soulevé le lièvre, après avoir passé la nuit du Vendredi-Saint avec une patrouille de police. On fait ses pâques comme on veut, après tout. D'autant que la sainte nuit de Stauffer a, évidemment, été la nuit d'une révélation : sans GPS, nos policiers se paument, loupent les lieux d'intervention, laissent filer des cambrioleurs. Bref, il faut équiper leurs véhicules de GPS, et c'est à la fois ce que demande le MCG dans une motion, et ce qu'envisage la cheffe de la police, dans le cadre d'un projet baptisé « Nomade ». C'est tout Genève, ça : doter les policiers d'un projet « Nomade » et leur demander de pourchasser les Rroms...

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