Brèves

L'estrade sur laquelle avaient pris place les dirigeants d'UBS lors de l'assemblée des actionnaires de la semaine dernière, celle qui a refusé les comptes 2007 de la banque, a été, selon la « Basler Zeitung », montée par des ouvriers allemands recrutés illégalement par des sous-traitants, et payés princièrement 11 balles de l'heure. soit moins de 100 balles pour la journée. Dans cette même journée, Oswald Grübel, dirgé d'UBS, a gagné plus d'un million et demi, grâce à la remontée des actions de la banque (40 centimes de gagné par action, et Grübel en a... quatre millions). Et on ne compte même pas son salaire de base de 10'000 francs par jour. Bref, en un jour, le directeur général d'UBS a gagné 16'000 fois ce qu'ont gagné les ouvriers qui ont monté l'estrade sur laquelle il a grimpé. C'est-y pas une jolie métaphore de la hiérarchie sociale, ça ?

Seize « éminents professeurs d'universités et des écoles polytechniques fédérales, dont quatre Prix Nobel » (Werner Arber, Richard Ernst, Kurt Wüthrich, Rolf Zinkernagel) ont écrit au Conseil fédéral pour exprimer leur opposition au projet de rattacher la formation et la recherche au Département de l'Economie, et pour réclamer la création d'un véritable ministère de la Formation, de la Recherche et de la Culture, domaines actuellement éclatés entre les départements de l'Intérieur et de l'Economie. Les seize craignent qu'en rattachant ces domaines à l'Economie, on les soumette à la course au profit immédiat. On se demande ce qui peut bien leur donner une idée pareille. « La seule matière première de la Suisse, c'est sa matière grise », explique le professeur Denis Duboule. Y'a d'ailleurs qu'à regarder Ueli Maurer pour en être convaincu. En outre, le rattachement de la recherche à l'économie discriminerait la recherche fondamentale et les sciences humaines par rapport à la recherche appliquée, plus immédiatement utilisable par les entreprises pour en tirer des profits. Mais qu'est-ce que c'est que ce procès d'intention scandaleux ? Ils virent gauchistes, nos mandarins ?

Sous l'égide du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), plus de 100 pays ont signé un accord visant à protéger les requins en voie d'extinction lors d'une réunion des Etats signataires de la Convention sur la conservation des espèces migratoires appartenant à la faune sauvage (CMS) qui se déroulait à Manille, aux Philippines. Les 113 pays signataires de l'accord s'engagent à interdire la chasse, la pêche et le massacre du requin blanc, du requin-pèlerin, du requin-taupe et de l'aiguillat commun. En revanche, apparemment, les traders, les banquiers, les financiers ne sont pas concernés par la convention. Il est vrai qu'ils ne paraissent pas en voie d'extinction. Et que donc, le refus des actionnaires d'UBS de donner « décharge » à la direction de la banque pour 2007 n'est pas contradictoire de la convention pour la protection des requins. C'est juste une manière de leur recommander de bouffer moins salement.

Le MCG a déposé au Grand Conseil une pétition contre l'emploi de frontaliers par « l'Etat de Genève ». La pétition n'a été signée que par 4600 personnes, un chiffre assez minable, mais considéré comme « tout à fait honorable » par le chef du groupe parlementaire MCG au Grand Conseil, Roger Golay. Il fatigue, le MCG ? Surtout qu'on ne sait même pas combien de frontaliers ont signé la pétition contre les frontaliers...

« L'Etat, les communes et les institutions publiques sont laïques. Ils observent une neutralité religieuse ». Voilà, c'est ce que la sous-commission ad hoc de la Constituante propose comme référence à la laïcité. On observe d'abord la récurrence de la confusion vaudoise entre le canton et l'« Etat », alors que l'Etat, en Suisse, depuis 1848, c'est la Confédération. Evoquer la République, pour la distinguer des communes, c'est subversif ? On observe ensuite la persistance de la distinction entre religions et philosophies, comme si cette distinction avait encore un sens. Bon, on peut certes considérer qu'évoquer la laïcité, même réduite aux acquêts, dans la constitution, c'est un petit pas en avant puisque le texte actuel ne la mentionne pas, mais tant qu'à réécrire la constitution, on pourrait faire un effort pour aller un peu plus loin, et tant qu'à évoquer la « laïcité », on pourrait lui donner un petit peu plus de contenu, non ? A moins que pour ne fâcher personne, on ait décidé une fois pour toute de ne rien produire qui vaille l'effort de quatre ans de travail constituant...

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