Brèves

Premier parti de la droite municipale, les libéraux ne pouvaient décemment pas ne pas présenter de candidature du Conseil administratif de la Ville. Non qu'ils espèrent réellement récupérer le siège qu'ils ont perdu il y a quatre ans, mais c'est juste histoire d'être là, sur la liste, avec Maudet et Chevrolet. Pour faire de la figuration, peut-être, mais pour être là. Et donc, ils seront là, en la personne de Florence Kraft-Babel, désignée sans enthousiasme mais sans concurrence, puisqu'elle était la seule candidate à la candidature. Au passage, l'assemblée libérale (une assemblée cantonale, puisque les libéraux n'acceptent toujours pas, plus de 160 ans après sa résurrection, l'existence de la commune de Genève, et n'ont donc pas de section municipale...) a décidé de faire liste commune avec les radicaux, c'est-à-dire avec ce qu'il reste des héritiers de ceux qui ont, contre les libéraux, rétabli la commune de Genève. L'addition des uns et des autres sur la même liste ne produira sans doute qu'un total inférieur à celui des deux listes séparées il y a quatre ans, et c'est tout bon pour l'Alternative, d'autant que cette absorption du radicalisme genevois par le parti libéral, conjuguée à la présentation par le PDC d'un candidat franchement droitier, ouvre au « centre » un espace qui aiguise les appétits : une section des « verts libéraux » serait en passe d'être créée. Bref, la droite s'émiette d'un côté et se concentre de l'autre, et c'est tout bon pour la gauche, pour autant qu'elle veuille saisir l'opportunité que la droite lui offre. Comme disait Germaine de Staël (merci à George de nous avoir soufflé la citation...), « La conquête est un hasard qui dépend peut-être encore plus des fautes des vaincus que du génie du vainqueur ».

Pour protester contre la mort de Skander Vogt, asphyxié dans sa cellule du pénitencier de Bochuz le 11 mars, une vingtaine de détenus de la prison lausannoise de Bois-Mermet ont occupé le 27 avril la cour de promenade de la prison pendant huit heures en refusant de regagner leurs cellules. Une quarantaine de policiers sont intervenus, et les détenus ont ensuite regagné leurs cellules, dans le calme, sans violence. Ils risquent néanmoins d'être sanctionnés par quelques jours de mitard. D'où un constat et une question. Le constat: il est plus facile de faire rentrer quarante policiers dans la prison de Bois-Mermet que faire entrer deux (ou deux gardiens) dans une cellule de Bochuz, pour en extirper un détenu en train de crever. La question : des détenus qui refusent de regagner leurs cellules risquent le cachot. Que risquent des gardiens qui refusent de sortir un détenu de la cellule où il s'asphyxie ? un blâme affectueux ? une gentille réprimande ?

« La police municipale va reconquérir le terrain », proclamait Pierre Maudet dans la « Julie ». du 29 octobre. Il faut remettre la politique de sécurité de la Suisse au Département des Affaires étrangères, propose le même Pierre Maudet dans « Le Matin Dimanche ». du 25 avril. Transformer les agents municipaux en casques bleus de l'ONU, c'est aussi une idée...

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