Brèves

La direction des TPG a convoqué les syndicats début mars pour leur annonce qu'elle voulait réviser les statuts du personnel. Et comme d'hab', quand on veut réduire les droits accordés par un statut du personnel, on nous explique qu'on veut le « dépoussiérer », que ces statuts sont trop vieux, qu'ils ont douze ans, que les employés n'ont rien à craindre, qu'ils ne vont rien perdre, qu'on proposera une solution « gagnant-gagnant » (« win-win » en technocrate branché dans le texte) qui satisfera tout le monde et que les perspectives sont plus belles que jamais. On se demande pourquoi les syndicats sont circonspects, qu'ils craignent une attaque contre les salaires et les conditions de travail, un allongement des horaires, ce genre de choses... comme si c'était dans l'air du temps, de dégrader les conditions de travail sous prétexte de modernisation des statuts...

D'entre plusieurs propositions supposées améliorer la politique de la santé, le PDC préconise des actions locales pour favoriser le mouvement et une alimentation équilibrée, et donnent comme exemple, chiraquien, de telles actions que tous les enfants mangent une pomme à la récréation... Si même les démo-chrétiens oublient que c'est après avoir mangé une pomme que les emmerdements d'Adam et Eve ont commencé, c'est à désespérer de la survivance des racines judéo-chrétiennes de notre civilisation

Le Conseil municipal de Lancy décidera le 29 avril s'il autorisera les adeptes de « soft air » à jouer comme des crétins prépubères à la guéguerre dans les bois en tenue de camouflage et bardés d'armes factices projetant des billes en plastique. Une conseillère municipale PDC assure, après avoir testé le machin, qu'« à condition de porter des lunettes de protection, ces armes sont inoffensives ». Les promeneurs lancéens sont prévenus : si vous vous voulez vous promener dans les bois, c'est à vos risques et périls, et portez des lunettes de protection. Quand on vous dit que l'insécurité progresse...

Les églises protestantes de Suisse sont inquiètes : en un siècle, la part des protestants dans la population suisse s'est réduite de moitié et elle pourrait encore se réduire d'un tiers dans les trente ans à venir, pour ne plus représenter que 20 % de la population en 2040 (contre 60% en 1910). Et selon les églises protestantes elles-mêmes, à peine 10 % des protestants vont encore au culte le dimanche, et la majorité d'entre eux ont plus de 70 ans -à quelque chose malheur est bon : ça préserve les protestants de l'épidémie de pédophilie qui frappe le clergé catholique. En revanche, va peut-être falloir faire gaffe à la gérontophilie.

« Gauche Hebdo » ironise dans son dernier numéro, sur la tenue par solidaritéS, dans le cadre de son «université de printemps » (au riche programme, soit dit en passant) d'un atelier sur le thème « marxistes et anarchistes, un débat toujours actuel », atelier auquel « aucun libertaire n'a été invité ». Bon, et alors ? D'abord, on n'invite pas les anars, ce sont eux qui s'invitent. S'ils en ont envie. Ensuite, faut pas désespérer, y'a peut-être des libertaires à solidaritéS, capables de prendre part au débat. Enfin, quant au thème dudit débat, disons qu'il est curieusement défini, puisqu'il met en relation un corpus idéologique (le marxisme) à peu près cohérent, du moins s'il l'on s'en tient à l'apport de Marx lui-même, et une culture politique tissée de contradictions et dont les différentes composantes n'ont en commun que leur allergie à l'Etat. En réalité, un marxiste a plus en commun avec un démocrate bourgeois qu'un anarchiste proudhonien avec un anarchiste stirnérien. Et on vous parle même pas des anciens anars qui planquent au PS... Cela dit, on souhaite un bon atelier aux camarades de solidaritéS...

Le seul élu du « Parti pirate suisse » (un machin créé par des geeks qui militent pour le liberté de téléchargement sur internet, et n'en ont pas grand chose à foutre du reste), un type qui vient d'être élu au Conseil municipal de Winterthur, va rejoindre le groupe des Verts libéraux... Barbe Noire, réveille-toi, les pirates sont devenus bobos...

Après le crash en Russie de l'avion présidentiel polonais, transportant, outre le président, « la moitié de l'élite politique et militaire du pays» (selon la «Tribune de Genève » du 12 avril), l'angoissante question a été posée (notamment par la «Tribune » et par « 24 Heures ») : une telle tragédie serait-elle possible pour la Suisse ? Réponse catégorique : non, car il serait «impensable » de transporter « la moitié de l'élite politique et militaire» du pays dans un seul avion. Autrement dit, en Suisse, on répartirait, on égrénerait, on disperserait façon puzzle, et on en laisserait une partie sur le sol natal au cas où. Nous voilà rassurés. Et de toute façon, rien n'est moins irremplaçable qu'un-e Conseiller-e fédéral-e, ajoute-t-on, cruellement. Rappelons que dans le crash de l'avion polonais, on trouvait le président de la République, le vice-président de la Chambre basse (l'équivalent du Conseil national), la vice-présidente du Sénat (l'équivalent du Conseil des Etats), le président de la Banque centrale, le chef d'Etat major de l'armée, les chefs des armées de terre de l'air, des forces spéciales et de la marine, deux évêques, deux vice-ministres et plusieurs parlementaires. C'est vrai que comme méthode de changement politique, d'alternance au pouvoir et de circulation des élites, la catastrophe aérienne, c'est un peu brutal.



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