Brèves

Le PS de la Ville de Genève a déposé une résolution au Conseil municipal, demandant au Conseil administratif d'intervenir auprès du Conseil fédéral pour qu'il fasse inscrire dans la loi l'interdiction des licenciements antisyndicaux. En 2009, une quinzaine de syndicalistes ont été licenciés en Suisse pour leur activité syndicale, la loi n'interdisant pas cette forme de répression patronale, et les conventions collectives ne permettant pas de suppléer au silence de la loi. Les socialistes demandent l'inscription dans le Code des Obligations du principe de la réintégration automatique des syndicalistes licenciés pour des motifs liés à leur activité syndicale. Fin février dernier, l'Union Syndicale Suisse a adressé au Conseil fédéral une lettre ouverte signée par 1250 militantes et militants syndicaux, demandant une protection contre la répression antisyndicale, protection garantie par une Convention (N° 98) de l'Organisation internationale du Travail, convention signée par la Suisse, organisation qui a son siège en Suisse, signature et siège dont, apparemment, la Suisse se contrefout.

Très inquiet à cause des besoins urgents en locaux pour le pouvoir judiciaire, du fait de l'entrée en vigueur le 1er janvier prochain des nouveaux codes de procédure pénale et civile, et de la nécessité de caser 10 % de magistrats et de collaborateurs de plus qu'actuellement (« Justice 2011, c'est dans 152 jours ouvrables »), le procureur général Daniel Zapelli, qui porte aussi la casquette de président de la commission de gestion du pouvoir judiciaire, a tiré ls sonnette d'alarme : « Nous devons accueillir 126 personnes de plus et nous avons déjà atteint notre capacité maximale d'absoprtion ». C'est à ce moment là du discours de Zavatta qu'un énorme éclat de rire a secoué la prison de Champ-Dollon...

A l'issue d'une visite en Italie, la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé mi-mars les autorités italiennes à créer une institution nationale indépendante de défense des droits humains afin de préserver la population des violations de leurs droits fondamentaux, notamment les migrants et les Rroms, qui sont particulièrement victimes de discriminations. La Haut commissaire a rencontré de hauts responsables italiens ainsi que des organisations non-gouvernementales locales et internationales. Elle a notamment visité deux camps en banlieue de Rome, peuplés de Rroms, de migrants et de demandeurs d'asile. La défense de minorités comme les Roms et la situation des migrants en Italie « ont été les deux principaux problèmes qui ont été soulevés lors de mes discussions avec le gouvernement », a-t-elle affirmé, en critiquant certaines pratiques des autorités italiennes, consistant notamment à repousser les migrants en mer, à criminaliser les migrants et à emprisonner des femmes, des enfants et des hommes qui n'ont pas commis de crimes -sinon celui, évidemment majeur, d'être précisément des migrants. La Haut commissaire a fustigé la diffusion par les médias italiens de stéréotypes sur les migrants et les Roms. Elle a exhorté les dirigeants et les médias italiens à lancer une campagne contre ce type de comportements et à créer une institution nationale indépendante de défense des droits humains. Cela dit, faudrait pas s'attendre à ce que la prise de position de la Haut Commissaire dissuade la Suisse d'expulser vers l'Italie, au nom de l'accord de Dublin, et sans se préoccuper de ce qui les y attend, les migrants venus d'Italie et dont elle veut se débarrasser. La Suisse est le siège du Haut Commissariat aux droits de l'Homme ? Elle peut donc s'asseoir dessus.

Premier parti de la droite municipale, les libéraux ne pouvaient décemment pas ne pas présenter de candidature du Conseil administratif de la Ville. Non qu'ils espèrent réellement récupérer le siège qu'ils ont perdu il y a quatre ans, mais c'est juste histoire d'être là, sur la liste, avec Maudet et Chevrolet. Pour faire de la figuration, peut-être, mais pour être là. Et donc, ils seront là, en la personne de Florence Kraft-Babel, désignée sans enthousiasme mais sans concurrence, puisqu'elle était la seule candidate à la candidature. Au passage, l'assemblée libérale (une assemblée cantonale, puisque les libéraux n'acceptent toujours pas, plus de 160 ans après sa résurrection, l'existence de la commune de Genève, et n'ont donc pas de section municipale...) a décidé de faire liste commune avec les radicaux, c'est-à-dire avec ce qu'il reste des héritiers de ceux qui ont, contre les libéraux, rétabli la commune de Genève. L'addition des uns et des autres sur la même liste ne produira sans doute qu'un total inférieur à celui des deux listes séparées il y a quatre ans, et c'est tout bon pour l'Alternative, d'autant que cette absorption du radicalisme genevois par le parti libéral, conjuguée à la présentation par le PDC d'un candidat franchement droitier, ouvre au « centre » un espace qui aiguise les appétits : une section des « verts libéraux » serait en passe d'être créée. Bref, la droite s'émiette d'un côté et se concentre de l'autre, et c'est tout bon pour la gauche, pour autant qu'elle veuille saisir l'opportunité que la droite lui offre. Comme disait Germaine de Staël (merci à George de nous avoir soufflé la citation...), « La conquête est un hasard qui dépend peut-être encore plus des fautes des vaincus que du génie du vainqueur ».

Pour protester contre la mort de Skander Vogt, asphyxié dans sa cellule du pénitencier de Bochuz le 11 mars, une vingtaine de détenus de la prison lausannoise de Bois-Mermet ont occupé le 27 avril la cour de promenade de la prison pendant huit heures en refusant de regagner leurs cellules. Une quarantaine de policiers sont intervenus, et les détenus ont ensuite regagné leurs cellules, dans le calme, sans violence. Ils risquent néanmoins d'être sanctionnés par quelques jours de mitard. D'où un constat et une question. Le constat: il est plus facile de faire rentrer quarante policiers dans la prison de Bois-Mermet que faire entrer deux (ou deux gardiens) dans une cellule de Bochuz, pour en extirper un détenu en train de crever. La question : des détenus qui refusent de regagner leurs cellules risquent le cachot. Que risquent des gardiens qui refusent de sortir un détenu de la cellule où il s'asphyxie ? un blâme affectueux ? une gentille réprimande ?

« La police municipale va reconquérir le terrain », proclamait Pierre Maudet dans la « Julie ». du 29 octobre. Il faut remettre la politique de sécurité de la Suisse au Département des Affaires étrangères, propose le même Pierre Maudet dans « Le Matin Dimanche ». du 25 avril. Transformer les agents municipaux en casques bleus de l'ONU, c'est aussi une idée...

Saluant le vote presque unanime du Conseil municipal en faveur de l'agrandissement du Musée d'ethnographie, Rémy Pagani s'est félicité (dans la «Tribune de Genève » du 24 mars) de ce que « peut-être pour la première fois, nous avons réussi à créer un véritable consensus, une adhésion politique mais aussi populaire ». S'agissant de l'adhésion politique, c'est clair. Quant à l'adhésion populaire, on attend la votation populaire pour en juger, puisqu'un référendum a abouti pour « sauver les arbres ». Une suggestion : transplantons ces arbres à Champ-Dollon. Au point où on y est, des tilleuls malade, quinquagénaires et, parait-il, tueurs d'abeilles y ont tout à fait leur place. On pourrait même y construire des cabanes pour y stocker les détenus, dans les tilleuls.

On aime bien cette question mesquine : comment Sarkozy pourrait-il relancer la croissance alors qu'il n'a pas terminé la sienne ?

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