Fonds de tiroir

Les radicaux genevois déterrent une vieille loi anticléricale de 1875, qui interdisait le port sur la voie publique d'un « costume écclésiastique ou appartenant à un ordre religieux », pour l'élargir et interdire le port de « tout costume religieux » dans l'espace public. Du coup, de mauvais esprit soupçonnent les radis de vouloir se greffer sur le débat national (européen, même) sur l'interdiction du hidjab, de la burqa et autres voiles « islamiques » plus ou moins « intégraux ». Mais c'est un mauvais procès, qu'on leur fait à ces braves radis. Parce qu'ils précisent bien, nos fils spirituels (mais néanmoins toujours anticléricaux) de Carteret, que ce sont les costumes « religieux » qu'ils veulent interdire. Or le hidjab et la burqa ne sont pas des costumes religieux, mais des costumes civils, laïcs, séculiers, tout ce qu'on voudra, traditionnels en tout cas, et d'une tradition misogyne, patriarcale et autoritaire dont le contenu pseudo-religieux ne tient qu'au prétexte invoqué pour la justifier. On n'est pas dans l'ordre de la foi, mais dans le domaine du cerveau reptilien mâle. Bref, la loi proposée par les radicaux genevois ne pourrait pas plus s'appliquer à une malheureuse empaquetée dans un hidjab, un niqab ou à une burqa qu'à un scaphandrier. Où l'on constate donc que le jeu favori de l'UDC, qui consiste à faire des propositions parfaitement inapplicables pour forcer la concurrence à réagir, et faire parler des auteurs de la proposition, fait des émules.

L'agence onusienne ONU-Habitat a signé fin mars avec Coca-Cola un accord visant à renforcer leur coopération pour améliorer l'accès à l'eau potable dans certains pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud. On attend un accord avec MacDonald's pour renforcer l'accès à l'alimentation bio et un accord avec BP pour développer les énergies alternatives en Floride, ou on ricane tout de suite ?

Un quart des villes les plus peuplées au monde se trouvent en Chine, a indiqué jeudi la Directrice de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DESA) des Nations Unies, Hania Zlotnik, à l'occasion de la publication d'un rapport sur les perspectives mondiales en matière d'urbanisation. Environ 52% des 961 villes ayant au moins un demi-million d'habitants se trouvent en Asie, 25% en Chine. En 1980, la Chine comptait 51 villes de plus de 500.000 habitants. Ce nombre a presque quadruplé, atteignant 236 villes en 2010. La population urbaine de la Chine a plus que doublé entre 1980 et 2010, passant de 19 à 47% de la population. Les prévisions pour 2025 font état d'une progression de 12%, qui fera passer la proportion de personnes vivant dans les zones urbaines à 59% de la population totale chinoise. L'Asie compte onze des plus grandes mégalopoles du monde, l'Amérique latine en compte quatre et l'Afrique, l'Europe et l'Amérique du Nord chacune deux. L'Amérique du Nord, l'Amérique latine et les Caraïbes, l'Europe et l'Océanie sont les zones les plus fortement urbanisées: d'ici à 2050, le niveau d'urbanisation dans ces aires géographiques atteindra environ 84% (Océanie exceptée) En revanche, l'Afrique et l'Asie demeurent majoritairement rurales avec respectivement à peine 40% et 42% de leurs populations vivant dans des zones urbaines actuellement, et, selon les prévisions, 62% pour l'Afrique et 65% pour l'Asie en 2050. Avec 50,5% de citadins en 2010, la population urbaine mondiale a désormais dépassé celle des zones rurales, et selon ONU-Habitat, le nombre de personnes vivant dans des bidonvilles est passé de 777 à 830 millions entre 2000 et 2010.

120'000 ultraorthodoxes ashkénazes ont défilé à Tel-Avis et Jerusalem pour revendiquer la ségrégation religieuse... entre juifs : ils se sont solidarisés avec 86 parents ashkénazes qui ont retiré leurs filles d'une école religieuse de la colonie d'Immanuel, en Cisjordanie occupée, parce que ladite école était également fréquentée par des enfants de familles séfarades, jugées moins « religieuses ». On a donc une colonie juive orthodoxe en Cisjordanie, à l'intérieur de laquelle on a une école religieuse, à l'intérieur de laquelle on a des enfants de familles askénazes ultra-ortodhoxes qui trouvent que les enfants de familles séfarades orthodoxes ne sont pas assez orthodoxes pour que leurs enfants à eux, les ultra-orthodoxes, puissent les fréquenter. La connerie, c'est comme les poupées russes : vous en ouvrez une, vous en trouvez une autre, encore plus concentrée, à l'intérieur.

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