vraie

L'injustice est dans le temps passé : j'étais déjà depuis un quart de siècle et tu n'étais pas encore, tout ce temps sans savoir que tu serais un jour, t'attendant sans savoir que c'était toi que j'attendais.

Est-il trop tard ? Mes rêves se rebiffent et je désespère de ne pas être un héros de roman. La réalité est une dictature sans issue, elle sonne le glas de l'humanité, son rouge a l'éclat du noir.

Nos vertus prennent leur envol, nous avons la nostalgie de quelques impostures et seules de mystérieuses barricades nous séparent de ce monde de nains.

Le bonheur est autre : nous voyageons en enfer dans des ténèbres déchirées à coups de pioches, nous recherchons l'homme perdu. Je ne partagerai pas la femme déplacée, indicible, raisonnable pourtant puisque sans descendance.

Je suis de la famille des désarrois maîtrisés, non de celle des désirs cupides. Je ne confesse pas mes traumatismes, j'ai l'insécurité scrupuleuse mais ne puis plus penser loin de toi sans te convoquer en moi pour que naisse la démesure de ton absence. Je n'ai pas d'autre reine que celle que je rêve, Eve de ma Genèse, et je tiens pour crime que l'on m'en éveille.

Nos amours seraient intenses et laconiques, nos flâneries voluptueuses. Je t'attends, te comprends et te n'atteint pourtant.pas. De l'amour impossible naît une conscience nouvelle.

C'est en me manquant que tu me recrées.

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