Au vote, citoyens !

Révision de l'assurance-chômage : encore une semaine pour dire NON au bonneteau social !

Il vous reste une semaine pour, si vous ne l'avez déjà fait, exprimer un NON sec et sonnant à la révision de la loi sur l'assurance-chômage, qui imposerait aux chômeurs de 30 ans d'accepter n'importe quel emploi, réduirait les droits à l'indemnisation des moins de 25 ans, obligerait à cotiser plus longtemps pour être indemnisé moins longtemps, soustrairait les occupations temporaires au calcul des périodes de cotisations donnant droit à des indemnités, supprimerait les aides aux cantons ou régions particulièrement frappés par le chômage, et plafonnerait la contribution de solidarité versée par les salariés les plus riches... Le Conseil fédéral et la droite font campagne sur le thème : « c'est la révision ou une augmentation des cotisations », tout en nous proposant à la fois la réduction des prestations et l'augmentation inégalitaire des cotisations : le salarié bas de gamme paierait 2,2 % de cotisations sur son salaire, le patron de Novartis 0,003 %, et le patron multimillonnaire du Crédit Suisse, Brady Dougan, ne cotiserait pas plus qu'un salarié à 10'000 balles par mois... Les partisans de la révision la présentent comme « équilibrée et socialement acceptable » ? En réalité, elle est déséquilibrée et socialement injuste : elle est payée uniquement par les classes populaires et « moyennes », et tout particulièrement par les jeunes, les femmes et les salarié-e-s à statut précaire...

Arbeitslosigkeitgraben (à vos souhaits !)

La révision de la loi sur le chômage s'en prend essentiellement (en la leur faisant payer par des baisses de prestations de 2000 francs en moyenne annuelle, en plus de la hausse des cotisations de 480 francs en moyenne annuelle) aux jeunes, aux personnes proches de l'âge de la retraite, aux travailleurs et travailleuses précaires et aux régions particulièrement frappées par le chômage. Cette cible a été délibérément choisie, et ce choix est politique. C'est délibérément que la droite veut faire payer l'« assainissement » d'une assurance sociale par celles et ceux qui en ont le plus besoin, et c'est aussi délibérément qu'elle choisit d'épargner ceux qui pourraient assumer cet «assainissement», sous le prétexte fallacieux que « la cotisation chômage ne peut être déplafonnée si l'indemnité est plafonnée » (comme si tel n'était pas le cas de l'AVS...). Si plutôt que se verser des bonus somptuaires comme si rien ne s'était passé depuis le début de la crise économique, les « top managers» payaient des cotisations sur l'intégralité de leur salaire, l'assurance-chômage n'aurait aucun problème : sans le plafonnement proposé des cotisations à 2,2 % dès 126'000 francs de salaire par an, l'assurance recevrait annuellement 550 ou 600 millions de francs de plus, soit presque la quasi-totalité des économies (620 millions) que tente de faire la droite, sur le dos des chômeurs. Des économies qui ne manqueront d'ailleurs pas de se traduire par un report de charges sur les cantons et les communes, qui devront financièrement assumer l'aide sociale aux chômeurs et chômeuses en fin de droit. Faire payer les pauvres et les villes ? c'est donc un choix, délibéré... Qui se traduit par une cotisation de 2,2 % pour un salarié moyen, mais de 0,003 % (soit 600 fois moins...) pour un Daniel Vasella, président de Novartis... Si, comme nous l'espérons, la révision de la loi sur le chômage est refusée, les cotisations à l'assurance-chômage augmenteront certes, assez modestement, d'un demi-point, mais l'acceptation de la révision n'empêcherait pas une augmentation des cotisations -elle serait simplement de 0,2 points au lieu de 0,5. La différence essentielle entre le « oui » et le «non» se fait sur les prestations : si c'est « oui » , les prestations seront réduites, si c'est « non », elles seront maintenues, en particulier pour les jeunes, qui sont à la fois plus frappés par le chômage que la moyenne des «actifs» (en juin, le taux de chômage atteignait 4,9 % des 20-24 ans en Suisse, soit 1,2 point de plus que la moyenne nationale), et plus directement visés par la révision de la loi sur le chômage, ce qui a réussi à troubler quelque peu les « jeunes PDC » et les « jeunes radicaux-libéraux », que leurs partis nationaux respectifs ont dû remettre au pas pour éviter qu'ils rejoignent le front du refus. La Romandie et le Tessin s'apprêtent vraisemblablement à dire NON à cette révision injuste de la loi sur le chômage. Il importe que ce NON soit assez fort pour qu'il atténue, et si possible annule arithmétiquement, le OUI probable de l'Alémanie.

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