Augmentation des tarifs TPG : S'insoumettre, quoi d'autre ?

Dans le même temps, les Services Industriels annoncent une baisse de 3 % de tarifs et les Transports Publics Genevois une hausse de 6,6 % des leurs. On croyait pourtant avoir entendu les autorités genevoises emboucher d'un joli mouvement collectif de lèvres les trompettes du développement durable... mais c'était seulement pour cracher dedans. Parce qu'à l'heure des décisions, on rend plus attractive ce dont on devrait imposer la réduction (la consommation d'électricité) et plus décourageant l'usage de ce à quoi ont fait semblant d'inciter (les transports publics). La hausse des tarifs TPG, assez furivement annoncée sans conférence de presse, est la première du genre depuis 2005, et le choix politique a été fait de demander aux usagers (pardon : en novlangue, on dit désormais « client ») un «effort » supplémentaire. Ce sont donc les usagers qui paieront la facture ! Une mesure injuste, mais surtout une mesure stupide, de nature à décourager à l'usage des transports publics (sauf à en user comme nous, gratuitement, mais illégalement), au moment où l'on incite la population à en user plus pour désengorger Genève de son flot de bagnoles ! Une mesure qu'il ne suffit pas de dénoncer, et à laquelle il faudrait peut-être commencer par appeler à s'insoumettre...

Ah la belle Escalade...

Tarifs TPG augmentés en moyenne de 6,6 %, prix de l'abonnement annuel adulte augmenté de près de 8 %, de l'abonnements « seniors » augmenté de plus de 10%, prix du billet normal augmenté de 17 %.. les TPG, avec l'aval du Conseil d'Etat, frappent fort... Pour justifier la hausse de leurs tarifs, ils expliquent que leurs prestations vont augmenter de 35 % (nouvelles lignes, nouvelles dessertes), et que les coûts de ces prestations doivent être assumés à parts égales par les collectivités publiques et les usagers... fort bien, mais d'où viennent les moyens financiers dont disposent les collectivités publiques ? Des contribuables et donc, aussi, des usagers, qui vont donc payer deux fois : une première fois en tant qu'usagers (et d'autant plus lourdement qu'ils ont peu de moyens financiers), et une deuxième fois en tant que contribuables, alors que les contribuables non usagers (les automobilistes, par exemple) ne paieront qu'une seule fois, seulement en tant que contribuables... Cela dit, et pleurniché, on fait quoi ? cette hausse des tarifs TPG, on la combat comment ? nous, personnellement, la hausse des tarifs TPG, on s'en fout, on a décidé depuis longtemps que les transports publics devaient être gratuits -et donc on ne les paie pas, en se disant que si les dizaines de milliers d'usagers des TPG opposés à cette hausse (annoncée au moment même où les TPG lancent une campagne contre la resquille, ce qui ne peut que légitimer cette vieille pratique) faisaient comme nous, et faisaient la grève des tarifs, il serait matériellement impossible aux TPG et au Service des Contraventions de les sanctionner... mais les braves, honnêtes et masochistes usagers payants, on les défend comment ? L'alternative logique à la hausse des tarifs est une augmentation de la subvention cantonale (qui passerait alors à 221 ou 223 millions au lieu des 213 proposés, soit une augmentation de la subvention correspondant à un pour mille et quelques poussières du budget du canton), mais cette décision est du ressort du parlement -et la majorité de droite n'en veut pas. Une résolution a été déposée au Conseil municipal de la Ville par des conseillers municipaux de l'Alternative et sera discutée la semaine prochaine : elle dénonce une hausse des tarifs TPG « absurde, injuste, inacceptable », en demande l'annulation et invite le canton à accorder aux TPG, par une augmentation de la subvention cantonale, les moyens nécessaires au maintien, dans un premier temps, et à la réduction, ensuite, de leurs tarifs. On peut aussi signer la pétition (www.ps-ge.ch/IMG/pdf/petitionTPG2010.pdf) lancée par le PS contre cette hausse. On pourra enfin, si elle est maintenue, dire, au moment de son entrée en vigueur, tout le mal qu'on en pense, et le faire savoir d'une manière ou d'une autre (on vous en suggérera quelques unes). L'escalade des tarifs doit entrer en vigueur la veille de l'Escalade ? C'est un bon jour pour résister...

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