Fonds de tiroir

Le parti radical annonce le lancement d'une initiative populaire fédérale contre la «bureaucratie», pour réduire « la réglementation en perpétuelle augmentation » en instituant un droit justiciable « à des lois compréhensibles », à une application « simple, non bureaucratique et efficace » des lois en vigueur, et à obtenir des tribunaux et des administrations que les causes soient traitées « rapidement » et « simplement ». ça mange pas de pain, et on ne voit pas pourquoi on serait contre... sauf que quand on demande aux initiants des exemples de ce qu'ils veulent simplifier, ils répondent : la construction, la protection de l'environnement, les heures d'ouverture des magasins, le marché du travail... d'où nous vient la mesquine idée qu'en fait de lutte contre la « bureaucratie », il s'agirait surtout d'affaiblir les instruments légaux de défense de l'environnement et des droits sociaux, et certainement pas de lâcher la grappe aux mendiants, aux manifestants, aux grévistes et aux resquilleurs ? bah, cette idée mesquine vient sûrement de notre esprit mal tourné...

La « Tribune de Genève » publie, illustrée de son profil « Smartvote », une interview de Jacqueline Fehr, candidate socialiste au Conseil fédéral. Où il apparaît que, sur le profil, Queline est plein pot à gauche s'agissant de l'Etat social et de la protection de l'environnement, pour la libéralisation de la société mais opposée à la libéralisation de l'économie, pour l'ouverture à l'étranger mais totalement opposée à une politique d'immigration restrictive et allergique au discours sécuritaire. Pour aggraver son cas, dans l'entretien, Jacqueline Fehr précise qu'elle est favorable à l'adhésion à l'Union Européenne (avec des mesures d'accompagnement contre le dumping salarial), opposée à l'énergie nucléaire, favorable au droit d'adoption par des couples homosexuels, favorable au congé parental, favorable au monopole postal, opposée à la privatisation de Swisscom et à l'achat de nouveaux avions de combat. Et ça veut être Conseillère fédérale ? Cette fille est folle...

Selon une enquête menée entre avril 2009 et avril 2010, mais publiée seulement ces jours, la presse alémanique perd des lecteurs alors que la presse romande résiste à l'érosion. Le quotidien le plus lui en Suisse est le gratuit « 20Minuten », qui perd quand même 47'000 lecteurs entre 2009 et 2010, soit 3,4 % de son lectorat (1,3 million de lecteurs en 2010), suivi du « Blick » (628'000 lecteurs, + 15'000 en un an) et de « 20 Minutes » (495'000 lecteurs, 28'000 de moins en un an). Le « Tages Anzeiger » perd 9000 lecteurs et en garde 472'000, la «Mitteland Zeitung» perd 9000 lecteurs et en garde 394'000, la «Berner Zeitung«» (« Bund » inclu) perd 11'000 lecteurs et en garde 362'000, le « Blick am Abend » (gratuit) se situe à 495'000 lecteurs, soit 94'000 de plus. En Romandie, le « Journal du Jura », le «Nouvelliste», « La Liberté », « 24 Heures », « Le Temps », « Le Courrier », « L'Impartial » et « Le Matin » (principal quotidien romand payant avec 251'000 lecteurs) gagnent des lecteurs, alors que « La Tribune de Genève » en perd 13'000 pour en garder 140'000, et que « Le Quotidien Jurassien », « Agefi » et « Le Matin Dimanche » perdent également des lecteurs. Et « Cause Toujours », alors ? Ben, quand on aime, on compte pas...

A Lyon, les caméras de vidéosurveillance permettent, en moyenne, une arrestation par caméra et par année. 200 arrestations, pour 219 caméras, comparées aux 20'604 actes de délinquance dits de voie publique… pour le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, « le résultat est clair : l’impact de la vidéosurveillance sur la délinquance constatée par la police nationale à Lyon est de l’ordre de 1% ». En comptant les vols de caméras de vidéosurveillance ?

« La Suisse, ce pays qui ne peut pas démissionner pas les élus », titre, obscurément, le 30 juin, la « Tribune de Genève », qui ne peut pas écrire pas le français...

« La construction attire toujours plus de jeunes », titre le supplément «emploi» de la « Tribune de Genève » du 25 août. Vu l'âge moyen des détenus de Champ-Dollon, on se demande pourquoi les partisans de l'agrandissement de la prison n'arrivent pas à leurs fins alors que la main-d'oeuvre est déjà sur place...

Le député et ex-secrétaire général de l'UDC genevoise Eric Bertinat, président de l'association écônarde «Perspective catholique», explique (dans « Le Courrier » du 25 juin) que le but de ce « club de réflexion ». est d'inciter à l'application à la cité du droit naturel et des principes chrétiens (tels qu'on les conçoit à Ecône, bien sûr). Et quand le journaliste lui demande ce qu'il entend par « droit naturel », Bertinat répond : « les dix commandements », poursuit en déclarant que « si on prétend détenir la vérité, il est difficile de défendre d'autres religions », et conclut l'entretien par un convaincu : « à l'UDC, on vit avec son temps »... Mais apparemment dans un temps parallèle.


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