Fonds de tiroir

D'après des informations parues dans les média, la visite déjà annoncée depuis plusieurs mois du Conseiller fédéral Ueli Maurer à son homologue du ministère de la défense israélien est prévue du 8 au 10 octobre prochains. Cette visite contredit totalement les efforts qui incombent à la Suisse pour faire appliquer le droit international, notamment humanitaire, en Israël/Palestine. C'est la motivation centrale de la demande d'annuler cette visite. Plusieurs organisations actives dans le réséau suisse pour une paix juste en Palestine/israël, le Forum fèr Menschenrechte et le GSsA ont élaboré un appel commun en ce sens, demandant que la Suisse arrête sa collaboration militaire avec Israël, s'engage davantage pour faire respecter les droits humains et pour l'application du droit international par toutes les parties au conflit, utilise tous les moyens à disposition pour obtenir la levée immédiate du blocus de la Bande de Gaza et l’application des recommandations du rapport de la Commission Goldstone, et soutiennent la demande de l'Assemblée Générale de l'ONU de convoquer une conférence sur les mesures à prendre pour faire appliquer la Quatrième Convention de Genève pour la protection de la population civile dans les territoires occupés palestiniens.

L'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) et la Coordination Nationale (française) des Sans Papiers (CNSP) ont rappelé que la Libye, qui expulse régulièrement des centaines d'immigrants clandestins ne cherchant nullement à s'y établir mais seulement à la traverser pour se rendre en Europe, a mis en place une véritable machinerie répressive en se dotant d’une loi dite de « lutte contre l’immigration illégale », loi qui criminalise les migrants et ceux qui leur viendraient en aide. Des milliers de migrants de toutes nationalités (dont des centaines de femmes) sont prisonniers et maltraités dans les geôles libyennes. Dans cette politique, la Libye bénéficie du soutien de l’Union Européenne, notamment par un financement de 20 millions d'euros, spécialement alloué à la lutte contre l’immigration. La prochaine fois qu'un Kadhafi viendra à Genève, il conviendra qu'il évite les parages du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, même si la politique qu'il mène chez lui à l'égard des immigrants est précisément celle que la droite suisse rêve de voir menée chez nous.

Aux Grottes, la Ville de Genève paie (11'000 francs par mois) une police privée pour surveiller le secteur des « Schtroumpfs », alors même qu'elle déclarait vouloir en finir avec cette privatisation d'une tâche publique. Il y a sept ans, la Gérance Immobilière Municipale, sous la responsabilité du magistrat libéral d'alors, Pierre Muller, avait décidé de faire appel à la société GPA, sans appel d'offre, ni aval des autorités politiques, ce qui explique qu'il faudra attendre 2009 pour que Sandrine Salerno soit informée de cet héritage mullérien, et s'oppose à le laisser perdurer (alors que son collègue Pierre Maudet, lui, ne voit aucun inconvénient à ce que des privés soient payés pour assurer une tâche publique). La Ville devrait engager 40 nouveaux agents municipaux : ça devrait lui permettre de faire son boulot, au lieu que le sous-traiter à des flics privés, qui n'ont aucun droit que n'a pas le citoyen lambda, mais se parent d'uniformes qui laissent croire qu'ils sont autre chose que, précisément, des citoyens lambda se prenant pour des policiers mais ne disposant d'aucune autorité policière...

L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), qui accompagne, suit, et protège tout au long de l'année les défenseurs, publie aujourd'hui son Rapport annuel 2009. Ce rapport est consacré à une année entière de combat pour les droits de l'Homme à travers le monde. Il est disponible sur
http://www.fidh.org/L-obstination-du-temoignage-Rapport-2010
et le dossier de presse sur :
http://www.fidh.org/IMG/pdf/2010/DPOBSFR-defHD.pdf
Dressant un état des lieux précis de la situation des défenseurs des droits de l'Homme dans le monde en 2009, le rapport annuel de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, dénonce la répression qui s'est encore durcie à l'encontre des défenseurs sur tous les continents, à l'approche d'échéances électorales.
Plus généralement, ce rapport illustre avec force la difficulté et le danger de promouvoir le débat d'idées, le pluralisme et l'idéal démocratique. Musellement de l'opposition, asservissement des médias, modifications constitutionnelles destinées à maintenir certains chefs d'Etats au pouvoir : lors des scrutins qui ont jalonné l'année 2009 force est de constater que bien peu de dirigeants en place ont accepté de jouer le jeu du pluralisme. « Dans ce contexte, les défenseurs des droits de l'Homme qui tentent au quotidien de faire en sorte que les droits et libertés fondamentaux soient garantis, ont été soumis à une pression importante quand ils n'ont pas payé de leur vie leur engagement». a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. « Le rôle qu'ils ont joué dans les processus électoraux a encore accentué une répression dont ils faisaient déjà l'objet auparavant », a-t-elle ajouté
« Ce rapport annuel démontre aussi que, même au sein des démocraties les plus accomplies - ou qui s'affirment comme telles – la vigilance doit rester de mise, et la défense des droits fondamentaux peut toujours être remise en cause pour les besoins de l'efficacité de politiques contestables, ou d'un plus grand contrôle des corps sociaux. Il montre en tout état de cause combien les défenseurs, où que ce soit, jouent un rôle primordial de rempart contre l'arbitraire et les abus, et demeurent plus que jamais la clef de voûte de l'Etat de droit », conclut Eric Sottas, Secrétaire général de l'OMCT.

La diversité culturelle ne peut prospérer que dans un environnement où les libertés et les droits humains sont respectés soulignait le 20 mai dernier un groupe d'experts indépendants de l'ONU à la veille de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement. « La diversité culturelle ne peut être protégée et promue (que) si les droits humains et les libertés fondamentales comme la liberté d'expression, d'information, de communication et l'éradication des discriminations de tous genres sont garanties », assènent les experts, qui ajoutent que « personne ne peut se prévaloir de la diversité culturelle comme d'une excuse pour ne pas respecter les droits humains ou limiter leur portée », en expliquant que les droits culturels ne doivent pas être utilisés « pour soutenir la ségrégation et les pratiques traditionnelles néfastes ou rechercher à sanctifier les différences qui contreviennent à l'universalité, l'indivisibilité et l'interdépendance des droits humains ». Bande de gâche-métier : déjà qu'on nous a privés des plaisirs du cannibalisme, de l'esclavage, de l'écartèlement et de la mise au bûcher des hérétiques, qu'est-ce qui va en rester, de la diversité culturelle si on nous enlève tout ce qui faisait son charme, la lapidation, l'excision, les mariages forcés, tout ça, quoi ?


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