Hausse des tarifs TPG : Absurde, injuste, inacceptable !



En fin d'après-midi, ou en début de soirée, ce mercredi, le Conseil municipal de la Ville se prononcera sur un projet de résolution déposé par la gauche, et dénonçant la récente décision des Transports publics genevois et du Conseil d'Etat de renchérir les tarifs des premiers (tarifs augmentés en moyenne de 6,56 %, prix de l'abonnement annuel adulte augmenté de près de 8 %, prix de l'abonnement « seniors » augmenté de plus de 10%, prix du billet normal augmenté de 16,7 %... ). Les motivations, et les raisons, de notre proposition de résolution sont contenues dans son titre : la hausse des tarifs des TPG est absurde, injuste, inacceptable. Elle est absurde, parce que totalement contradictoire des grandes déclamations politiques sur la nécessité de convaincre le plus grand nombre possible d'automobilistes d'abandonner leur voiture pour user désormais des transports publics. Elle est injuste parce que comme toute hausse indistincte d'un tarif fixé sans tenir compte des ressources de qui va devoir le payer, elle frappe d'abord, surtout, et plus lourdement, les plus bas revenus. Elle est enfin d'autant plus inacceptable qu'elle ne frappe que les usagers des transports publics, comme si on tenait absolument à les punir de l'être alors même qu'on prétend inciter à l'usage des transports collectifs. Extension du domaine de la schizophrénie

Pour justifier la hausse de leurs tarifs, décidée, approuvée et ratifiée par des gens qui n'ont pas à la subir parce qu'eux bénéficient d'abonnements gratuits, les TPG, soutenus par le Conseil d'Etat nous expliquent benoîtement que leurs prestations vont augmenter de 35 % et que les coûts de ces prestations doivent être assumés à parts égales par les collectivités publiques et les usagers (des usagers qu'on a d'ailleurs rebaptisés, en novlangue marchande dans le texte, « clients », et qu'on ferait mieux en pareil moment de désigner comme des patients... mais d'où viennent les moyens financiers dont disposent les collectivités publiques pour réparer les erreurs, pour ne pas dire les conneries, faites pendant le demi-siècle où Genève a arraché les rails de ses trams ? Des contribuables et donc, aussi, des usagers des transports publics, qui vont donc payer deux fois : une première fois en tant qu'usagers (et d'autant plus lourdement qu'ils ont peu de moyens financiers), et une deuxième fois en tant que contribuables, alors que les contribuables non usagers (les automobilistes, par exemple) ne paieront qu'une seule fois, seulement en tant que contribuables... Pour plus d'incohérence encore, du moins si l'on consent à accorder quelque valeur à nos propres discours environnementaux, c'est dans le même temps où les Services Industriels annoncent une baisse du tarif de consommation de l'électricité, que les Transports Publics Genevois, dont les trams et les trolleybus ne fonctionnent sauf erreur ni au gaz, ni au charbon, ni au bois, annoncent une hausse moyenne de leurs propres tarifs équivalant à la baisse des tarifs de l'électricité. On croyait pourtant avoir bien entendu les autorités genevoises (et les TPG eux-mêmes) emboucher d'un joli mouvement collectif de lèvres les trompettes du développement durable... C'était apparemment seulement pour cracher dedans. Parce qu'à l'heure des décisions, on rend plus attractif ce dont on devrait imposer la réduction (la consommation d'électricité) et plus décourageant l'usage de ce à quoi on incite (les transports publics). Cherchez de la cohérence entre ces décisions, vous n'y trouverez que de la schizophrénie. A moins qu'en proposant l'augmentation des tarifs des transports publics pendant que d'autres proposent l'augmentation des primes d'assurance-maladie et la réduction des indemnités chômage, on se dise qu'après tout, lorsque la plèbe n'aura plus ni les moyens de se soigner, ni ceux de se déplacer, il lui restera toujours la possibilité de consommer de l'électricité moins chère en restant chez elle à ruminer sa mouise devant la télé...

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