Brèves de comptoir

Tout fiérots, les Services Industriels annoncent (dans la Feuille d'Avis Officielle) qu'en dix ans, ils ont baissé de 7 % les tarifs de l'électricité à Genève. Tout contrits, les Transports publics genevois annoncent une hausse de 6,6 % de leurs tarifs. Dans une République qui se veut à la pointe de l'avant-garde des éclaireurs du développement durable, on baisse donc le prix de ce qu'il faudrait économiser, et on augmente le prix de ce qu'il faudrait généraliser. La schizophrénie, ça se soigne comment, quand elle atteint ce stade ?

Débat au Conseil municipal, mercredi, sur une proposition de résolution présentée par la gauche (la résolution sera finalement adoptée), dénonçant la hausse des tarifs des TPG comme « absurde, injuste, inacceptable ». La droite refuse la résolution, qu'elle avait auparavant, tout aussi vainement, refusé de traiter en urgence, tout en protestant de son opposition à la hausse tarifaire à laquelle cette même résolution s'oppose également. Prétexte du refus de la droite : le Conseil municipal de la Ville n'a rien à dire sur la politique des TPG. Ce qui est faux puisqu'elle est représentée dans son Conseil d'administration. Et motif principal de la posture d'opposition de la droite à la hausse des tarifs TPG : c'est pas le moment. La hausse, en soi, on n'est pas contre, mais plus tard, pas maintenant, les Genevois ne sont pas contents, y'a des travaux partout, les bus et les trams sont bondés, leurs parcours sont erratiques... mais . Bref : la hausse des tarifs TPG, la droite fait semblant d'être contre, mais ne veut pas que le Conseil municipal dise qu'il est contre, parce que si c'est pas le moment de décider d'une hausse des tarifs, le parlement de la Ville n'est pas non le lieu de dire qu'on est contre. Vous avez suivi ? Vous avez bien du mérite. Parce que nous, y'a des circonvolutions politiques qui brouillent notre compréhension du message qui tente de les expliquer.

Dans notre papier sur l'octroi à la famille Selimi d'un permis de séjour après une forte mobilisation médiatique, nous avons remercié beaucoup de monde (Barthassat, Morisod, Rielle etc...), mais en oubliant celle qui est à l'origine de cette mobilisation, et qui a contacté une à une les personnalités dont on avait besoin pour faire du bruit autour du cas Selimi : Henriette Stebler, conseillère municipale carougeoise pour solidaritéS qui est à l'origine de tout ce ramdam. Sans elle et sa détermination, rien ne se serait fait. Merci à Thibaut de nous l'avoir rappelé, et surtout merci à Henriette d'avoir allumé la mèche.

Petite précision (merci Jean-Pierre) à propos de notre note sur l'utilisation par la Ville de Genève d'une police privée pour surveiller les abords de ses immeubles (les « Schtroumpfs ») dans le quartier des Grottes : attention de ne pas confondre le domaine privé de la Ville de Genève avec son domaine public. Les agents municipaux sont chargés de veiller sur le domaine public de la Ville. La surveillance des bâtiments (domaine privé de la VG) relève de la GIM et doit être pris en charge par le budget des immeubles. Dont acte. Ce qui, à notre (humble) avis, ne change rien à la question de fond : une Municipalité opposée en principe au recours à des polices privées peut-elle se permettre d'y recourir sans qu'il y ait un zeste d'incohérence ?

L'animateur et producteur télé français Jean-Luc Delarue s'est fait gaufrer après que 16 grammes de coke aient été trouvés à son domicile, et qu'il ait été prouvé qu'il achetait de grandes quantités de coke, pour plusieurs milliers d'euros par mois, et qu'il en consommait lui-même entre trois et quatre grammes par jour. Ce qui confirme que la réputation de stimulant intellectuel de la cocaïne est parfaitement usurpée : les émissions de Delarue sont (étaient) à chier...

Des chercheurs de l'Université de Berne ont confirmé une hypothèse déjà avancée par Emile Durkheim il y a un siècle. la pratique d'une religion réduit la tentation du suicide. Surtout si c'est de la religion catholique (qui condamne le suicide, sauf quand il se pare de martyre) dont il s'agit. Le nombre moyen de suicide pour 100'000 habitants est de 39 dans la population « sans religion », de 29 chez les protestants, de 20 chez les catholiques. « La religion protège du suicide », résume la «Tribune de Genève ». Surtout quand on y ajoute la vieillesse : plus les personnes sont âgées, plus la prohibition religieuse du suicide fonctionne. Elle fonctionne également mieux chez les femmes que chez les hommes, mieux chez les personnes mariées que chez les célibataires, mieux chez les Tessinois que chez les Romands et les Alémaniques. Bon voilà, on pouvait s'en douter, mais c'est confirmé : les vieille catholiques tessinoises mariées se suicident moins souvent que les jeunes athées genevois célibataires. C'est finalement assez logique : avec déjà la vieillesse, le catholicisme et le mariage au compteur, le suicide devient assez superfétatoire.

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