Fonds de tiroir

Le Parti libéral a trouvé un truc pour ramener sur son site internet, apparemment peu fréquenté, les internautes qui utilisent le moteur de recherche Google en donnant comme thème de recherche le nom d'un-e député-e d'un autre parti : il a tout simplement acheté (il paraît donc que ça peut se faire) le nom de ces député-e-s, pour que le moteur de recherche affiche une pub pour les libéraux, laquelle puis redirige l'internaute sur le site du parti libéral. Le PS a mis en demeure le parti libéral de retirer, sous menace d'une action en justice pour « atteinte à la personnalité », les noms de ses élue-s achetés comme « mot-clefs » par les libéraux. Bon, la méthode utilisée par le parti libéral pour draguer l'internaute n'est pas d'une très grande élégance (le libéral genevois type n'est plus ce qu'il était), mais elle a au moins un mérite que les socialos pourraient reconnaître : elle révèle on ne peut plus clairement que les libéraux en sont réduits au squat virtuel pour attirer le chaland sur leur site internet.

Le Conseil d'Etat a donc décidé la fermeture du Moa, une boîte à djeuns située dans la zone industrielle de Vernier, parce qu'elle ne répond pas aux normes incendie, en plus de n'avoir, selon la Cour des Comptes, pas l'autorisation de fonctionner comme un dancing. Pour l'Office cantonal de l'inspection du travail, le Moa présente un risque élevé en termes de sécurité. Du coup, des gens qu'on n'avait pas entendu protester contre la fermeture des lieux culturels alternatifs (pour djeuns aussi, mais ça doit pas être les mêmes djeuns), ni défendre l'Usine, veulent nous refaire, pour défendre une boîte privée, le coup fumant réussi par la radio boum-boum NRJ dans les années quatre-vingt, qui avait réussi à pousser dans la rue des dizaines de milliers de djeuns au nom de la défense des radios libres, alors que la radio en question n'était et n'est toujours qu'une radio privée destinée à rapporter, grâce à la pub, un maximum de fric en diffusant un maximum de miouze commerciale. Bref, c'est toujours dans les vieilles marmites de la démagogie qu'on touille les meilleures soupes pré-électorales, et c'est toujours avec les vieilles recettes du bourrage de mou qu'on fait avaler n'importe quel daube.

Mardi dernier, à Thônex, le Conseil municipal a donné un préavis favorable à l'urbanisation des « communaux d'Ambilly », mais en assortissant ce préavis de conditions telles qu'on peut légitimement se demander si ces logements verront le jour avant des dizaines d'années. Cela fait d'ailleurs déjà des années que la commune de Thônex joue à cache-cache avec le canton sur ce dossier, et s'ingénie à retarder le plus longtemps possible, tout en le réduisant au maximum, ce projet dont au fond elle ne veut pas, sans oser clairement le dire. Elle a d'ailleurs réussi à diminuer de plus de la moitié le nombre de logements à réaliser, et à porter à quinze ans le délai de leur réalisation. Elle exige maintenant de pouvoir « sélectionner » les locataires de ces futurs, et très hypothétiques, logements : elle ne veut pas de « cas sociaux ». En clair, elle ne veut pas de pauvres. Les pauvres, y-z-ont qu'à se loger ailleurs. Si possible en Ville, à Onex ou à Vernier.précision utile : Thônex est une commune de droite. De la même droite qui nous couine depuis des plombes que si on ne construit pas assez de logements à Genève, c'est la faute à la gauche. Le Conseil municipal de Thônex a donné « un spectacle écœurant », écrit la «Tribune ». Ecœurant, oui. Mais pas franchement surprenant.

Commentaires

Articles les plus consultés