Fonds de tiroir

Les présidents des deux partis libéral et radical se disent confiants sur le processus de fusion d'où naîtra un parti libéral-radical permettant aux libéraux de se goinfrer les restes des radicaux, et aux radicaux de sauver quelques uns de leurs sièges -à commencer par celui de Pierre Maudet en Ville, du moins si la gauche ne présente pas cinq candidat-e-s au Conseil administratif. La fusion radelibe est déja effective à Confignon, elle est discutée à Chêne-Bougeries et Thônex, envisagée à Meyrin et à Genève, où on se contentera pour l'instant de listes communes qui auront bien de la peine à rassembler autant d'électeurs que n'en additionnaient les listes séparées, mais qui jouent le rôle de bouée de sauvetage pour un parti radical qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Au fond, la gauche a tout intérêt à cette fusion. D'abord, parce que ses effets électoraux seront vraisemblablement à peu près nuls, s'ils ne sont pas négatifs, ensuite parce qu'en liquidant le parti radical genevois, elle liquide aussi la mystification d'un « centre-droit » autonome de la droite -d'autant qu'elle s'opère en même temps que s'opère un véritable virage à droite du PDC, symbolisé par la candidature Chevrolet, et qu'elle ouvre un espace politique « centriste », celui que les radicaux prétendaient encore occuper alors même qu'ils n'étaient déjà plus qu'un appendice libéral. C'est dans cet espace politique que les «Verts libéraux » espèrent se glisser, en rabotant le flanc droit des Verts et le flan gauche du PDC. Un espace étroit, trop étroit sans doute pour permettre à ceux qui le convoitent de passer la barre, élevée, du quorum de 7 % des suffrages pour pouvoir siéger dans un parlement, mais suffisant pour regauchir des Verts qui avaient un peu trop tendance à dériver vers le centre, et pour rogner les ailes chérubines d'un PDC khrapunovisé.

Le cacochyme ne regrette rien : Valéry Giscard d'Estaing, 86 ans, dont les plus de quarante ans se souviennent peut-être qu'il fut président de la République française, ne regrette pas d'avoir confirmé la condamnation à mort, en 1976, sous la pression de l'opinion publique, de Christian Ranucci, dont on n'a jamais pu prouver qu'il était coupable de l'assassinat d'un enfant pour lequel il avait été condamné, mais qu'on a quand même coupé en deux en juillet 1976 parce qu'un autre infanticide avait été commis et que l'air du temps était à la vengeance. Ranucci a été exécuté sans qu'on sache s'il était coupable ? Giscard s'en fout. Ranucci a été décapité ? Giscard aussi. Mais par le temps qui passe. Et là, il n'y a pas d'erreur judiciaire.

Question posée par le vice-président du POP vaudois, Julien Sansonnens, dans sa... «Newsletter» : « Que penser, par exemple, des critères d’acquisition de la nationalité suisse, qui stipulent la connaissance d’une langue nationale, alors que le gouvernement laisse se tenir sur notre sol des conseils d’administration de grandes entreprises nationales en anglais?». Qu'en penser ? Mais rien : comme dirait Jacques Brel, « chez ces gens-là, on parle pas, Monsieur, on compte ». En anglais. Parce qu'on a pas eu le temps ou la force d'apprendre encore le chinois.

En voilà une idée qu'elle est bonne, celle des Jeunes PDC : rendre l'armée obligatoire pour les femmes, au nom de l'égalité des sexes, et sans doute à titre de contre-projet à l'initiative du GSSA demandant l'abolition du service militaire tout court. On espère que cette égalité par le bas sera complète et que les femmes pourront comme les hommes disposer à la maison du flingue utile au massacre de toute la famille en cas de dispute conjugale. Y'a pas de raison que ça soit toujours les mêmes qui tirent, toujours sur les mêmes.

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