Fonds de tiroir

Pour répondre à une question que personne ne lui posait, à propos d'un enjeu qui n'en est un pour personne, le parti libéral-radical est allé s'enterrer à Herisau. Et a donc, héroïquement, décidé d'exclure de ses « options stratégiques » une proposition qui n'y figurait de toute façon pas : l'adhésion à l'Union Européenne. On ne peut même pas ricaner en se disant que le PLR enfonce une porte ouverte, parce que là, y'a même pas de porte. Ni de chambranle. Ni même de murs. Y'a rien que le vide. Que le PLR enfonce donc, pour complaire à ses électeurs en migration vers l'UDC. Commentaire de Pierre Maudet : « c'est nouveau : désormais, un parti politique suit l'opinion, alors qu'il est censé la forger ». En réalité, c'est pas très nouveau, surtout s'agissant des radelibes, mais là, au moins, comme d'ailleurs dans le cas du contre-projet à l'initiative UDC pour l'expulsion des «criminels étrangers» , c'est d'une évidence crasse : ce « centre-droit » va dans le sens du courant. Comme un poisson mort.

A la tête du département fédéral de l'économie, les Chambres fédérales ont donc élu un homme dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est en terrain connu. En terrain conquis, même : Johann Schneider-Ammann avait, au moment de son élection, des « liens d'intérêt » dans 23 entreprises, dont celle de sa famille (l'équipementier de chantier Ammann), mais aussi Swatch, Mikron, des sociétés financières, des fondations... Bref, à chaque pas qu'il fera en tant que Conseiller fédéral, JSA tombera sur des copains, des parents, des alliés ou d'anciens associés. Et c'est ainsi, bonnes gens, que notre économie est bien gardée. Par des patrons, des hommes (et quelques femmes) des patrons, des amis des patrons et des parents des patrons. Et un Conseiller fédéral qui sera tout ça à la fois. Finalement, ça serait pas plus simple et plus clair de faire désigner directement, sans formalités parlementaires pénibles, le (ou la) ministre de l'Economie par les syndicats patronaux, le (ou la) ministre de la Santé par les assureurs de SantéSuisse et le (ou la) ministre des Finances par l'Union des banquiers privés ? Ah merde, c'est déjà le cas...

« Le Multikulti a échoué », a décrété la Chancelière (et avantière) allemande, Angela Merkel, à la recherche éperdue d'une popularité en lambeaux et désireuse de récupérer un peu de l'écume de la vague xénophobe européenne. Et donc Merkel, proclamant la primauté des « valeurs chrétiennes», a appelé celles et ceux qui ne les acceptent pas à décamper. Bon, voilà, « le Multikulti a échoué », mais il est apparemment pas le seul. La réunification allemande peut-être aussi. Et on ne saurait donc que recommander à celles et ceux qui, comme Merkel, viennent de l'Allemagne de l'Est d'y retourner fissa. Et d'y reconstruire la RDA. Qui n'était pas « multikulti » pour un kopeck.

Le canton veut diminuer l'utilisation des voitures par son personnel, et va étendre un plan de mobilité, en trois ans, aux employés de l'administration cantonale, en les incitant à se déplacer à pied, à vélo ou en transports publics. Le même canton qui prévoit d'augmenter les tarifs TPG de plus de 6,5 % ? Ben oui, le même. Qui incite donc d'une main son personnel à prendre les TPG, et de l'autre le taxe d'une hausse des tarifs. ça doit être ça, la nouvelle gestion publique...

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