Fonds de tiroir

On lira avec grand profit l'arrêté publié dans la Feuille d'avis officielle le 29 octobre, et fixant les « normes d'insaisissabilité » pour l'année 2011. Les « normes d'insaisissabilité », c'est ce qui détermine en fait le revenu minimum que vous laisse l'Office des poursuites et faillites, lorsqu'il exerce contre vous une saisie de biens ou de revenus (une saisie sur salaire, par exemple). Ce revenu minimum est égal à 1200 francs pour une personne seule, ou 1700 francs pour un couple, plus le montant de toutes les cotisations sociales (AVS, AI, APG, assurance-maternité, allocations familiales, assurance-chômage, 2ème pilier) non déduites du salaire, plus le montant des primes d'assurance-maladie et des primes d'assurance-accidents, plus le montant des cotisations aux associations professionnelles, plus les dépenses professionnelles non prises en charge par l'employeur, plus 50 balles pour l'entretien des animaux domestiques (on a donc intérêt à avoir un cochon d'inde plutôt qu'un doberman). Maintenant, ce qui serait intéressant, mais vraisemblablement, aussi, inquiétant, ce serait de savoir combien de personnes touchent dans notre riche pays et notre riche ville, même pour un travail à plein temps, un salaire brut inférieur au revenu insaisissable... ça permettrait de mesurer à sa juste hauteur la crédibilité de certains discours patronaux (ceux du patronat du commerce de détail, par exemple, qui nous en abreuve à jets continus depuis le début de la campagne contre l'extension des heures d'ouverture des grands magasins), faisant le panégyrique de la générosité salariale des employeurs...

« Retrouver du travail après une élection ratée, ce n'est pas facile pour tous les politiciens », nous dit « Le Temps » d'hier, qui ajoute que « si certains élus, comme les conseillers fédéraux Ruth Metzler et Christoph Blocher (...) bénéficient d'une rente à vie qui leur permet de ne pas se faire de souci, d'autres doivent faire preuve d'imagination pour se réorienter »... La vraie vie, quoi... On compatit. Discrètement, mais on compatit.

Or donc, les tarifs des CFF augmenteront de 5,9 % en moyenne dès le 12 décembre. Un sondage de la Fédération romande des consommateurs indique que 90 % des personnes interrogées estiment cette hausse injustifiée, que la moitié d'entre eux estiment que la Confédération devrait accroître son financement des CFF au lieu que de faire reposer le coût des nouvelles infrastructures et du renouvellement du matériel sur les usagers, qu'un tiers estiment qu'il faudrait prélever une part plus importante des taxes sur l'essence, un quart qu'il faudrait augmenter la taxe poids lourd, un huitième qu'il faudrait supprimer les déductions fiscales pour frais de déplacement. Et que seuls 1,7 % des sondés sont d'accord avec l'augmentation du prix des billets. ça nous rappelle quelque chose, ce débat... ah oui, l'augmentation des tarifs des Transports publics genevois : même cause (l'Etat ne veut pas payer plus, alors on fait payer les usagers), même effet (le mécontentement des usagers). Mais à Genève, des Conseils municipaux ont dénoncé cette hausse, la commission du Grand Conseil a proposé de la suspendre et l'AVIVO a lancé une initiative pour que les tarifs des transports publics soient votés par le parlement, et sujets à référendum. A quand une initiative comparable au plan suisse ? Parce que bon, on veut bien appeler aussi à la resquille dans les trains, et étendre notre carte « gratuireso » au réseau CFF, mais on aimerait bien qu'au lieu de râler tout seuls dans leur coin (ou dans des sondages), les usagers s'organisent pour résister à leur propre tonte. Parce que franchement, ça commence à bien faire : entre les augmentations de tarifs des transports publics cantonaux, celles des tarifs des transports publics fédéraux et celles des cotisations d'assurance-maladie, on commence à avoir quelque difficulté à trouver des droits sociaux ou fondamentaux pour l'exercice desquels on ne nous demande pas de payer...

On lira avec grand profit l'arrêté publié dans la Feuille d'avis officielle le 29 octobre, et fixant les « normes d'insaisissabilité » pour l'année 2011. Les « normes d'insaisissabilité », c'est ce qui détermine en fait le revenu minimum que vous laisse l'Office des poursuites et faillites, lorsqu'il exerce contre vous une saisie de biens ou de revenus (une saisie sur salaire, par exemple). Ce revenu minimum est égal à 1200 francs pour une personne seule, ou 1700 francs pour un couple, plus le montant de toutes les cotisations sociales (AVS, AI, APG, assurance-maternité, allocations familiales, assurance-chômage, 2ème pilier) non déduites du salaire, plus le montant des primes d'assurance-maladie et des primes d'assurance-accidents, plus le montant des cotisations aux associations professionnelles, plus les dépenses professionnelles non prises en charge par l'employeur, plus 50 balles pour l'entretien des animaux domestiques (on a donc intérêt à avoir un cochon d'inde plutôt qu'un doberman). Maintenant, ce qui serait intéressant, mais vraisemblablement, aussi, inquiétant, ce serait de savoir combien de personnes touchent dans notre riche pays et notre riche ville, même pour un travail à plein temps, un salaire brut inférieur au revenu insaisissable... ça permettrait de mesurer à sa juste hauteur la crédibilité de certains discours patronaux (ceux du patronat du commerce de détail, par exemple, qui nous en abreuve à jets continus depuis le début de la campagne contre l'extension des heures d'ouverture des grands magasins), faisant le panégyrique de la générosité salariale des employeurs...

« Retrouver du travail après une élection ratée, ce n'est pas facile pour tous les politiciens », nous dit « Le Temps » d'hier, qui ajoute que « si certains élus, comme les conseillers fédéraux Ruth Metzler et Christoph Blocher (...) bénéficient d'une rente à vie qui leur permet de ne pas se faire de souci, d'autres doivent faire preuve d'imagination pour se réorienter »... La vraie vie, quoi... On compatit. Discrètement, mais on compatit.

Or donc, les tarifs des CFF augmenteront de 5,9 % en moyenne dès le 12 décembre. Un sondage de la Fédération romande des consommateurs indique que 90 % des personnes interrogées estiment cette hausse injustifiée, que la moitié d'entre eux estiment que la Confédération devrait accroître son financement des CFF au lieu que de faire reposer le coût des nouvelles infrastructures et du renouvellement du matériel sur les usagers, qu'un tiers estiment qu'il faudrait prélever une part plus importante des taxes sur l'essence, un quart qu'il faudrait augmenter la taxe poids lourd, un huitième qu'il faudrait supprimer les déductions fiscales pour frais de déplacement. Et que seuls 1,7 % des sondés sont d'accord avec l'augmentation du prix des billets. ça nous rappelle quelque chose, ce débat... ah oui, l'augmentation des tarifs des Transports publics genevois : même cause (l'Etat ne veut pas payer plus, alors on fait payer les usagers), même effet (le mécontentement des usagers). Mais à Genève, des Conseils municipaux ont dénoncé cette hausse, la commission du Grand Conseil a proposé de la suspendre et l'AVIVO a lancé une initiative pour que les tarifs des transports publics soient votés par le parlement, et sujets à référendum. A quand une initiative comparable au plan suisse ? Parce que bon, on veut bien appeler aussi à la resquille dans les trains, et étendre notre carte « gratuireso » au réseau CFF, mais on aimerait bien qu'au lieu de râler tout seuls dans leur coin (ou dans des sondages), les usagers s'organisent pour résister à leur propre tonte. Parce que franchement, ça commence à bien faire : entre les augmentations de tarifs des transports publics cantonaux, celles des tarifs des transports publics fédéraux et celles des cotisations d'assurance-maladie, on commence à avoir quelque difficulté à trouver des droits sociaux ou fondamentaux pour l'exercice desquels on ne nous demande pas de payer...

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