Tarifs TPG : Faire dérailler la hausse

La commission des transports du Grand Conseil a demandé, à une large majorité (PS, verts, PDC, MCG), contre les libéraux, radicaux et udécistes, de reporter (mais seulement de reporter) d'un an (mais seulement d'un an, alors que PS et verts demandaient un report de quatre ans) la hausse (de 6,6 % en moyenne) des tarifs TPG. Un vote de principe ? Non : un vote d'opportunité : le réseau TPG est si perturbé par les travaux rendus nécessaires par les nouvelles lignes de trams que les conditions de transport des usagers sont dégradées, autant que leur humeur, et que la grogne est générale. A six mois des élections municipales, c'est quelque chose dont on tient compte, dans un parlement. Et quand les travaux seront terminés, que les bus et les trams rouleront normalement, on pourra ressortir du frigo la hausse des tarifs, en pariant que les oppositions qu'elle suscite aujourd'hui se seront estompées. L'éventuel report d'un an de la hausse des tarifs TPG n'est donc qu'un sursis, comme le fait à juste titre observer l'AVIVO, qui a lancé une initiative (que le PS vient de décider de soutenir) pour, d'une part baisser ces tarifs, et d'autre part donner au parlement la compétence de les fixer, et donc au peuple le pouvoir de les attaquer par référendum. Nous l'avons dit, redit -et fait dire par le Conseil municipal de la Ville : la hausse des tarifs TPG est injuste, absurde, inacceptable. Il convient donc de soutenir tout ce qui peut la faire dérailler : pétition, initiative, journée de boycott, resquille...

Qui veut le plus, veut le moins

Dans au moins quatre communes (dont Genève, Vernier et Onex), représentant à elles seules la moitié de la population du canton et la majorité des usagers des transports publics, les Conseils municipaux ont voté, parfois à la quasi-unanimité, des résolutions exprimant leur opposition à la hausse des tarifs des TPG, proposée par le Conseil d'administration de la régie et avalisée par le Conseil d'Etat. Le PS avait auparavant lancé une pétition dénonçant cette hausse, et la Jeunesse Socialiste appelle, pour le 10 décembre prochain, à une « journée sans TPG », toujours pour manifester une opposition résolue à une politique qui consiste à faire payer aux usagers des transports publics la concrétisation de la priorité qu'on prétend leur accorder sur l'automobile. Ces oppositions ne sont pas que réactives : elles contiennent toutes, explicitement ou non, une revendication -celle de faire prendre en charge le financement du développement des transports publics par les finances publiques, et donc de rompre le carcan imposé par la majorité parlementaire genevoise, et qui consiste à reporter la moitié de cette charge sur les usagers. Dernière manifestation du mouvement d'opposition à cette politique et à la hausse des tarifs qui en est la conséquence : l'initiative lancée par l'AVIVO. L'association avait déjà lancé en 2004 une pétition, signée par près de 15'000 personnes, contre la hausse du tarif « retraités » des TPG, mais le Grand Conseil (pourtant moins à droite que l'actuel) s'était assis sur ces 15'000 signatures. C'est donc désormais d'une initiative dont s'arme l'AVIVO -une initiative qui propose d'inscrire les tarifs TPG dans la loi, ce qui donnerait au peuple des usagers le droit de les contester par référendum, et contient déjà une première grille tarifaire, qui non seulement annulerait les hausses proposées aujourd'hui, mais réduirait les tarifs encore en vigueur et faciliterait la prise d'abonnements en autorisant leur paiement par acomptes. Etant partisans (et pratiquants) de la gratuité des transports publics, ce que n'est pas l'AVIVO, nous ne pouvons que l'être aussi, ne serait-ce que par défaut (qui veut le plus voulant le moins) d'une telle initiative : vous pouvez télécharger la feuille de signatures sur www.avivo.ch/ini_TPG_sept2010.pdf (à remplir et à renvoyer avant le 20 décembre à l'AVIVO, Case postale 155, 1211 Genève 8).

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