Fonds de tiroir

Les patrons des entreprises spécialisées dans l'«événementiel » (l'éclairage, la sonorisation, l'installation de manifestations) sont furax contre la Ville, nous apprend (en nous réjouissant) « 20 Minutes » de lundi. Le Département municipal de la Culture assurerait des services dans d'autres communes que Genève, ou prêterait son concours pour des spectacles privés, et à des prix inférieurs aux prix du « marché », voire même gratuitement. Bref, la Ville ferait un boulot de collectivité publique et pas de marchand de bibine. En réalité, et sauf exceptions (des manifestations caritatives ou organisées par d'autres communes) elle n'intervient, par sa structure spécialisée, « Les Nomades », que sur son territoire et pour des spectacles qui ont lien avec elle, à qui elle offre ainsi une subvention en nature. Mais ça ne calme pas les « professionnels de l'événementiel », qui hurlent à la concurrence déloyale. Mugny enlevant le pain de la bouche de Hohl, c'est-y-pas jouissif ?

Les radicaux et les libéraux genevois, en marche (mais à petits pas) vers la fusion, c'est-à-dire l'absorption des premiers par les seconds, ont un problème : si la fusion est possible entre les deux partis cantonaux, et dans les communes où existent des sections de chacun des deux partis, elle n'est pas possible en Ville de Genève, parce que les libéraux, qui ont des sections dans le plus éloigné des bleds de la cambrousse, se sont toujours refusé à en créer une en Ville, sans doute parce que ça aurait été reconnaître la légitimité d'une commune de Genève qu'ils essaient depuis des lustres (en fait, depuis qu'elle a été rétablie... par les radicaux, en 1847) de supprimer ou de tronçonner en communes-croupions de quartier. De toute façon, vu l'état du parti radical en Ville de Genève, une fusion avec les libéraux aurait un drôle d'air : celui d'épousailles entre un parti subclaquant et un parti sans section municipale. Une sorte de mariage entre un agonisant et un ectoplasme, quoi. Pour la reproduction de l'espèce radelibe, c'est pas forcément le bon truc.

Le Tribunal fédéral a rejeté le recours d'une quarantaine de membres d'associations LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) contre les « Jeunes UDC » valaisans qui avaient pondu un texte qualifiant l'homosexualité de « comportement déviant ». Pour le TF, s'appuyant sur la jurisprudence, les délits contre l'honneur supposent une offense faite à une personne déterminée ou déterminable, et ne sont pas constitués lors d'une attaque, même injurieuse, contre une collectivité de personnes prise dans son ensemble. Les jeunes UDC, évidemment, s'en félicitent : «on peut (désormais) affirmer que des propos visant l'homosexualité ou les homosexuels en général ne sauraient être attentatoires à l'honneur de personnes déterminées ». Puisque selon le même raisonnement, des propos visant l'UDC ou les « Jeunes UDC » valaisans en général n'attentent pas à l'honneur, d'ailleurs improbable, de « personnes déterminées », on peut donc désormais affirmer sans risque que les « jeunes UDC » valaisans ne sont qu'une triste bande de crétins des Alpes compensant leurs frustrations par l'exposition publique de leur crétinisme. Mais on peut aussi se féliciter d'avoir enfin réussi à retrouver dans nos alpages le chaînon manquant de l'évolution qu'on cherche depuis un siècle et demi.

Après l'épisode de l'agression commise par trois collégiens genevois en voyage d'étude à Rome, contre un sommelier, on s'interroge dans les collèges sur le meilleur moyen d'éviter de se retrouver avec des ados bourrés occupant leurs heures de « quartier libre » à des conneries. L'une des solutions, évoquée dans la «Tribune de Genève » du 15 novembre, a au moins le mérite de la simplicité : « aller hors des sentiers battus, là où il n'y aura pas de boîtes de nuit». Et personne à agresser. Genre les Lofoten en novembre ou le Spitzberg en février. Ou Cologny toute l'année.

Commentaires

Articles les plus consultés