Fonds de tiroirs

Municipales 2011: la gauche radicale se rebiffe, titre la « Tribune » de vendredi, en annonçant qu'alors que « la gauche de la gauche a décidé de serrer les rangs pour emporter un maximum de sièges en Ville », les Communistes préfèrent faire cavaliers seuls et envisagent de se présenter en Ville avec leur propre « liste commune » («Gauche Combative»), pour protester contre la démarche « électoraliste » d' « Ensemble à Gauche ». Bon, déjà que présenter une liste électorale pour dénoncer l'électoralisme, c'est pas d'une cohérence à l'épreuve des ricanements, mais on se demande avec qui elle sera « commune », la liste communiste, puisque l'essentiel de la «gauche de la gauche» est rassemblée dans «Ensemble à gauche »... En plus, on voit mal ce que pourrait dire la « Gauche combative » que ne dira pas « Ensemble à gauche », et on ne voit pas mieux pour faire quoi se présente-t-elle, en la quasi absence de toute chance de passer la barrière du quorum ? Bref, le bon titre, pour résumer tout ça, c'est pas « la gauche radicale se rebiffe », ça serait plutôt « la gauche radicale se rebaffe ».

Sous la bienveillante égide de la Suisse (qui, il est vrai, a une longue expérience dans le domaine du mercenariat), des USA (les plus grosses sociétés du secteur sont américaines) et de la Grande Bretagne, une cinquantaine d'entreprises de mercenariat ont signé un « code de conduite » présenté comme « exemplaire ». On ne ricane pas, dans le fond, à gauche : les mercenaires ont désormais une éthique. Bon, l'accord ne prévoit aucun contrôle ni aucune levée du secret commercial, mais on est priés d'applaudir à l'existence même d'un « code de conduite » pour mercenaires. Même s'il ne sert à rien, puisqu'il ne contraint à rien. S'il servait à quelque chose, les USA et la Grande-Bretagne, qui abritent à eux seuls plus des deux tiers des entreprises du secteur, ne l'auraient pas parrainés. Et la Suisse, qui est prête à les accueillir, non plus. En fait, ce «code de conduite» légitime un processus à l'oeuvre depuis des années : celui de la privatisation des guerres. Maintenant que les mercenaires ont adopté un code de conduite, on réunit à Genève des représentants de la Camorra, de Cosa Nostra et de la N'drangheta pour la signature d'un code de conduite pour mafieux ?

Le Parti socialiste suisse a été victime d'une attaque informatique la semaine dernière : 200 ordinateurs allemands, néerlandais et étasuniens se sont connectés 10'000 fois par seconde sur le site du parti, et l'ont ainsi paralysé. En fait, on aurait bien tort de s'en indigner, parce que ce genre de truc, finalement. ça fait plaisir puisque ça suggère qu'il y'a encore des gens qui croient que les socialistes sont dangereux. Bon, c'est rien que des étrangers, mais quand même, ça fait chaud au coeur...

Trois collégiens genevois (« nés et résidents à Genève ». nous précise-t-on) ont été arrêtés à Rome pour avoir, beurrés comme des coings, agressé et volé un sommelier. Le directeur général de l'enseignement post-obligatoire genevois envisage de les renvoyer de leur établissement scolaire. Après le renvoi des criminels étrangers à l'étranger, le renvoi de leur école suisse des délinquants suisses ayant délinqué à l'étranger ?

La Conseillère d'Etat Michèle Künzler promet qu'à partir du 12 décembre, l'offre des Transports publics genevois augmentera de 9 % (amélioration de la fréquence des bus sur certaines lignes, inauguration d'une ligne Coutance-Avanchets et de la ligne vers Bernex), et qu'elle augmentera même de 35 % d'idi 2015. Mais la Conseillère d'Etat ajoute que ça va coûter des sous, beaucoup de sous : il faudra engager de nouveaux collaborateurs (une quarantaine par an jusqu'en 2014), acheter de nouveaux trams (une trentaine), de nouveaux trolleybus (une quarantaine), de nouveaux bus (une nonantaine)... et 720 distributeurs de billets rendant la monnaie. On ne sait pas combien coûte chaque distributeur de billet, mais on signale tout de même que la gratuité des transports publics éviterait de s'en équiper. Si Künzler égrène ainsi la liste de commissions des TPG, c'est bien sûr pour justifier l'augmentation de leurs tarifs, à laquelle des communes (dont la Ville) s'opposent, contre laquelle l'AVIVO vient de lancer une initiative et que la commission des transports du Grand Conseil demande de reporter d'une année. Mais comme cette augmentation est directement liée au refus du canton d'accroître son soutien financier aux TPG, et que Michèle Künzler est ministre cantonale des Transports, on se dit qu'elle pourrait, plutôt que tenter de faire honte aux usagers-qui-ne-veulent-pas-contribuer-à-l'amélioration-des-prestations-des-TPG, faire un peu plus d'efforts pour convaincre les députés de voter les 7 millions et demi nécessaires pour annuler la hausse des tarifs.

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