Fonds de tiroir

SolidaritéS, la Gauche anticapitaliste et les Communistes ont dénoncé lundi dernier la répression croissante des actions politiques pacifiques sur la voie publique, distributions de tracts comprises. Les contraventions pleuvent, les interdictions se succèdent, il y a parfois plus de policiers pour interdire une minimanif que de manifestants pour tenter tout de même de manifester quelque chose, et tout ça frise à la fois le ridicule et, surtout la mesquinerie. Pour une manif de 15 personnes devant le Consulat de France, le 15 octobre (il s'agissait de soutenir la lutte contre la « réforme » sarkozyste des retraites), les organisateurs ont reçu chacun une amende de 360 balles. Soit 44 francs par manifestant. Prétexte : la manif (qui en était à peine une) n'était pas autorisée, a perturbé le trafic automobile (pour qui sait où se trouve le Consulat de France à Genève, c'est d'un grotesque assez achevé, comme prétexte), refus d'obtempérer à la police, et même s'être « attardé inutilement sur la chaussée ». On aime beaucoup le «inutilement»... Et la gauche de la gauche de la gauche n'est pas seule à se voir ainsi harcelée : même le PS, les Verts et les syndicats sont visés. Des organisations aussi respectables, quand même... Bon, cela dit, on espère que la gauche (au sens large) saura se mobiliser contre cette mesquinerie autrement qu'en pleurnichant : en s'insoumettant. En ne demandant plus d'autorisations de manifester (depuis quand demande-t-on l'autorisation d'exercer un droit fondamental ?), et en ne payant plus les amendes qu'on inflige à ses militants. Une sorte de resquille politique, quoi.

Aargh ! Ils arrivent ! Depuis novembre 1917 qu'on les attend, enfin, la « Tribune de Genève » de vendredi nous les annonce : des sous-marins russes dans le Léman ! Bah, tant que c'est pas le « Kourksk »... Et pour la suite, il paraît même que la CGN s'apprête à racheter l' «Aurora» et à renflouer le «Potemkine»...

L'UDC fait des manières : invités à participer avec deux représentants au groupe de travail de sept membres, présidé par l'ancien directeur (PDC) de l'Office fédéral de la Justice, et chargé de trouver le moyen d'appliquer leur initiative à la con sur le « renvoi des criminels étrangers », les blochériens traînent des pieds, et posent des conditions (dont celle de la « transparence », histoire de garantir les fuites). Mais bon, faut les comprendre, ils sont emmerdés : ils ont réussi à faire accepter par le bon peuple un texte inapplicable, ils n'ont envie de se fatiguer à trouver le moyen de l'appliquer. D'autant que tant que ce moyen, s'il existe, n'aura pas été trouvé, l'UDC pourra se draper dans l'indignation et faire semblant de s'offusquer de ce qu'un texte voté par le peuple soit toujours en attente de concrétisation. C'est tout l'UDC, ça : proposer n'importe quoi, le faire avaler par une majorité de citoyennes et yens, et se défiler ensuite.

On bien content : on a reçu du Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence une lettre nous assurant qu'aucune donnée nous concernant n'a été traitée illégalement dans le cadre des mesures visant au maintien de la sûreté intérieure. Et même, que si jamais, par hasard, une « éventuelle erreur dans le traitement des données » avait été commise, le préposé avait recommandé au Service de renseignement de la Confédération d'y remédier. Ouf. on a bien fait d'adhérer à un parti gouvernemental.

Le nombre de chrétiens orthodoxes en Suisse a doublé en vingt ans, nous apprend « Le Courrier » de samedi. Ils et elles sont plus de 150'000, représentent la quatrième religion du pays, étaient (en 2000) à 60 % originaires d'ex-Yougoslavie, et à 65 % de nationalité étrangère. Et en plus, nous dit « Le Courrier », ils se font discrets. Ils doivent sûrement mijoter quelque chose. Vite, une riposte, une initiative contre les bulbes, une conférence identitaire pour dénoncer l'orthodoxisation de notre pays...

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