Fonds de tiroirs

Le Conseil fédéral a décidé, par voie d'ordonnance, que dès le 1er janvier prochain (bonne année !), l'assurance maladie de base ne remboursera plus du tout les verres de lunettes et les verres de contact. Encore un truc pour nous empêcher de lire le montant de notre prime au bas de notre attestation d'assurance. Par la même méthode éminemment démocratique (on ne peut pas plus lancer de référendum contre une ordonnance du Conseil fédéral que contre une ordonnance de notre médecin), des « économies » vont être réalisées sur le remboursement du matériel pour les accidentés frappés d'incontinence. Evidemment, depuis le temps que les assureurs nous font chier, le remboursement des couche-culottes commençait sérieusement à grever les comptes de la santé.

L'UDC genevoise lance sa campagne pour les Municipales, où en Ville de Genève elle joue tout simplement sa présence du Conseil Municipal, en appelan à sorte de grève des impôts (mais en demandant tout de même aux contibuables de verser leur écot fiscal sur un compte consigné). Une pseudo-grève dont l'UDC annonce qu'elle ne cessera que lorsque la sécurité sera « rétablie » à Genève. Comme Genève étant une ville, et qui plus est une ville frontière, où la « sécurité » façon bunker UDC ne sera jamais « rétablie », et que ceux qui répondraient à l'appel de l'UDC finiront (intérêts moratoires et compensatoires aidant) par payer plus d'impôts que ceux qui traiteront cet appel comme il le mérite la facture finale va grimper jusqu'à des hauteurs dont même les socialistes ne rêvent pas. On se marre.

On a lu ça, qui ne manque pas d'un certain piquant, venant d'où ça vient, dans le « point de presse » du Conseil d'Etat genevois, jeudi : « Le Conseil d’Etat invite le Conseil administratif de la Ville de Genève à lui apporter les éclaircissements utiles sur l’affectation projetée d’un montant de plus de 10 millions de francs portant sur des « subventions accordées – personnes physiques » et figurant dans le projet de budget de fonctionnement 2011 de la Ville de Genève, qui sera examiné prochainement par le Conseil municipal. Le Conseil d’Etat s’interroge sur la destination de ce montant, dans la mesure où celui-ci ne peut légalement pas être utilisé pour verser des prestations municipales aux bénéficiaires des prestations complémentaires fédérales et cantonales à l'AVS/AI. En effet, statuant en sa qualité d’autorité de surveillance des communes, le Conseil d’Etat a invalidé par arrêté du 13 février 2009 l’initiative municipale IN 1 « pour le maintien des prestations de la Ville de Genève aux rentiers AVS-AI », au motif que ces aides étaient contraires au droit supérieur, notamment à la nouvelle loi fédérale sur les prestations complémentaires à l’AVS-AI. L’arrêté du Conseil d’Etat est désormais en force, conformément aux arrêts du Tribunal administratif du 1er décembre 2009 et du Tribunal fédéral du 4 mars 2010. Dans cette mesure, le Conseil d’Etat invite le Conseil administratif à lui apporter les éclaircissements utiles sur la destination de ce montant, ainsi que sur le devenir du règlement municipal relatif aux aides financières du service social du 17 décembre 1986, puisque ce dernier est incompatible avec le droit supérieur ». Aussi incompatible avec le « droit supérieur » que l'initiative UDC pour le renvoi des « criminels étrangers » ? Ce Conseil d'Etat qui parle, là, en bailli des communes, c'est bien le même qui au soir d'un refus populaire de la prolongation des heures d'ouverture des magasins, annonçait qu'il allait faire une nouvelle proposition de prolongation des heures d'ouverture des magasins ? Ben oui, c'est le même scrupuleux gardien du droit... N'empêche, ce qu'il y a de bien, dans le couple Ville-Etat, à Genève, c'est que les prises de bec finissent toujours par illustrer la différence entre une majorité de gauche et une majorité de droite...

A la recherche éperdue de l'apport électoral qui lui permettrait de piquer le siège du radical Maudet, le candidat PDC au Conseil administratif, Michel Chevrolet, fait désormais du gringue à l'UDC . Et donc, après avoir prôné l'armement de la police municipale (pour lui permettre de réprimer efficacement les manifs de policiers cantonaux en colère ?) déclare dans « Le Courrier » que « refuser de s'allier à l'UDC n'est pas un dogme inébranlable ». Un dogme branlable, alors ? L'hypothèse d'une alliance de l'Entente avec l'UDC en Ville semble certes ravir le Conseiller national blochérien genevois Yves Nydegger, mais pas grand monde à part lui : le président du PDC cantonal, François Gillet, s'y oppose catégoriquement, le radical Pierre Maudet s'y dit « a priori » défavorable (mais a fortiori, s'il faut sauver le siège de droite, on sait pas), et la libérale Florence Kraft-Babel botte en touche : c'est à l'UDC (et au MCG) de choisir s'ils « veulent faire gagner la droite ou la gauche ». Le problème pour l'Entente paraît il est vrai assez insoluble : toute seule, l'Entente pèse quinze points de moins que l'Alternative en Ville de Genève, et dans une élection majoritaire comme celle du Conseil administratif, un tel écart est pratiquement irrattrapable. Mais si elle s'allie avec l'UDC, voire le MCG, elle risque de perdre sur sa « gauche » plus que ce qu'elle espère gagner sur sa droite. Ah ben oui, c'est compliqué, la situation de minoritaire, quand on n'en a ni l'habitude, ni la vocation...


Un rapport publié par la Confédération Syndicale internationale (CSI) en juin expose en détail l’ampleur de l’esclavage et d’autres formes de travail forcé à l’échelle mondiale et propose des mesures pratiques que les syndicats peuvent adopter pour impulser le combat mené à niveau mondial pour venir en aide à plus de 12 millions de personnes acculées à différentes formes de travail forcé. La publication intitulée « Comment combattre le travail forcé et la traite des êtres humains » illustre, à l’aide d’exemples, certaines des formes les plus courantes et graves de la pratique, allant de l’asservissement par la dette au Népal à la traite des enfants en Afrique de l’Ouest, en passant par l’exploitation abusive d’ouvriers agricoles en Italie, notamment. Elle évoque aussi l’action menée pour organiser les travailleurs indigènes dans l’industrie du bois au Pérou pour les libérer du joug du travail forcé. Le rapport attire l’attention sur la nature invisible et isolée du travail effectué par les personnes qui en sont touchées et la facilité avec laquelle les responsables échappent très souvent aux contrôles et aux poursuites. Il met également en exergue la situation vécue par beaucoup de travailleurs domestiques et montre comment les syndicats peuvent contribuer à protéger ces travailleuses et travailleurs, notamment à travers le lobbying, les plaidoyers, la sensibilisation et les campagnes, de même qu’en offrant des services et de l’aide aux travailleurs domestiques et en organisant ces derniers en syndicats. « La mondialisation et l’écart grandissant entre les pays riches et les pays pauvres ont entraîné une explosion de la migration en quête d'emploi, cependant que les restrictions migratoires en vigueur font que la majeure partie de ces emplois se déroulent dans la clandestinité et dans des conditions abusives. Au cours des derniers siècles, les navires européens pourvoyaient les comptoirs coloniaux du continent américain en esclaves africains. Aujourd’hui, ce sont des agents de placement qui fournissent les marchés du travail des pays industrialisé s avec des travailleuses et travailleurs en provenance de pays en développement, qui se voient contraints d’accepter n’importe quelles conditions de transport et de travail. Le trafic de main-d’œuvre occupe le troisième rang du crime organisé après le trafic de drogues et le trafic d’armes », explique Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.
Pour lire le Rapport de la CSI sur le travail forcé :
http://www.ituc-csi.org/guide-csi-comment-lutter-contre-le.html?lang= fr

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