Fonds de tiroirs

Selon un sondage Isopublic, les trois quarts des Suissesses et des Suisses sont heureux. et sur une «échelle du bonheur » allant de 0 à 10 (du suicide à la béatitude) et situent leur bonheur entre 7 et 9, pour une moyenne générale de 8.29 (comme le Danemark, contre 7.1 pour les Allemand-e-s, 6,7 pour les Italien-ne-s et 6,6 pour les Français-e-s). Seules 1,3 % des 1001 personnes interrogées situent leur bonheur entre 1 et 3 sur l'échelle du connard (et donc entre 7 et 9 sur l'échelle inversée, celle du malheur). Les différences entre les réponses données au sondage sont faibles entre femmes et hommes, Romands et Alémaniques, jeunes et vieux. En revanche, elles sont fortes selon le revenu et la situation professionnelle : tout juste un peu plus de la moitié (54 %) des personnes à faible revenu ne craignent pas de perdre leur emploi, alors que les hauts revenus sont 81 % à ne pas le craindre. On ne sait pas en revanche s'ils craignent pour l'emploi de celles et ceux qu'ils vont licencier, ou s'ils en foutent. On a tout de même quelque prescience de la réponse possible. Seulement 2 % des personnes interrogées pensent que leur situation pourrait se dégrader en 2011 sur les plans familial, sentimental ou amical, et seulement 6 % craignent une détérioration de la situation sécuritaire. C'est à se demander pourquoi 30 % votent UDC.

Quinze personnes ont été tuées sur les routes genevoises en 2010 : quatre cyclistes, quatre piétons, quatre motocyclistes et scooteristes et trois automobilistes. Ben alors, où sont les « cycloterroristes » ?

On a reçu une bafouille de la «Communauté d'intérêts pour le trafic des centres-villes », qui regroupe les syndicats patronaux (Centre Patronal, USAM, Union suisse des détaillants, Fédération des entreprises romandes, Chambre de commerce du Tessin) et le lobby automobile et camionneur (ACS, TCS, ASDTAG, Car Tourisme), qui nous explique qu'il faut s'opposer aux « zones environnementales » et aux péages urbains, et à « toutes les mesures politiques visant à entraver ou interdire l'accès du transport individuel motorisé à nos villes », et nous affirme que les centres-villes « ne connaissent pas des problèmes de trafic ou de pollution de l'air tels qu'ils nécessitent l'introduction de péages ou de zones environnementales ». Ben dis donc, y'a longtemps qu'ils ont pas mis les pieds à Genève, les lobbystes bagnolesques et patronaux.

Rendant compte du premier sondage d'intentions de vote pour les élections fédérales de cet automne, le « Matin Dimanche» de dimanche dernier surtitre : « l'UDC gagne, les socialistes sont au fond du trou». Et quand on lit le sondage, on observe que le PS recule certes de 0,4 %, mais que l'UDC, elle, recule de 3 %. Autrement dit, perdre un demi-point, c'est une chute, mais en perdre trois plus, c'est une victoire. Et Napoléon a gagné à Waterloo.

« La Tribune de Genève » du 27 décembre nous l'annonce : l'Hôpital de la Tour va investir 100 millions dans un centre médical pour « soigner les sportifs». Et Pierre-François Unger de commenter : « ce projet émane d'une entreprise privée. Si elle pense qu'il y a un marché, ce n'est pas à l'Etat de juger ». Surtout qu'après tout, 100 millions pour « soigner les sportifs», ça risque de pas suffire. Même si on ne compte pas les soins psychiatriques.

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