Election du Conseil administratif de la Ville de Genève : Voter Maudet ? Inutile et confus...


Après la conclusion, entre socialistes, verts et libéraux, d'une sorte de « Front Républicain » à Vernier pour tenter de bouter le MCG hors de l'exécutif municipal, et, comme en reflet, ou en caricature, la conclusion d'une alliance, plus bouffonne que scélérate, entre le parti libéral et l'UDC dans la course à l'exécutif de la Ville de Genève, on a commencé à entendre, à gauche, des appels à soutenir le seul candidat de l'Enrtente qui se soit prononcé contre ce frai électoral : Pierre Maudet. Que la position de Pierre Maudet soit sincère ou calculatrice, ou plus vraisemblablement les deux à la fois, il n'en reste pas moins qu'elle est à la fois honorable et intelligente, surtout si on la compare à celle de sa colistière libérale, Florence Kraft-Babel, et de son colistier démo-chrétien, Michel Chevrolet (puisqu'aussi bien la première est à la fois candidate de l'Entente et de l'UDC, et que le second est à la fois candidat d'un parti de l'Entente qui refuse l'alliance avec l'UDC et candidat qui, à titre personnel, passe son temps à dire qu'il la souhaite. Alors, pourquoi ne pas voter Maudet ? Parce que ce serait inutile, et confus.


Ce n'est qu'un débat, continuons le confus ?

Appeler à voter pour Pierre Maudet, comme nous y incitent, outre Maudet lui-même, quelques camarades inquiets du copinage de la droite démocrqtique avec l'extrême-droite ? Ce serait, pour la gauche en général, ou quelque parti de gauche que ce soit, à la fois inutile et fauteur de confusion. Inutile, d'abord : une bonne partie, largement suffisante à assurer la réelection du radical aux côtés (si l'on ose dire) des quatre candidat-e-s de l'Alternative, votera pour lui sans que personne à gauche n'ait lancé le moindre appel pour cela, à la fois pour éviter l'élection de pire que lui (un adversaire connu valant toujours mieux qu'un ennemi nouveau), et, d'une certaine manière, le récompenser de sa prise de position opposée à l'alliance avec l'UDC (du moins pour l'instant). Fauteur de confusion, ensuite : l'Alternative et l'Entente, le parti socialiste et le parti libéral-radical, Sandrine Salerno et Pierre Maudet, ce n'est pas la même chose, et cela doit rester clairement n'être pas la même chose. Et c'est d'autant moins la même chose que la composante libérale du PLR fraie désormais ouvertement avec l'UDC, légitimant ainsi ses discours xénophobes et ses campagnes racistes, sans que sa composante radicale, ni d'ailleurs l'allié démo-chrétien, n'ait trouvé plus clair et plus courageux à dire et à faire qu'à maintenir en place leur alliance électorale avec cet avant-garde d'une future « A droite toute ! ». Soutenir Maudet, ce serait ainsi soutenir une composante du PLR (les radicaux) contre une autre (les libéraux) : que ces contorsionnistes s'arrangent entre eux, nous ne sommes pas les arbitres de leurs parades nuptiales. Et puis, quel plus beau cadeau à faire au MCG que le laisser clamer à tous vents : « voyez comme ils s'arrangent entre eux, tous les mêmes, à mettre dans le même sac, nous sommes la seule opposition, l'alternative à l'Alternative, c'est nous »... Certes, à Vernier, la gauche appelle à voter pour un libéral, aux côtés d'un socialiste et d'un Vert -mais la comparaison avec la Ville ne tient guère : à Vernier, il s'agit de se débarrasser d'un MCG; en Ville de Genève, il s'agit de mettre la droite devant ses contradictions, ses palinodies, ses truismes et ses sophismes. La reptation de la candidate libérale et la prosternation du candidat PDC (contre son parti, d'ailleurs) devant l'UDC suffiront sans doute à assurer au capitaine radical une élection de maréchal -un maréchal à qui la gauche peut s'abstenir d'offrir elle-même son bâton, il est assez grand pour aller le gagner tout seul. Il a d'ailleurs bien balisé le terrain, en réclamant, tout comme l'UDC et son alliée libérale du moment, une baisse de l'impôt municipal. ce qui ne l'empêche pas de réclamer l'engagement de policiers supplémentaires, qu'il va pourtant bien falloir payer. Maudet contre Kraft-Babel et Chevrolet, ce n'est pas Chirac contre Le Pen. C'est, plus simplement, un magistrat de droite contre deux mendiants électoraux, sans domicile politique fixe, et prêts à tout pour grapiller les quelques suffrages nécessaires pour ne pas sortir totalement lessivés et et totalement ridicules, de l'élection de la Municipalité de Genève. La comparaison suffit à la raison du vote, la gauche n'a pas à y ajouter un mot d'ordre, et son électorat pas besoin d'en recevoir.

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