1er Mai :Pour les travailleurs, pas pour le travail !

On manifestera, dimanche 1er Mai. Non pour la fête du travail, ce vieux machin pétainiste, mais pour celle des travailleurs, ce vieux machin socialiste. Non pour le travail, mais pour celles et ceux qui le font, et en vivent, ou aimeraient le faire et en vivre, et en mieux vivre.

Rendez-vous à Genève :
11 heures, monument aux combattants d'Espagne, au débouché de la rue Dancet sur le boulevard du Pont d'Arve
15 heures, départ du cortège, Bd James-Fazy
16 heures, rassemblement place de Neuve
17 heures, fête parc des Bastions

Egalité des salaires, droit à l'aide sociale, « partenariat social » : on en est encore la ? ben oui...

Trois mots d'ordre sont donnés pour la manifestation du Premier mai à Genève : L'égalité des salaires, maintenant ! Non à la suppression du RMCAS ! Halte au Dumping salarial ! L'égalité des salaires ? trente ans après le vote du 14 juin 1981, l'inscrivant dans la Constitution fédérale, elle n'est toujours pas réalisée et les femmes gagnent en moyenne un cinquième de moins que les hommes. Et puis, une grande partie du travail réel des femmes n'est pas même rémunéré : Selon une étude de l'Institut de l'ONU pour le développement social (UNRISD), le travail familial non rémunéré (éducation des enfants, travail ménager, soins aux adultes), essentiellement accompli par des femmes, représenterait 60 % du PIB suisse en 2004, et 8,5 milliards d'heures de travail contre sept milliards pour le travail rémunéré, ce qui fait du secteur ménager un secteur économique plus important que le secteur tertiaire. alors que la pression sur les femmes pour qu'elles assurent le travail de proximité non rémunéré est d'autant plus forte que les collectivités publiques économisent dans leurs propres secteurs éducatif et sanitaire, reportant sur les « aidants naturels », qui se trouvent être dans leur écrasante majorité des « aidantes », des tâches que les communes, les régions, les Etats devraient assumer, au moins pour l'essentiel. La suppression du revenu minimum cantonal d'aide sociale ? combattue par référendum (on votera cet automne), elle symbolise le choix politique délibéré de réduire les droits à l'assistance des chômeuses et chômeurs en fin de droit. La lutte contre le dumping salarial ? Elle passe par l'instauration d'un salaire minimum légal, s'ajoutant, là où ils existent, aux salaires minimaux conventionnels. Là où des conventions collectives sont en vigueur. Or elles sont fragiles : elles dépendent de la bonne volonté des « partenaires sociaux ». Et quand l'un de ces «partenaires », comme aujourd'hui le patronat du secteur du commerce genevois, menace de ne pas les renouveler, et que les collectivités publiques n'interviennent pas pour combler le vide conventionnel, les salariées et les salariés sont, dans un secteur où les syndicats sont faibles, livrés au bon plaisir des patrons. Le 28 novembre dernier, à une majorité sans équivoque, les électrices et électeurs genevois avaient refusé la proposition du patronat et de la majorité parlementaire d'étendre les horaires d'ouverture des magasins. C'est-à-dire, surtout, des grands magasins. Cette victoire des syndicats et de la gauche était restée en travers de la gorge des patrons et de leurs porte-paroles politiques : sitôt le résultat du vote connu, ils avaient annoncé qu'ils n'en tiendraient pas compte et qu'ils allaient reproposer ce qui venait d'être refusé. Aujourd'hui, les premiers (les patrons), dans le silence des seconds (les « politiques »), franchissent un seuil : ils annoncent une « remise en cause du partenariat social », et de la convention collective, seule (pour l'instant, dans l'attente d'un salaire minimum) barrière contre le dumping salarial et social. Ce premier mai, nous en serons à revendiquer encore l'égalité des salaires, le droit à l'aide sociale, le maintien des conventions collectives : sommes nous en Biélorussie, ou en 1930 ? Non : nous sommes à Genève, dans une des villes les plus riches du monde, en 2011. Où ces mots d'ordre sont donc toujours d'actualité, puisque ces droits ne sont toujours pas respectés. « Ce n'est qu'un début, continuons le combat », avons nous accoutumé de scander... mais bon sang ! qu'il y a des débuts qui durent et des petits pas qui traînent...

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